Philippe N'Dioro : révélé à l'OL, épanoui à Nice, star en Malaisie
A l'honneur cette semaine de notre rubrique "Gone un jour, gone toujours",
l'attaquant bon vivant Philippe N'Dioro, à l'OL de 1979 à 1984 avant de filer
vers d'autres contrées et notamment en Malaisie, où il fut le premier français
à évoluer en D1 dans les années 90.
Par A. C. - Hier à 19:00 - Temps de lecture : 3 min
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Dans les années 1970 et 80, la D3 est un superbe vivier pour les clubs
professionnels, qui scrutent ce niveau par le biais de leurs réserves
professionnelles à la recherche de la petite perle oubliée.
C'est par ce biais, et par la belle connexion unissant Gilbert Ravanello,
ancien défenseur de l'OL alors entraineur du Puy, à Fleury Di Nallo, directeur
sportif lyonnais, que l'attaqauant Philippe N'Dioro, qui se montre alors très à
son avantage à 17 ans seulement, rejoint Lyon au cours de la saison 1979-1980,
dans le cadre d'un programme à la carte : "Je m'entraînais la semaine avec le
groupe d'Aimé Jacquet et rentrais jouer le week-end avec Le Puy avant de
définitivement devenir lyonnais à partir de l'été 1980."
Thiry et Broissart, Moizan et Tigana, ses mentors
Un moment d'intégration bénéfique pour le franco-camerounais, chamboulé par le
passage d'une petite ville à la grande agglomération : "Je n'osais pas prendre
le bus ! Au début, mon programme se résumait à m'entrainer et dormir, tout en
étant couvé par Alain Moizan et Jean Tigana, qui ont tout fait pour que je
m'épanouisse. Alain était d'une grande douceur, Jeannot avait cette forme de
dureté tendre, ils me faisaient dormir chez eux. Eux et mes entraineurs, José
Broissart et Alain Thiry, ont été précieux pour mon épanouissement."
Souvent cantonné au banc de touche ses deux premières saisons à l'OL, Philippe
N'Dioro s'épanouit au fil du temps, sur comme en dehors du terrain. Auteur de
18 buts en 68 matchs avec l'OL jusqu'à son départ en 1984, dont 11 lors du seul
exercice 83-84 pour le retour en D2 du club, le Lion indomptable l'admet : il
s'est payé quelques souvenirs mémorables avec ses copains de l'époque, comme
Eric Spadiny, Jean-Jacques Nono et consorts.
"C'est vrai qu'on sortait pas mal et qu'on avait notre petite réputation dans
Lyon. Mais elle m'a rattrapé sur la fin de mon passage à Lyon ! On sortait
aussi parfois sur Saint-Etienne, où il y avait des endroits sympas. Mais quand
Robert Herbin a signé, il voulait nous controler avec Eric Spadiny et nous
faisait dormir au centre de formation les veilles de match (rires)."
Le premier français à évoluer en Malaisie
Parti en 1984 à Limoges, puis au Puy encore en D2, alors qu'il est encore sous
contrat avec l'OL, Philippe N'Dioro vit ensuite une parenthèse émerveillée
associé à Jules Bocandé à l'OGC Nice, de 1986 à 1989, puis de 1990 à 1991, pour
lequel il fut scout en Afrique. Il occupe aujourd'hui un poste similaire à l'AJ
Auxerre.
Mais avant de raccrocher, Philippe N'Dioro a connu une dernière expérience
épique de footballeur, après s'être installé à Bali en 1994 : il fut le premier
français à évoluer en D1 en Malaisie, à Kedah, sur les bons conseils de son
ancien sélectionneur Claude Le Roy : "Quand je suis arrivé à l'aéroport, il y
avait une nuée de journalistes et de caméras pour moi. Je croyais à une blaque,
mais non ! Je me suis régalé pendant une saison à jouer pour Robert Alberts
(ex-Ajax), dans des stades pleins, à m'amuser avec mes partenaires. J'avais
même reçu la visite de l'Equipe du dimanche, l'émission de Thierry Gilardi sur
Canal+, pour un reportage !"
Aujourd'hui admiratif du chemin parcouru par l'OL, il est de ceux qui ont connu
la funeste relégation en D2 en 1983. Mais son regard sur cette période vaut le
coup d'être entendu : "Je crois que nous avions des bons joueurs sans etre une
grande équipe. Peut-être qu’on voyait Lyon plus beau qu’il ne l’était. Ce sont
des années de transition, en coulisses c’était chaud. C’était un peu instable
dans la gouvernance du club pendant un moment. Mais cela a permis à des jeunes
comme moi, mais aussi les Fréchet, Genesio, Garde, de davantage pouvoir
s'exprimer. En ce sens, peut-être que cela a été un mal pour un bien pour
insuffler une énergie nouvelle, comme celle ensuite impulsée par M. Aulas, à
qui il faudra dresser une statue un jour !"
Retrouvez plus d'anecdotes et d'infos sur Philippe N'Dioro dans notre
édition papier du jeudi 3 décembre.
