[GeolLLibre] Re: Sous domaine de la géologie
- From: Pierre Chevalier Géologue <pierrechevaliergeol@xxxxxxx>
- To: geolllibre@xxxxxxxxxx
- Date: Thu, 16 Apr 2015 22:37:53 +0200
Bonsoir,
Le 31/03/2015 14:31, Philippe Verney a écrit :
Bonjour à tous,
Si on devait structurer le domaine qui nous intéresse dans cette liste
de diffusion, comment le ferions nous?
Pas.
En fait, c'est ainsi que je le ferais, sans structurer. Voir plus bas
pour des explications un peu plus rationnelles que ce trait d'humeur.
En effet il peut paraitre un peu
difficile d'attaquer de front l'ensemble de la géologie quoique.
Oui, quoique.
A tout hasard, voilà ce que nous donne Wikipedia
1 Disciplines de la géologie et disciplines associées
1.1 Études des roches et de leur histoire
1.1.1 Pétrographie et pétrologie
1.1.2 Minéralogie
1.1.3 Stratigraphie
1.1.4 Paléontologie
1.2 Études de la dynamique terrestre
1.2.1 Géodynamique
1.2.2 Tectonique
1.2.3 Sédimentologie
1.3 Études des structures géologiques
1.3.1 Géomorphologie
1.3.2 Géologie structurale
1.3.3 Volcanologie
1.3.4 Glaciologie
1.4 Disciplines associées
1.4.1 Géophysique
1.4.2 Géochimie
1.4.3 Spéléologie
1.4.4 Études de l'atmosphère et de l'hydrosphère
1.4.5 Géologie planétaire
Dans l'ensemble cela me convient mais je suis pas difficile.
Mais tout de même je ne retrouve pas les termes : Puits/sondage,
Géomodélisation, SIG/carto
Oui, la définition de wikipedia est assez "scientifique" est un peu
moins "technique". (quoiqu'on ait tort d'opposer ces mondes). Il manque
la volcanologie... et d'autres choses.
Comment classeriez vous ces termes si pour vous ils appartiennent aussi
à des sujets d'intérêt de la géologie ou en tout cas de GeolLLibre.
Hm. Je vais répondre à côté.
Personnellement, je commencerais par réfléchir de manière pragmatique,
en me mettant dans la peau du géologue de terrain naturaliste, et en
allant dans le sens "naturel" du travail; je surligne en *gras* les
domaines qui font l'objet de données à manipuler, à plus ou moins court
terme, par un ordi doté d'un ou plusieurs logiciels:
Le dit géologue va sur le terrain muni d'une *carte* ("minute" préparée
à l'avance), il casse des cailloux, les regarde à l’œil nu et/ou à la
loupe et/ou à la jumelle; ce faisant, il fait des *observations*,
géoréférencées à l'aide de son *GPS* ou sur sa carte (zones
inaccessibles cartées au "marteau suisse", par exemple), il prend des
*mesures structurales*, des *photographies*, des *notes vocales*, il
dessine des *contacts* entre formations géologiques sur sa minute ou sur
un *SIG de terrain*, il dessine des *croquis* sur son carnet de terrain:
des coupes, des dessins de paysage, des représentations schématiques en
trois dimensions, du genre tectonogramme par exemple, ou colonne
lithostratigraphique, ou coupe évolutive.
Il prélève des *échantillons* qu'il enverra dans un *laboratoire* pour
*analyse chimique* ou *étude pétrographique* par lames minces et/ou
sections polies. D'autres études sont envisageables, comme des essais
géotechniques, des tests de minéralurgie, des tests de porosités,
d'abrasivité, de résistance de matériaux, tests de polissage (pour les
roches ornementales), etc.
De ces analyses diverses viendront des *résultats* (sous des formes
variées: *valeurs d'analyse* d'éléments chimiques (ou d'oxydes ou autres
composés) ou résultats d'essais; *rapport formel* avec des résultats
bruts présentés de manière synthétique, et des diagnoses et des
interprétations.
La phase de reports: le géologue reporte tout cela sur des *cartes* à la
main (*minutes de terrain*, qu'on *scannera* et *géoréférencera*), et/ou
avec l'aide d'un SIG, sur lequel il va tracer des *contacts*, des
*linéaments* ou d'autres tracés de structures, des *polygones*
(formations géologiques), des *points* (indices, affleurements
remarquables, anciens travaux, cavités souterraines, etc.) des *symboles
structuraux* à partir des mesures de terrain (ou de télédétection),
divers *tracés d'habillages graphiques* cartographiques plus ou moins
formels; tout cela avec l'aide éventuelle de *photographies aériennes*
ou d'*images orbitales* ou de *géomorphologie* par traitements de *MNT*
(DEM en anglois).
Il s'appuie aussi sur des *données géophysiques* vues sous forme
cartographique dans le sempiternel SIG, par exemple de la géophysique
aéroportée avec du mag-U-K-Th, ou plein d'autres choses qui font des
cartes: méthodes EM, plans compteurs, mag au sol, etc.
Quand il faut aller plus loin, dans une logique d'exploration du
sous-sol, que ce soit à des fins scientifiques pures, ou
appliquées-industrielles (pétrole, carrières, mines, géotechnique,
stabilité de terrains, aménagements, etc.), il convient de pousser un
peu plus les observations sur des objectifs plus précis.
On fait alors des *prélèvements* avec des mailles plus ou moins
régulières, par exemple des *prélèvements d'échantillons de sols* pour
géochimie, des *prélèvements d'échantillons de sédiments de ruisseaux*,
des *rainurages* pour échantillonnage régulier, des *tranchées* en
travers des structures, des échantillonnages ponctuels systématiques au
long de fronts de tailles, des prélèvements d'échantillons intacts, des
essais in situ, etc.
On note que parmi toutes ces méthodes, on se recouvre avec d'autres
domaines: l'archéologue, par exemple, procède pratiquement de la même
manière à bien des égards. On partage aussi pas mal d'étapes avec le
forestier. On se rejoint pas mal dans plusieurs domaines naturalistes.
Naturellement, on vient à penser à mutualiser des choses, en terme
d'outils, au lieu de se spécialiser et de s'isoler dans des boîtes par
trop étanches.
Dans des zones aveugles (non-affleurantes) et si les circonstances le
permettent, l'on pourra envisager de sonder le sous-sol à l'aide de
méthodes indirectes (géophysique de sub-surface: sismique, méthodes EM,
sondages électriques, par exemple) ou directes (sondages physiques par
foration, en destructif ou carotté).
On commence à passer en données tridimensionnelles: là, le SIG ne suffit
plus à représenter les données.
On va avoir des données de type *raster tridimensionnel*, soit des
*blocs de voxels*, soit des *grilles 2D multicouches*, soit des vecteurs
dans l'espace: des polylignes, des polygones, des réseaux de triangles
irréguliers (TIN).
Et on va finir par faire des forages, des sondages, avec cette fois des
points pour les origines des trous, et des polylignes munies de plein de
données repérées en abscisse curviligne.
Déjà, on a balayé pas mal de choses... Il en reste encore, mais bon,
j'en reste là pour ce soir.
Et ce balayage s'est fait sans avoir à (trop) se soucier de scinder les
données dans des domaines, des disciplines: on reste assez générique.
Je trouve le modèle de données d'OSM très intéressant: je trouve qu'il
est très-très générique, et permet en même temps des représentations de
choses très diverses et éclectiques au possible. C'est quelque chose de
très réfléchi et efficace, on est loin des MCD "à la access" qui étaient
très "vendeurs" vers la fin du siècle dernier.
Il n'est que de voir une carte comme celle-ci:
http://www.openstreetmap.org/#map=17/44.20209/0.61327
ou n'importe où, et de se poser la question de comment faire le même
rendu avec un SIG et un modèle de données "classique".
Voilà un aperçu du modèle de données:
Elements (also data primitives) are the basic components of OpenStreetMap's
conceptual data model of the physical world. They consist of
* nodes (defining points in space),
* ways (defining linear features and area boundaries), and
* relations (which are sometimes used to explain how other elements work
together).
All of the above can have one of more associated tags (which describe the
meaning
of a particular element).
3 types de données, c'est tout: des nœuds, des voies et des relations.
Étonnant, non? Et ensuite, tout plein de tags où l'on fourre de la
donnée à tire-larigot.
Je ne sais pas vous, mais moi, ça me laisse pensif.
Je suis persuadé qu'il serait aisé d'implémenter une carte géol complète
dans le modèle OSM, avec relativement peu d'aménagements.
Il y a aussi d'autres termes comme géologie pétrolière, géologie
minière, géotechnique qui m'interrogent.
(J'ai peur qu'on finisse avec un modèle relationnel et non plus
hiérarchique mais voyons.
Hm, non, le relationnel, c'est à la mode, c'est hyperefficace, c'est
chouette en BD, mais là, on n'en est pas là. Vive le hiérarchique.
D'ailleurs, si quelqu'un connaissait une base de données hiérarchique
qui fonctionne aujourd'hui, aussi bien que les gros SGBDR du moment,
j'en serais fort aise.
Quand j'y repense, c'était quand même le panard, les BD hiérarchiques.
Le XML est bien, à ce titre, mais d'une verbosité sans égale (il me
pique les yeux) et, surtout, n'est pas adressable (que je sache) en
direct, c'est-à-dire qu'on ne peut y lire/écrire à l'envi, comme dans
une vraie bd, laquelle est sous-tendue par des fichiers à accès séquentiel.
Peut etre qu'une double hiérarchie serait
suffisante i.e un tableau à deux entrées)
? Pas pigé l'idée, là.
Une fois cela fait, nous pourrions recenser pour chaque sous domaine,
les standards et softs open source s'y rapportant.
Toutafé. Et formaliser ça dans un wiki, non?
À+
Pierre
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Pierre Chevalier Géologue EI
Mesté Duran
32100 Condom
Tél+fax : 09 75 27 45 62
05 62 28 06 83
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Émail : pierrechevaliergeolCHEZfree.fr
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skype : pierre.chevalier1967
http://pierremariechevalier.free.fr/pierre_chevalier_geologue
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