Dear friends, "Peace" seems such a strange (or is it rather "estranged"?) word anymore, because the drumbeats of war have drowned out all expressions of fear, all warning words of wisdom to leave only a vision of utter destruction of this world where we live and which we propose as legacy to our children. Is any nation's interest, or any individual's belief worth the suffering and grief of any human being? The answer is a resounding no in my book! Van > </A> � LE MONDE | 07.01.03 | 13h09 L'ONU s'attend à devoir aider 500 000  victimes en cas de guerre en Irak New York (Nations Unies) de notre correspondante Un rapport confidentiel de l'ONU offre pour la première fois une vision de ce que seraient les conséquences humanitaires d'une guerre en Irak. Daté du 10 décembre, il émane d'un "groupe de travail interagences sur l'Irak", créé par le secrétariat général des Nations unies pour se préparer à un éventuel conflit, et supervisé par la vice-secrétaire générale, la Canadienne Louise Fréchette. Titré "Les probables scénarios humanitaires" - qui accompagneraient une attaque contre l'Irak -, ce document de 13 pages anticipe des destructions majeures d'infrastructures et évalue à 500 000 le nombre de victimes "directes et indirectes" qui nécessiteraient des soins. Le document a été diffusé, lundi 6 janvier, sur le site web d'un groupe de l'université britannique de Cambridge (www.casi.org.uk) opposé aux sanctions contre l'Irak, intitulé Campaign Against Sanctions on Iraq. Une source autorisée à l'ONU en a confirmé l'authenticité. Les auteurs soulignent d'emblée que l'existence de ce texte ne doit pas donner à penser que la guerre est inévitable aux yeux de l'ONU. Il ne s'agit que de planification. "Nous serions irresponsable si nous n'étions pas en train de prévoir ce qui pourrait se passer", explique un responsable de l'organisation. Le document se place dans l'hypothèse d'une intervention militaire déclenchée "simultanément depuis le nord et le sud". A la différence de l'intervention militaire de 1991, poursuit le texte, "il est probable qu'une future confrontation aille au-delà de la série de bombardements préparatoires et relativement courts d'infrastructures et de villes, pour se développer en une offensive terrestre longue et de grande ampleur, soutenue par des bombardements aériens et conventionnels. Les dévastations qui en résulteraient seraient sans nul doute grandes. Initialement, l'accès aux personnes dans le besoin serait ou bien interdit par l'un des protagonistes ou sévèrement limité par des impératifs de sécurité". De plus, "la logistique, et particulièrement l'aptitude à se déplacer librement, sera une contrainte majeure". MISES EN GARDE Les experts de l'ONU mettent en garde contre deux erreurs d'appréciation. "Il y a une tentation dans certains milieux de mettre en parallèle la situation qui suivrait toute éventuelle intervention en Irak avec l'aptitude de la population à s'organiser à la fin du conflit de 1991. De telles comparaisons ne sont pas valides, compte tenu du fait qu'avant les événements de 1991, une partie substantielle de la population avait un emploi, de l'argent liquide et des biens matériels lui permettant de faire face à la crise. Maintenant, outre le fait qu'ils n'ont pas été employés depuis un certain temps, tous, sauf les privilégiés, ont totalement épuisé leurs réserves d'argent et aussi, dans la plupart des cas, se sont défaits de leurs biens matériels. La plus grande partie de la population est maintenant totalement dépendante du gouvernement de l'Irak pour une majorité, sinon l'ensemble, de ses besoins de première nécessité". Autre comparaison fallacieuse, selon le texte : l'Afghanistan. "La population, en Afghanistan, est à prédominance rurale. En plus, au fil du temps, elle a appris à dépendre moins de l'Etat et les Afghans sont devenus plus autonomes. La situation en Irak a été l'inverse : une population relativement urbanisée avec un Etat assurant les besoins primaires. Les foyers se sont appauvris pendant le régime des sanctions et les Irakiens sont devenus encore plus dépendants de l'Etat pour assurer leurs besoins. De plus, les Irakiens ont des besoins relativement sophistiqués. Ils ont été habitués à un niveau de services raisonnable. Avec la dégradation des infrastructures en général et de l'électricité en particulier, nombre de ces services ne seront probablement pas disponibles après un conflit." Le groupe de travail estime probable que le réseau électrique sera sérieusement endommagé, avec de sévères conséquences sur le pompage de l'eau. L'Unicef a évalué qu'il faudra fournir de l'eau potable à 39 % de la population, indique le texte. Le port d'Oum Qasr sera "largement impraticable" pour un usage humanitaire. Le système ferroviaire, les véhicules seront endommagés. Les ponts ayant été détruits, les mouvements est-ouest de biens et de population seront "restreints". Il n'existe pratiquement pas de ferries, souligne le document, et le Tigre et l'Euphrate sont trop profonds pour passer à gué. La production et l'exportation de pétrole auront cessé et les réserves auront été endommagées de manière significative, souligne encore l'ONU. Concernant les médicaments, l'Irak compterait quatre mois de stocks. L'ONU estime à 1,4 million le nombre de réfugiés qui auront besoin d'assistance ; 900 000 dans les pays voisins et 500 000 le long des frontières, mais en Irak. Elle s'inquiète de ce qu'il faudra fournir en urgence des structures de pont, des véhicules et de la nourriture pour 5,4 millions de personnes. Dans la période suivante, "pour une longue période, certainement plus d'un an", elle prévoit de devoir aider, pour leur alimentation, 23 millions de personnes. Enfin, le rapport plaide pour la préparation d'un plan B : "Quel serait le rôle de l'ONU vis-à -vis de l'Irak si le conflit est évité et si les sanctions sont suspendues ?" Corine Lesnes D'indispensables relations avec les militaires Le groupe de travail des Nations unies sur les conséquences d'un conflit avec l'Irak précise, dans une section spéciale, que les agences humanitaires de l'ONU auront besoin d'entretenir des relations avec les militaires présents sur le terrain. "De telles interactions devront avoir lieu, que l'attaque ait été sanctionnée par le Conseil de sécurité ou pas, indique le rapport, même si les circonstances affecteront de toute évidence la relation." Ces contacts seront "de préférence établis avant le début du conflit et ne devraient pas être confinés aux questions relatives aux coordonnées des sites humanitaires opérationnels". Le paragraphe suivant mentionne que, dans le cadre du "débat sur les forces armées post-modernes", les militaires ont souvent tenté de s'occuper eux-mêmes de la distribution directe d'assistance humanitaire, le Pentagone étant "l'institution militaire la plus active dans la poursuite d'un tel rôle - se référer à l'utilisation extensive de personnel des affaires civiles/militaires en Afghanistan." - (Corresp.) � ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 08.01.03