[cedar] Re: Renater : reponse de George-albert Kisfaludi

  • From: Pierre Henon <Pierre.Henon@xxxxxxxx>
  • To: cedar@xxxxxxxxxxxxx
  • Date: Sat, 24 Mar 2001 01:12:47 +0100

Etant un vieux (!) client Renater, voici mon grain de sel sur le débat en cours.

Sur un plan administrativo-financier
je lis: "accord GIP Renater/Ministère de la Culture particulièrement avantageux 
en
termes de tarification et plus encore". Soyons précis, quand on se raccorde à
Renater il y a deux contrats:

     1. un avec le réseau régional. C'est le paiement du tuyau de départ et de
     la possibilité d'échanger avec les établissements de sa région. Les
     politiques de tarification, subvention, etc dépendent des politiques
     régionales.
     2. un avec Renater. Il couvre l'utilisation du réseau national
     d'interconnexion (échanges entre régions) et de la connectivité avec les
     autres opérateurs français et l'international.

La redevance Renater représente entre le tiers et la moitié du total .

Ce qui est râlant c'est qu'à peu près aucune école, université, centre de
recherche, etc  ne paie le 2 qui est couvert par le simple fait que son
administration de tutelle est membre du GIP Renater (ce qui est le cas du 
Ministère
de l'éducation, du CNRS, de l'INRA, etc) et le finance donc globalement. 
Problème:
le ministère de la Culture n'a jamais voulu être membre du GIP Renater... 
D'après
mes informations il y environ deux ans la direction de l'architecture avait 
proposé
que cela se fasse (toutes les écoles d'archi sont sur Renater) mais la DAP n'a 
pas
suivi. Au pire, sans adhérer au GIP, la solution adoptée par la direction de
l'architecture (une cotisation globale pour toutes les écoles relevant de son
autorité) coûte beaucoup moins cher au contribuable et au ministère. De mémoire,
pour un coût d'environ 5 fois ce que paie l'ENSAD, il y a raccordement des 22
écoles d'architecture françaises.

Donc si vraiment la DAP veut "motiver" les écoles qu'elle fasse comme l'archi et
qu'elle finance au moins la quote-part Renater. Cela diminuera fortement la note
pour les écoles et commencera à rendre l'offre bp plus attractive.


Sur le système de facturation,
avec l'avènement de Renater 2, Renater pousse beaucoup  aux "débits dynamiques".
C'est super techniquement car ça permet des "pointes" au-delà du débit 
souscrit. Le
problème est que le débit payé va être calculé par une méthode complexe qui en 
gros
fait la moyenne de l'utilisation réelle du réseau. Or je fais confiance aux 
élèves,
aux collègues, aux personnels et à moi-même: si on a de la bande passante, on
l'utilisera ! et je n'ai pas envie de me cogner en plus de tout le reste de 
gérer
moi un suivi/contrôle du traffic sur le routeur d'accès. Si l'un d'entre vous 
sait
commet faire pour aller voir son directeur et l'agent comptable en décembre en 
leur
disant "désolé la note Renater a doublé par rapport au montant budgété parceque 
les
élèves ont bp consommé. Ce n'est plus 200 kF, c'est 400 kF" qu'il m'explique !
J'avais quitté FNET pour renater il y a plusieurs années justement parceque FNET
commencait à nous taxer au volume et qu'on voyait nos factures s'envoler.  Bref
c'est un peu dommage mais je préfère le forfait.

Sur un plan coût/performance il est certain que toutes les offres équivalentes à
Renater sont dans le même ordre de grandeur de prix (très cher). Sachant qu'il 
est
très difficile de faire des comparaisons car ce qui compte n'est bien sûr pas la
bande passante annoncée (phénoménale dans le cas de Renater 2 et ss) mais le
rapport entre cette bande passante et l'utilisation qui en est faite. Mieux vaut
parfois acheter un droit d'usage sur une petite route de campagne qui n'est
utilisée par personne que sur une autoroute à 16 voies saturée et roulant en
accordéon ! Or Renater a des utilisateurs TRES gourmands. Comme chez tous les
opérateurs on sent l'amélioration quand il y a un renforcement du réseau puis 
très
vite le gain est absorbé. D'après serveurDEDIE renater est assez mal placé en 
2000
(http://www.serveurDEDIE.com/stats/FR/rapports/2000/) mais il était dans les
corrects en 1999. (statistiques faites, à partir de tests toutes les 15mn depuis
les US vers les principaux opérateurs français)


Sur un plan plus technique il faudra aussi prendre garde au fait que Renater 
n'est
pas un prestataire standard. Sa culture est d'interconnecter des centres
informatiques dotés d'équipes informatiques qui gèrent leur réseau. Donc Renater
fournit une connexion point. Il faudra que chaque école raccordée se gère son 
DNS,
ses serveurs de mail, news, web, etc ou trouve un autre adhérent Renater qui
veuille bien s'en occuper pour lui. Sur ce plan d'ailleurs nous avons toujours à
l'ensad géré nous-mêmes nos serveurs; mais après quelques années on se lasse de
vérifier pendant les WE et les vacances que tout tourne (et déplanter s'il y a
lieu...), d'autant plus qu'avec le temps l'exigence de fiabilité et de 
continuité
de service devient logiquement de plus en plus importante. Bref, en ce qui nous
concerne nous allons "exernaliser" nos serveurs stratégiques, c'est à dire payer
(en plus) leur hébergement par un prestataire privé qui en assurera la 
surveillance
et la maintenance 24h/24. Du coup, une bonne part de l'intérêt d'une ligne à 
débit
symétrique tombera...


Bien sûr j'ai surtout réagi en réaction contre le propos du "tout est 
merveilleux
sur Renater" (ou sera merveilleux mais les lendemains qui chantent à échelle de
deux ans dans ce domaine bien malin qui peut en être certain) mais tout n'est 
pas
noir non plus. D'ailleurs l'ensad reste sur Renater, pourquoi me direz-vous ?

   *  parce qu'il est difficile d'être sûr que le rapport coût/performance 
serait
     meilleur ailleurs
   *  parce que changer c'est lourd (paperasse...) et casse-pied (changement de
     l'adressage)...
   *  parce que tant qu'à donner plein d'argent autant le donner à un organisme
     public...

--
Pierre Henon                                   Pierre.Henon@xxxxxxxx
Ecole Nationale Superieure des Arts Decoratifs Tel:+33 142 349 883
31 rue d'Ulm  75240 PARIS CEDEX 05             Fax:+33 142 349 890
                                               http://www.ensad.fr




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