[cedar] Re: Renater : reponse de George-albert Kisfaludi

  • From: "Sally Jane Norman" <norman@xxxxxxxxxx>
  • To: <cedar@xxxxxxxxxxxxx>
  • Date: Thu, 22 Mar 2001 07:17:21 +0100

ouff,  merci Jérôme - et Samuel

c'est un bon pavé, auquel je répondrai dès que possible - nos déboires en
région continuant....

best

sjn

-----Message d'origine-----
De : jerome joy <joy@xxxxxxxxx>
À : cedar@xxxxxxxxxxxxx <cedar@xxxxxxxxxxxxx>
Date : mercredi 21 mars 2001 22:34
Objet : [cedar] Re: Renater : reponse de George-albert Kisfaludi


>
>
>
>Bonjour à tous
>
>je renvoie sur la liste le texte de George-albert Kisfaludi transmis par
Samuel
>sans les caractères "exotiques" afin de faciliter la lecture!
>
>
>
>
>---------------------------------------------------------------------------
>Sur les échanges concernant Renater 2 que tu me transmets pour
>éclaircissements, je vois plusieurs réponses à apporter, et quelques idées
>reçues à corriger.
>
>
>D'abord, le projet de raccordement de l'ensemble des organismes
artistiques,
>à commencer par les écoles d'art, puis les FRAC et les Centres d'Art, au
>réseau haut débit Renater est parti de la prise de conscience d'une
>conjonction historique, dans laquelle Don et moi avons joué le rôle de
>détonateur :
>ce réseau Renater, dans sa première forme loin d'être haut débit et
>réellement efficace, fait en ce moment sa mutation vers une infrastructure,
>une capacité en débit et une qualité de service sans équivalents, sinon
dans
>les réseaux institutionnels étrangers de la recherche, ses pendants
auxquels
>il est évidemment raccordé.  Cette mutation se fait grâce au soutien très
>affirmé de l'Etat (essentiellement le Ministère de l'Education, de
>l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) des Régions et parfois, de
>métropoles; et les établissements culturels et artistiques peuvent profiter
>de cette dynamique politique et effective d'implantation des réseaux pour
>s'y raccorder à moindres frais.  Pour schématiser, on peut estimer que
>l'économie qui en résultera serait de une à plusieurs centaines de milliers
>de francs par établissement.  Je parle bien ici de réseaux vraiment hauts
>débits, symétriques dans leur fonctionnement (permettant au récepteur
d'être
>à l'identique émetteur, et vice-versa) et présentant une véritable
>continuité au niveau international, ce qu'aucun réseau commercial actuel
>n'est capable d'offrir, mème sous leurs appellations de pseudo haut débit
>(cf. ADSL).  De plus, prendre pied sur Renater 2bis puis 3, etc. se fait
>maintenant, le plus souvent, avec une technologie (la fibre optique) qui
>offre une grande réserve de capacité et donc une future montée en puissance
>très simplifiée.  Mais tout cela, je pense que tu le savais déjà
>
>Marc Partouche a compris toutes ces opportunités et engagé la DAP dans une
>politique d'information et de motivation des établissements à agir pour
leur
>raccordement à Renater.   Dans le cadre d'une mission à ses côtés où
>j'interviens jusqu'à maintenant à titre individuel et bénévole (surpris ?),
>j'ai mené des négociations avec la direction de Renater national (le GIP
>Renater) pour aboutir à un accord GIP Renater/Ministère de la Culture
>particulièrement avantageux en termes de tarification et plus encore.  Mais
>Renater, c'est aussi un ensemble de réseaux régionaux, qui présente de
>fortes disparités : les stratégies politiques, les délais (de toute de
suite
>à plus de deux ans !), les investissements financiers et autres mécanismes
>de subventionnement directs des établissements, l'offre technique et
>tarifaire, diffèrent assez fortement.  A cela deux raisons essentielles :
le
>GIP Renater s'interdit d'agir en région, donc n'assure qu'une coordination
>en aval, et les Conseils Régionaux ont des degrés très divers de prise de
>conscience des besoins futurs (et parfois actuels) en réseaux hauts débits.
>Idem pour les métropoles qui ne développent pas toutes une infrastructure
en
>fibre optique, apte à simplifier grandement la mise en place du tronçon
>final et local de raccordement à Renater, comme c'est le cas à Nancy, pour
>citer le meilleur exemple.
>
>
>Par conséquent, les établissements artistiques et culturels en voie de
>raccordement ont trois actions à mener :
>
>- contacter les responsables régionaux de l'infrastructure Renater, le plus
>souvent des universitaires qui gèrent cette activité en bénévoles, et font
>l'interface à la fois avec le GIP Renater et les Conseils Régionaux.  Ce
>sont eux qui, par concertation, spécifient la forme du réseau Renater dans
>leur région, son devenir et son tarif, par le truchement de négociations
>avec les Conseils Régionaux et avec les opérateurs de leur réseau (s'ils ne
>l'opèrent pas eux-mèmes en direct, ce qui est de plus en plus rare) qu'ils
>sollicitent sous forme d'appels d'offres.  Ils lancent aussi les études
>prospectives et d'ingénierie déterminantes pour l'analyse de la demande.
Il
>convient donc aux établissements concernés d'ètre pris en compte dans ces
>études.  Enfin, ils réalisent les démarches vis à vis de l'ART (création de
>Groupement Fermés d'Utilisateurs - GFU), où là aussi tous les
établissements
>concernés doivent ètre pris en compte (sauf dans certaines régions passant
>outre la création de GFU). A noter que récemment, l'ART vient d'alléger les
>modalités d'adhésion et le coût de création d'un GFU, ce qui nous arrange
>grandement car permet de temporiser là où c'est préférable.
>Bref, c'est ce contact IMPERATIF sur le terrain, avec les responsables
>régionaux de l'infrastructure Renater, qui permettra d'aller à la vrai
>sources des informations, pour dissiper toutes les rumeurs erronées et
>conna=EEtre les véritables délais et coûts.  Par exemple, pour l'Ecole
>Régionale des Beaux Arts de Nantes dont je m'occupe, la connexion à Renater
>ne pourra intervenir qu'en septembre 2002 et à des coûts équivalents à la
>ligne Numéris actuelle; entre temps, ce serait trop cher, alors nous
passons
>sur de l'ADSL.
>Ce contact terrain amène les représentants de nos établissements à
>participer localement aux réunions des GFU enseignement supérieur et
>recherche, et éventuellement aussi, quand ils existent, collectivités
>locales (pour les écoles municipales) et culture.  C'est SEULEMENT en
>connaissance de ces éléments que des décisions peuvent ètre prises : est-ce
>rentable de se raccorder actuellement à Renater?  à quel débit ? selon
>quelle qualité de services (débit fixe ou variant dynamiquement (bursts au
>dépassements autorisés, comme à Nancy), création de réseaux privés virtuels
>à débit garanti (VPN), transmission audiovisuelle en multipoints, pour
>sessions interactives de conférences/débats par exemple (multicast,
>participation au groupe visio de Renater, centralisé à Nancy d'ailleurs) ?
>Quelle évolution du réseau interne de l'établissement, de ses équipements,
>et bien s=FBr de la pédagogie ?  Quand ?  Quelle adéquation à une vision
>prospective des besoins de l'établissement ?
>Je tiens à souligner que l'accélération considérable des capacités des
>techniques réseaux, et parallèlement du besoin exprimé de nos étudiants et
>intervenants, a pris de court pas mal d'analystes; dans de nombreux
>établissements, il s'agit bien souvent de rattraper un temps perdu afin de
>rester dans le mouvement; il convient néanmoins d'aller plus loin et de
>tenter de bâtir un projet d'avenir, au centre duquel les réseaux peuvent
>ètre abordés comme nouveaux et véritables territoires de la création, sans
>limiter leur usage à une super consommation unilatérale de l'information.
>Mais je prêche là un convaincu
>
>- engager des négociations directes avec les Conseils régionaux et surtout,
>avec les services culturels en rapport, au moins théorique, avec nos
>établissements.  Il arrive assez fréquemment que ce soit un autre service
du
>Conseil Régional (Recherche ou Société de l'Information, par exemple) qui
>gère la question des réseaux, mais ils ne se sont pas forcément sentis
>jusque là très concernés par des établissements du champ artistique et
>culturel (et réciproquement).  Passer par les services culturels a le
>mérite de pouvoir potentiellement apporter des pressions en vue d'obtenir
>des aides spécifiques de la Région (subventions, tarifs particuliers,
>etc.)même s'ils n'ont le plus souvent jamais pris en compte cette question.
>Et cela peut jouer en notre faveur, car tout est à inventer et la
>spécificité des établissements artistiques et culturels est plus facilement
>reconnue et suivie d'effets, à l'image de la prise en compte particulière
>(et des tarifs spécifiques) qui a été réalisée au niveau du GIF Renater.
>L'expérience me l'a jusqu'à maintenant prouvé=8A  mais ce n'est jamais
gagné
>d'avance !
>
>- enfin, quand la ville où se situe l'établissement développe elle aussi
une
>infrastructure réseau, il convient aussi d'entrer en contact avec le
service
>chargé de cette question en général très politique.  Nos établissements
sont
>le plus souvent perçus, parfois à tort, comme développeurs et porteurs de
>contenus visibles, donc aptes à permettre l'illustration de l'usage des
>nouveaux réseaux; du coup, cela repositionne stratégiquement en première
>ligne l'art et la culture, et il convient évidemment de saisir cette
>opportunité (de nombreux appels à projets en ligne, initiés en général par
>les Régions, nous tendent la main).  Mais les réseaux métropolitains
peuvent
>se révéler de niveau qualitatif insuffisant pour nos usages, ou tout
>simplement de coût d'utilisation trop onéreux en comparaison d'un
>raccordement direct au réseau régional.  Donc la question est à étudier à
la
>loupe, pour ne pas rater l'opportunité du raccordement à Renater le plus
>pertinent.  Avantage principal du raccordement via le réseau métropolitain
:
>en général, la prise en charge des frais de raccordement et d'utilisation,
>par la Ville elle-mème, comme elle le fait déjà des frais de communication
>téléphoniques des établissements.
>
>Les cas de figure abordés ici sont bien entendu à confronter à la réalité
du
>terrain, où toutes les variantes sont possibles : par exemple, les réseaux
>régionaux ou métropolitains, ou les opérateurs de ces réseaux, peuvent
>offrir une offre apparemment concurrente à celle de Renater, souvent sous
la
>forme d'un accès vers Internet partagé entre tous les utilisateurs du
>réseau.  Je dis apparemment, car il s'agit toujours d'un débit limité et
>plafonné, et d'une qualité de service réduite (voir plus haut), sans parler
>du relais national et international sans amélioration notoire.  Mais comme
>solution d'attente, cette alternative peut se révéler très valable.
>
>
>En conclusion, le message du Ministère et de la DAP doit ètre clairement
>compris comme une forte incitation à PRENDRE POSITION sans tarder pour un
>futur raccordement à Renater, et donc à étudier la question avec des
>INFORMATIONS PRECISES ET FIABLES.  Cela entraîne d'entrer en contact avec
>TOUS les acteurs, aussi bien PRATIQUES que POLITIQUES de la question aux
>niveaux local ET régional.  Pour ce faire, il convient d'identifier deux
>compétences dans nos établissements : un responsable décisionnaire, apte à
>engager l'établissement face aux responsables "terrain" et politiques; et
un
>chargé de la question technique et pédagogique.  Bien entendu, un ou
>plusieurs intervenants peuvent ètre mandatés pour couvrir ces besoins .
>Il ne faut pas non plus négliger le rôle déterminant que peuvent jouer
>auprès des établissements concernés les DRAC, dans les négociations
>régionales et dans le relais des aides nationales.  Enfin, Marc Partouche
>continue d'agir comme ressource et soutien, et reste "sollicitable".
>A sa demande, j'apporte mes compétences et ma connaissance du dossier. Mais
>mon action, face entre autres aux demandes directes que je reçois, devrait
>se cristalliser plus particulièrement sur quelques régions ou
>établissements.  Cette évolution est discutée en ce moment et devrait ètre
>décidée avant la fin du mois.  Mais elle n'occultera pas le besoin d'une
>action par l'établissement lui-même, à laquelle j'apporterai une démarche
>complémentaire et convergente.  Et mon action, dans le cadre de ma mission
>auprès de Marc Partouche, se limitera à la question du raccordement à
>Renater.  Si je reçois des sollicitations qui dépassent cette question, en
>prenant en compte plus précisément le contexte interne de l'établissement
>(réseau, matériel, compétences,  pédagogie, projets participatifs) je peux
y
>répondre à titre individuel mais sans vouloir me substituer aux structures
>compétentes comme le CEDAR ou l'IGEA, par exemple.
>
>Voilà quelques éléments de réponse Samuel.  J'ai été assez long, mais je
>n'ai de loin pas couvert toute la question.
>
>Par exemple, je suis bien allé avec Marc à deux réunions, le première à
>Poitiers (remarque : ce site commun avec Angoulème est juste raccordé à
>Renater 1, d'où ses déboires sur réseau citées dans leur message) où
étaient
>présentes plusieurs écoles du grand sud ouest, et la seconde à Villeneuve
>d'Avignon, pour rencontrer cette fois les 14 écoles et DRAC de Rhône-Alpes,
>PACA, Languedoc-Roussillon.  Entre les deux réunions, l'évolution de
Renater
>vers Renater 2bis s'est faite à grands pas, et j'ai participé à la réunion
>nationale des responsables régionaux de Renater, ce qui me donne encore
plus
>une vision d'ensemble.  C'est un sujet en pleine évolution et il convient
de
>la suivre.  L'étude de l'IDATE, réalisée pour Rhône-Alpes, PACA,
>Languedoc-Roussillon et à laquelle il est fait référence dans les messages
>que tu me transmets, présentait une lacune dans cette mise à jour en ne
>disposant pas des tarifs et évolutions en débits récents, brouillait les
>pistes en comparant des données chiffrées de natures différentes sans
>l'indiquer (des tarifs basés d'un côté sur des débits fixes et plafonnés,
et
>d'autre part, des tarifs basés sur des débits moyens et variables), et
>construisait des statistiques et conclusions sur des réponses trop
>disparates à leur questionnaire, pièce centrale de leur étude.  D'ailleurs
>le rapporteur de l'étude de l'IDATE m'a demandé de pouvoir rester en
contact
>avec moi afin de compléter son étude, mais à ce jour, il ne l'a toujours
pas
>fait.
>
>Pour finir, je prends un paragraphe extrait d'un des messages que tu m'as
>envoyé pour y répondre plus précisément :
>
>>> Il semble difficile de refuser aujourd'hui l'accès à Renater2 et
>>> d'argumenter à l'encontre de cette décision. Un point de vue serait de
>>> laisser faire les choses, ce qui prendra tout de mème pas mal de temps,
>>> puisque ne sont pas résolues diverses questions et non les moindres (qui
>>> paie les frais annuels de fonctionnement? comment réaliser les
connexions
>>> physiques et les relais avec les Universités? quelle gestion des
contenus?
>>> etc.). Il serait possible que d'ici là les écoles auront trouvé des
>>> solutions plus adaptées par ailleurs (ADSLpro, etc.) selon les
évolutions
>>> technologiques (satellite, hertzien, etc.) qui risquent d'avoir des
débits
>>> et une efficacité plus probante que Renater2 au moment où les écoles y
>>> auront accès.
>
>Il est vrai que l'incitation de la DAP se traduit matériellement par un
>soutien financier à la connexion aux réseaux hauts débits (concentré sur
>l'aspect équipements), exclusivement réservé à ceux qui opteront pour
>Renater.  Néanmoins, chacun reste libre de ses choix et d'argumenter : à ce
>jour, je ne connais pas de vrais arguments, basés sur une prise en compte
>exacte de tous les aspects, qui puissent mettre en difficulté le choix de
>Renater, DANS LA MESURE où on tienne compte seulement de Renater 2bis et
>plus.  Et autant il est nécessaire de prendre position dès maintenant vis à
>vis du passage sur ce réseau POUR CEUX QUI LE CHOISSISSENT, il est
>nécessaire d'attendre, le cas échéant, les conditions favorables et
>rentables de ce passage.  Je suis tout a fait d'accord avec l'appréciation
:
>"ce qui prendra tout de même pas mal de temps", mais pas partout (regarde à
>Nancy).  Les questions posées trouveront leurs réponses dans les
>négociations locales et régionales, telles que je les aies suggérées.  A
>souligner qu'il ne s'agira pas forcément (et même assez rarement) de
>"relais" ou cascades derrière les universités : leur usage du haut débit,
>très différent du nôtre, s'accommode assez mal de ce type d'infrastructure,
>mais elle reste possible moyennant un supplément d'équipements adaptés.
>D'accord bien entendu avec l'adoption de solutions transitoires (de type
>ADSL, etc.) là où les vrais hauts débits ne sont pas encore (réalistement)
>disponibles, mais je suis en désaccord avec le raisonnement qui laisse
>supposer que cette technique et d'autres à venir seront plus performantes
>que Renater : évidemment, Renater évolue également lui aussi, et nettement
>plus vite que les réseaux privés, puisqu'il joue le rôle de moteur en
France
>: pour ne citer que trois exemples, c'est Renater qui met en place une
>boucle de contenus (INA, RMN, TGB, Beaubourg, etc.) à très haut débit à
>Paris; Renater réalise son nouveau réseau selon une architecture en boucles
>sur le territoire français et non en étoile, ce qui augmente
>considérablement sa sécurité de fonctionnement (ce que les réseaux privés
ne
>font pas ou peu à cette échelle); enfin, pour les initiés, c'est sur
Renater
>que le réseau parallèle multimédia Akamai (diffusion des contenus
>audiovisuels) choisit d'installer à sa demande ses puissants serveurs
>miroirs (négociation en cours), que les adhérents de Renater, donc nos
>établissements, pourront d'ailleurs utiliser gratuitement, ce qui est assez
>unique pour ètre signalé (Akamai a mème proposé en échange de réaliser un
>gigantesque cache de Renater par rapport au trafic USA; et ça, c'est un
>signe qui ne trompe pas !!)
>
>Bon, j'arrête là ce tour d'horizon, espérant apporter des éléments de
>réponse.  Des réponses plus précises et localisées seront à trouver sur le
>terrain.
>
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