mais nous nous méfions beaucoup ici des "fondamentaux", quels qu'ils soient (dessin peinture ou macramé) et notre approche est plutôt de centrer les élèves sur un projet personnel (performance, installation, interactivité, action politique?) et, à partir de là leur faire découvrir, parcourir, approfondir, les différents outils.
Oui. Je comprends mieux. Finalement ce n'est pas si loin de ce qui se passe dans la pratique chez nous, parce qu'on n'aime pas les fondamentaux non plus...mais...il n'empeche...que...pour que la programmation devienne pensée plastique - ou elément à l'intérieur d'une pensée plastique - pour qu'on explore différentes voies possibles, etc, etc, il faut à un moment donné retrousser les manches et s'y mettre, plus ou moins directemment. Partir d'un projet ne permet pas cette expérimentation à l'aveugle, car on a déjà fixé un but, quoi qu'on me dise. Je pense à un étudiant en particulier qui expérimente beaucoup en ce moment, et où les choses commencent à se dégager *petit à petit* dans - par exemple - un module qui seraient de l'ordre de la performance, un autre qui devient site web, etc. S'il était parti directemment d'un projet de site, ou de performance, je ne crois pas que la chose seraient aussi riche qu'elle commence à devenir.
Je pense que dans le cadre d'une relation au monde et d'un engagement, les médiums sont des outils. L'engagement peut être de prendre un outil à bras le corps de se l'approprier et de s'y engloutir mais pas que.
Oui et non. Pas s'engloutir, oui. Prendre un outil, non. Je résiste encore à votre utilisation du mot outil, car j'entends une sorte de choix là-dedans, comme si on pourrait choisir un outil de mannière presque à la légère, parmis d'autres. Il y a toujours un aspect, disons politique de l'outil, une piège. C'est un vecteur, et non pas un objet, ni un simple méthode. Prendre à bras le corps, c'est aussi être pris, on n'y échappe pas. L'outil reconfigure le bras, Leroi-Gourhan l'a déjà signalé... Bon, je parle évidemment de dispositif, et vous, vous dites que les médiums peuvent être pris comme outil - c'est plus nuancé, peut-être on n'est pas si loin. En tout cas, je ne pense pas qu'on n'échappe pas à ces vecteurs, et donc préfère annoncer l'enjeu plus clairement, pour qu'on ne s'y trompe pas, et surtout pour être plus costaud pour les malentendus et les méconpréhensions...
-- Douglas Edric Stanley destanley@xxxxxxx
Professeur d'Arts numeriques, L'école supérieur d'art d'Aix-en-provence Artiste/Chercheur, Laboratoire Esthétique de l'interactivité, Université de Paris 8