Bonjour a tous, QQs mots concernant les questions posées autour de max et de la programmation. Comme bcp d'entre vous, nous nous interessons a cela a Nancy et cette annee notre Atelier Electroshop, que je coordonne, etait specifiquement dedie aux installations interactives. Nous en avons realisees et exposees 4 avec la chaine : Capteur/AtomicPro/InterfaceMIDI/MAC/Max/Director/Sortie (image ou-et son, ou-et lumiere). Vous pourrez trouver les projets sur le site Electroshop : http://www.ensa-nancy.fr/electroshop. Je vais mettre en ligne des videos presentant les installs realisees, et nous allons envoyer (si ce n'est pas deja fait) un catalogue avec CDrom a ttes les ecoles. Pour tt cela, et nous avons deja eu des discussions l'annee derniere concernant ces questions, nous avons opte a Nancy pour la realisation des projets avec le soutien de specialistes : Emmanuel Flety de L'Ircam pour la partie capteur et Atomic, Thierry Fournier sur la partie temps reel (Max), et Sylvie Tissot pour la partie Director. Bien sur cela implique des methodes differentes de l'experimentation proposee par Douglas et repond surtout a la "troisieme categorie" d'etudiants dont il parle. Je pense effectivement que l'approche methodologique est essentielle, c'est d'ailleurs sur cette question que j'ai centre le texte d'intro de l'atelier Electroshop de cette annee, et j'ai bcp pense a nos discussions du cedar 2001 en l'ecrivant. Vous le trouverez ci dessous ou sur le site ElectroShop. A bientot, Samuel ---------------------------------------------------- ELECTROSHOP 3.0 installations interactives Manipuler. Conditionner une situation. Prévoir les possibles gestes qui activeront le dispositif pour accomplir l¹¦uvre. La réalisation d¹installations interactives implique des stratégies particulières : les créateurs prévoient et, en retour, les spectateurs, parfois devenus utilisateurs, s¹emploient à manipuler les dispositifs proposés. Chacun élabore sa tactique et se projette dans l¹activité de l¹autre, dans un croisement actif de l¹écriture et de la lecture. Cette manipulation à double sens est à comprendre aussi bien sous son acception idéologique que gestuelle. Qu¹il soit explicite, implicite, ludique, sournois voire pervers, le conditionnement, le dispositif appelle le spectateur à passer à l¹acte mais aussi à comprendre ce qui se passe : une articulation du geste et de la pensée favorable à tout exercice de conscience. Si ce champ particulier de l¹installation interactive semble nouveau, il n¹est pas pour autant privé de référents, et en particulier dans le domaine artistique où depuis les Minimalistes et les pionniers de l¹installation vidéo, que ce soit par exemple Peter Campus, Dan Graham, Bruce Nauman, Bill Viola, l¹¦uvre se réalise particulièrement dans sa coprésence avec le spectateur. Trop souvent, dans nos écoles, l¹engagement artistique qui peut avoir recours aux technologies est soumis à la seule connaissance des outils. Ainsi la ³PAO² engendre naturellement le ³webdesign² et le ³off line² (CDrom, DVDrom). Finalement, la situation arrange tout le monde : les uns se reconnaissent dans un champ spécifique pendant que les autres s¹abstiennent sous prétexte de ne pas confondre art et communication. Certes la situation évolue, et la mise en place de telles recherches entend contribuer à cet élargissement des points de vue. Au centre de cette démarche pédagogique, un terme permet de se confronter avec intelligence à ces technologies : la méthode. Ne nions pas, qu¹après quelques hésitations, nous avons aujourd¹hui opté pour des méthodes proches de celles de ³l¹industrie culturelle². Non pas pour en épouser les formes mais pour déjouer les vices de toute expérimentation mal dosée qui finit par s¹empêtrer dans du formalisme gratuit ou dans des formes intellectuelles éculées comme la métaphore. Loin d¹être réfutée, l¹expérimentation trouve sa place dans des étapes cadrées par un projet général énoncé. En effet, c¹est ici le passage obligé par l¹écrit et le schéma, la description qui structure toute notre méthodologie et nous positionne dans le champ technologique. Dans ce domaine, il est essentiellement question de procédures et de logiques. Si l¹ordinateur ne tolère pas l¹ambiguïté, pour en jouer il faut accorder nos langages, le nôtre et le sien, en choisissant les outils et les modes de programmation appropriés. Il faut aussi se comprendre entre nous, puisque, rappelons-le, les Ateliers de recherche et de création de l¹Ensan, dans le cadre du projet de nouvelle École Artem, impliquent des étudiants de trois écoles : l¹École des Mines de Nancy, l¹Institut Commercial de Nancy, et bien sûr, l¹École d¹art de Nancy. Une méthode structurée est alors également structurante pour ces équipes pluridisciplinaires. Si ces relations engagent une conscience plus forte du positionnement de chacun, des débats formateurs et des échanges de compétences productifs, reste que la responsabilité et le principe de réalité devant le travail artistique nécessitent évidemment un cadre pédagogique plus soutenu. Notre pédagogie s¹articule principalement autour des projets des étudiants, mais l¹atelier est aussi le lieu privilégié pour rencontrer des artistes et des chercheurs engagés dans ce domaine particulier. Ainsi, Emmanuel Fléty de l¹Ircam, ingénieur spécialiste des capteurs, Thierry Fournier architecte et compositeur fortement engagé sur la question du temps réel, Cécile Le Prado compositrice ayant réalisé nombre d¹installations sonores, Sylvie Tissot développeuse multimédia très impliquée dans l¹enseignement de la programmation informatique, et Brigitte Zieger artiste enseignant la vidéo à l¹École d¹art de Nancy, sont intervenus dans le cadre de cet atelier. Je les en remercie vivement. Leurs interventions ont donné lieu à une présentation de leurs recherches ainsi qu¹à un accompagnement artistique et technologique pour la réalisation des projets. Ces projets initient une pratique nouvelle au sein de notre École et font également la preuve que les images, les médias, et plus généralement toute ³matière² informatiquement contrôlable ne sont pas exclusivement l¹apanage de quelques-uns en mesure de former et de transformer nos réalités à leur profit. Au contraire, opérer nos réalités est bien un acte de conscience à partager.