[GeolLLibre] Re: Sous domaine de la géologie

  • From: Corentin Raulet <corentin.raulet@xxxxxxxxx>
  • To: geolllibre@xxxxxxxxxx
  • Date: Mon, 20 Apr 2015 20:25:41 -0300

Bonsoir à tous,

Avant toute chose je me présente rapidement : je suis géologue
d'exploration depuis bientôt 3 ans, j'ai rejoint GeoLLLibre après avoir
rencontré Pierre Chevalier sur un chantier en Côte d'Ivoire.
Je suis donc géologue avant d'être développeur, je bricole plus que je ne
code vraiment : laborieusement j'arrive à gérer du Python, PostgreSQL/SQL
et je progresse de jours en jours sous Linux (grâce à mes erreurs
malheureusement...).

De mon côté, ça fait un moment que je bave sur la base de donnée Postgres
de Pierre, essayer de la développer, de la rendre moins "obscure" et plus
accessible à un profane comme moi. Les principaux avantages pour moi sont
la gestion des droits "personnalisés", la facilité des sauvegardes et
surtout la facilité à dupliquer/restaurer la base en cas de problème (ou
pas d'ailleurs).

Comme je l'ai dit plus haut, je suis un simple débutant en la matière donc
je m'appuyais sur Pierre pour me faire gagner du temps sur les aspects
purement techniques. J'ai quand même voulu m'impliquer et pratiquer par
moi-même, j'ai acheté un Rasperry Pi modèle B sur lequel l'ai monté le
barnum. Création de la base, d'un script SQL pour le squelette de la base,
connexion SSH via Putty en wifi, lecture de la base dans Access... tout
marche mais j'ai laissé plein de détails en chemin pour aller à
l'essentiel. Au final, tout peut maintenant être géré depuis PgAdmin, et
j'ai quelques scripts qui me permettent de remettre ça sur pied rapidement
sur une autre machine.

De ma propre (courte) expérience, le travail en base de données est loin
d'être acquis pour tout le monde, les shapefiles mal renseignés et les
excel dupliqués/faux éparpillés sont encore légion dans de nombreuses
sociétés. Essayons de rendre le travail en base de données plus facile et
accessible à tous.

Ce qui à mon sens serait le plus judicieux à faire, serait d'essayer de
mettre au point une sorte de standard de mis en forme de données. On
pourrait se mettre d'accord sur la structure minimale (les tables et champs
obligatoires) d'une telle base de données et la documenter en détail : on
pourrait alors y joindre un fichier Access vide et ouvrir sur l'utilisation
d'un serveur de base de données, type PostgreSQL par exemple. On pourrait
alors rendre disponible tous les paquets permettant la création, la
maintenant et la validation d'une telle base.

Les avantages sont multiples : d'un projet à l'autre, plus de surprise,
même rigueur, même organisation. Les scripts de validation seront peu ou
prou les mêmes d'où un gain de temps non-négligeable pour tout le monde :
on sait où on met les pieds.

Pour moi ça serait une base solide sur laquelle évoluer par la suite : bien
stocker toutes données, bien les labellisées pour pouvoir tout retrouver
rapidement. La suite sera du gâteau, de très nombreux logiciels sont déjà
capables d'importer des données via ODBC.

Je commencerais donc par une discussion sur les détails de la base de
donnée minimale à utiliser : Pierre si tu me suis je te laisse la main, je
pense que la documentation que tu avais déjà rédigé pour la SMI est un très
bon point de départ, non ?

Au plaisir de vous lire,

Corentin !

Le 16 avril 2015 17:37, Pierre Chevalier Géologue <
pierrechevaliergeol@xxxxxxx> a écrit :

Bonsoir,

Le 31/03/2015 14:31, Philippe Verney a écrit :

Bonjour à tous,
Si on devait structurer le domaine qui nous intéresse dans cette liste
de diffusion, comment le ferions nous?


Pas.
En fait, c'est ainsi que je le ferais, sans structurer. Voir plus bas pour
des explications un peu plus rationnelles que ce trait d'humeur.



 En effet il peut paraitre un peu
difficile d'attaquer de front l'ensemble de la géologie quoique.


Oui, quoique.




 A tout hasard, voilà ce que nous donne Wikipedia

1 Disciplines de la géologie et disciplines associées
     1.1 Études des roches et de leur histoire
         1.1.1 Pétrographie et pétrologie
         1.1.2 Minéralogie
         1.1.3 Stratigraphie
         1.1.4 Paléontologie
     1.2 Études de la dynamique terrestre
         1.2.1 Géodynamique
         1.2.2 Tectonique
         1.2.3 Sédimentologie
     1.3 Études des structures géologiques
         1.3.1 Géomorphologie
         1.3.2 Géologie structurale
         1.3.3 Volcanologie
         1.3.4 Glaciologie
     1.4 Disciplines associées
         1.4.1 Géophysique
         1.4.2 Géochimie
         1.4.3 Spéléologie
         1.4.4 Études de l'atmosphère et de l'hydrosphère
         1.4.5 Géologie planétaire

Dans l'ensemble cela me convient mais je suis pas difficile.
Mais tout de même je ne retrouve pas les termes : Puits/sondage,
Géomodélisation, SIG/carto


Oui, la définition de wikipedia est assez "scientifique" est un peu moins
"technique". (quoiqu'on ait tort d'opposer ces mondes). Il manque la
volcanologie... et d'autres choses.



 Comment classeriez vous ces termes si pour vous ils appartiennent aussi
à des sujets d'intérêt de la géologie ou en tout cas de GeolLLibre.


Hm. Je vais répondre à côté.

Personnellement, je commencerais par réfléchir de manière pragmatique, en
me mettant dans la peau du géologue de terrain naturaliste, et en allant
dans le sens "naturel" du travail; je surligne en *gras* les domaines qui
font l'objet de données à manipuler, à plus ou moins court terme, par un
ordi doté d'un ou plusieurs logiciels:

Le dit géologue va sur le terrain muni d'une *carte* ("minute" préparée à
l'avance), il casse des cailloux, les regarde à l’œil nu et/ou à la loupe
et/ou à la jumelle; ce faisant, il fait des *observations*, géoréférencées
à l'aide de son *GPS* ou sur sa carte (zones inaccessibles cartées au
"marteau suisse", par exemple), il prend des *mesures structurales*, des
*photographies*, des *notes vocales*, il dessine des *contacts* entre
formations géologiques sur sa minute ou sur un *SIG de terrain*, il dessine
des *croquis* sur son carnet de terrain: des coupes, des dessins de
paysage, des représentations schématiques en trois dimensions, du genre
tectonogramme par exemple, ou colonne lithostratigraphique, ou coupe
évolutive.

Il prélève des *échantillons* qu'il enverra dans un *laboratoire* pour
*analyse chimique* ou *étude pétrographique* par lames minces et/ou
sections polies. D'autres études sont envisageables, comme des essais
géotechniques, des tests de minéralurgie, des tests de porosités,
d'abrasivité, de résistance de matériaux, tests de polissage (pour les
roches ornementales), etc.
De ces analyses diverses viendront des *résultats* (sous des formes
variées: *valeurs d'analyse* d'éléments chimiques (ou d'oxydes ou autres
composés) ou résultats d'essais; *rapport formel* avec des résultats bruts
présentés de manière synthétique, et des diagnoses et des interprétations.

La phase de reports: le géologue reporte tout cela sur des *cartes* à la
main (*minutes de terrain*, qu'on *scannera* et *géoréférencera*), et/ou
avec l'aide d'un SIG, sur lequel il va tracer des *contacts*, des
*linéaments* ou d'autres tracés de structures, des *polygones* (formations
géologiques), des *points* (indices, affleurements remarquables, anciens
travaux, cavités souterraines, etc.) des *symboles structuraux* à partir
des mesures de terrain (ou de télédétection), divers *tracés d'habillages
graphiques* cartographiques plus ou moins formels; tout cela avec l'aide
éventuelle de *photographies aériennes* ou d'*images orbitales* ou de
*géomorphologie* par traitements de *MNT* (DEM en anglois).

Il s'appuie aussi sur des *données géophysiques* vues sous forme
cartographique dans le sempiternel SIG, par exemple de la géophysique
aéroportée avec du mag-U-K-Th, ou plein d'autres choses qui font des
cartes: méthodes EM, plans compteurs, mag au sol, etc.

Quand il faut aller plus loin, dans une logique d'exploration du sous-sol,
que ce soit à des fins scientifiques pures, ou appliquées-industrielles
(pétrole, carrières, mines, géotechnique, stabilité de terrains,
aménagements, etc.), il convient de pousser un peu plus les observations
sur des objectifs plus précis.
On fait alors des *prélèvements* avec des mailles plus ou moins
régulières, par exemple des *prélèvements d'échantillons de sols* pour
géochimie, des *prélèvements d'échantillons de sédiments de ruisseaux*, des
*rainurages* pour échantillonnage régulier, des *tranchées* en travers des
structures, des échantillonnages ponctuels systématiques au long de fronts
de tailles, des prélèvements d'échantillons intacts, des essais in situ,
etc.

On note que parmi toutes ces méthodes, on se recouvre avec d'autres
domaines: l'archéologue, par exemple, procède pratiquement de la même
manière à bien des égards. On partage aussi pas mal d'étapes avec le
forestier. On se rejoint pas mal dans plusieurs domaines naturalistes.
Naturellement, on vient à penser à mutualiser des choses, en terme
d'outils, au lieu de se spécialiser et de s'isoler dans des boîtes par trop
étanches.


Dans des zones aveugles (non-affleurantes) et si les circonstances le
permettent, l'on pourra envisager de sonder le sous-sol à l'aide de
méthodes indirectes (géophysique de sub-surface: sismique, méthodes EM,
sondages électriques, par exemple) ou directes (sondages physiques par
foration, en destructif ou carotté).
On commence à passer en données tridimensionnelles: là, le SIG ne suffit
plus à représenter les données.

On va avoir des données de type *raster tridimensionnel*, soit des *blocs
de voxels*, soit des *grilles 2D multicouches*, soit des vecteurs dans
l'espace: des polylignes, des polygones, des réseaux de triangles
irréguliers (TIN).

Et on va finir par faire des forages, des sondages, avec cette fois des
points pour les origines des trous, et des polylignes munies de plein de
données repérées en abscisse curviligne.


Déjà, on a balayé pas mal de choses... Il en reste encore, mais bon, j'en
reste là pour ce soir.
Et ce balayage s'est fait sans avoir à (trop) se soucier de scinder les
données dans des domaines, des disciplines: on reste assez générique.



Je trouve le modèle de données d'OSM très intéressant: je trouve qu'il est
très-très générique, et permet en même temps des représentations de choses
très diverses et éclectiques au possible. C'est quelque chose de très
réfléchi et efficace, on est loin des MCD "à la access" qui étaient très
"vendeurs" vers la fin du siècle dernier.
Il n'est que de voir une carte comme celle-ci:

http://www.openstreetmap.org/#map=17/44.20209/0.61327

ou n'importe où, et de se poser la question de comment faire le même rendu
avec un SIG et un modèle de données "classique".


Voilà un aperçu du modèle de données:


 Elements (also data primitives) are the basic components of
OpenStreetMap's
conceptual data model of the physical world. They consist of
  * nodes (defining points in space),
  * ways (defining linear features and area boundaries), and
  * relations (which are sometimes used to explain how other elements
work together).

All of the above can have one of more associated tags (which describe the
meaning
of a particular element).



3 types de données, c'est tout: des nœuds, des voies et des relations.
Étonnant, non? Et ensuite, tout plein de tags où l'on fourre de la donnée à
tire-larigot.


Je ne sais pas vous, mais moi, ça me laisse pensif.

Je suis persuadé qu'il serait aisé d'implémenter une carte géol complète
dans le modèle OSM, avec relativement peu d'aménagements.



 Il y a aussi d'autres termes comme géologie pétrolière, géologie
minière, géotechnique qui m'interrogent.
(J'ai peur qu'on finisse avec un modèle relationnel et non plus
hiérarchique mais voyons.


Hm, non, le relationnel, c'est à la mode, c'est hyperefficace, c'est
chouette en BD, mais là, on n'en est pas là. Vive le hiérarchique.
D'ailleurs, si quelqu'un connaissait une base de données hiérarchique qui
fonctionne aujourd'hui, aussi bien que les gros SGBDR du moment, j'en
serais fort aise.
Quand j'y repense, c'était quand même le panard, les BD hiérarchiques. Le
XML est bien, à ce titre, mais d'une verbosité sans égale (il me pique les
yeux) et, surtout, n'est pas adressable (que je sache) en direct,
c'est-à-dire qu'on ne peut y lire/écrire à l'envi, comme dans une vraie bd,
laquelle est sous-tendue par des fichiers à accès séquentiel.



 Peut etre qu'une double hiérarchie serait
suffisante i.e un tableau à deux entrées)


? Pas pigé l'idée, là.


 Une fois cela fait, nous pourrions recenser pour chaque sous domaine,
les standards et softs open source s'y rapportant.


Toutafé. Et formaliser ça dans un wiki, non?

À+
Pierre
--

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Pierre Chevalier Géologue EI
    Mesté Duran
    32100 Condom
  Tél+fax  :    09 75 27 45 62
                05 62 28 06 83
                06 37 80 33 64
  Émail  :   pierrechevaliergeolCHEZfree.fr
  icq#   :   10432285
  skype  :   pierre.chevalier1967
  http://pierremariechevalier.free.fr/pierre_chevalier_geologue

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