[OLplus] /PRESSE/Comment Catarina Macario et Damaris Egurrola peuvent incarner le futur de l'OL (Libéro Lyon)

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  • Date: Fri, 5 Feb 2021 16:14:15 +0100 (CET)

Comment Catarina Macario et Damaris Egurrola peuvent incarner le futur de l’OL

    Par Julien Perrier

FÉMININES. L’OL féminin s’est renforcé durant le mercato hivernal avec les 
arrivées de Damaris Egurrola (21 ans, en provenance d’Everton) et Catarina 
Macario (21 ans, jouant auparavant pour l’université de Stanford), deux jeunes 
joueuses ayant le potentiel pour jouer les premiers rôles dans l’effectif 
lyonnais des prochaines années, sous réserve de certains ajustements dans leur 
manière de jouer. 

Fenêtre grande ouverte

Une parenthèse avant de commencer. L’OL peut bien évidemment se féliciter 
d’avoir récupéré deux des plus gros espoirs mondiaux dans son effectif, mais la 
chronologie du recrutement de Damaris Egurrola doit cependant servir 
d’avertissement pour les futurs transferts. L’Espagnole avait terminé son 
contrat avec l’Athletic Bilbao en juin 2020, et n’avait alors été contactée que 
par le Real Madrid et Barcelone malgré l’intérêt supposé de nombreux clubs 
européens (notamment français). Cependant, les discussions n’ont ad sur aucune 
offre, à cause de la présence d’une clause de formation de 250K€ à verser au 
club basque uniquement en cas de départ vers une équipe espagnole (une clause 
similaire était présente dans le transfert vers le Real Madrid de la milieu 
offensif Maite Oroz, l’autre étoile montante de Bilbao). Libre, Egurrola 
traverse quasiment tout le mercato estival sans aucun point de chute, avant de 
s’engager début septembre 2020 avec
  l’équipe d’Everton qui, malgré la perte de sa meilleure joueuse Chloe Kelly, 
a finalement réalisé un recrutement plutôt cohérent, avec l’arrivée des deux 
ailières percutantes Claire Emslie et Hayley Raso, ainsi que l’attaquante 
française Valérie Gauvin, qui trouve par la même occasion une organisation de 
jeu taillée pour ses qualités.

De manière plus générale, on peut actuellement établir un délai de 6 à 12 mois 
entre le moment où une joueuse commence à exploser dans une équipe hors des 
gros calibres européens et l’apparition des premières offres de clubs plus 
huppés. Si on traduit ce postulat en langage de recrutement, il y a donc une 
fenêtre grande ouverte d’un ou deux mercatos au cours de laquelle une joueuse 
talentueuse peut tout simplement être enrôlée par une équipe concurrente 
possédant une cellule de recrutement un peu plus performante, en réduisant le 
risque d’une mauvaise opération financière et en évitant potentiellement la 
rupture d’une dynamique positive pour une joueuse trop forte pour son club ou 
son championnat ou qui perd une année de sa carrière.

Pour illustrer ces propos par deux exemples récents, la venue en prêt de 
l’internationale suédoise Michelle De Jongh à Fleury intervient alors que la 
milieu offensif droit de Vittsjö avait illuminé la saison de Damallsvenskan 
2019 et permis à son club d’aller chercher une sublime troisième place, alors 
que son rendement lors de l’exercice 2020 était un peu plus discutable à cause 
d’un repositionnement plus central dès la phase de construction du jeu pour 
laisser l’animation du couloir à sa latérale Lisa Klinga (alors que sur la 
saison d’avant, elle avait tendance à garder son couloir et à se recentrer 
uniquement pour conclure sur les offensives de son équipe). Même constat pour 
la nouvelle recrue milanaise Yui Hasegawa, milieu de terrain créatrice 
exceptionnelle du NTV Beleza, qui a brillé avec l’équipe nationale japonaise 
jusqu’à la coupe du monde 2019 et son club durant l’édition 2019 de Nadeshiko 
League (championnat japonais), mais qui reste
  cependant sur une année 2020 plutôt quelconque, à l’image de son équipe qui 
n’a jamais eu les armes en main pour disputer le titre japonais au formidable 
collectif des Urawa Red Diamonds et de leur joueuse vedette Yuika Sugasawa. On 
pourrait également citer Guro Reiten qui fait deux saisons exceptionnelles de 
Kvinne Toppserien 2017 et 2018 avec Lillestrom avant de partir pour Chelsea 
après la CdM 2019, Joelle Smits qui sort un début de saison 2019-2020 
fantastique avec le PSV mais qui signe un contrat avec Wolfsburg uniquement en 
Septembre 2020.

Bref, pour refermer la parenthèse, cette problématique de fenêtre de transfert 
n’a pour le moment pas impacté outre mesure les recrutements de l’OL, mais 
mériterait d’être considérée sérieusement au cours des prochaines années afin 
d’éviter de potentielles déconvenues, surtout dans des périodes charnières 
telles que les phases de rajeunissement d’effectif. D’ici là, on espère que 
Narumi Miura, Alison Gonzalez ou Jonna Van de Velde auront arrêté de jouer dans 
leurs championnats nationaux et auront eu la possibilité de s’exprimer à un 
niveau un peu plus en adéquation avec leur potentiel.

Catarina Macario, le temps des décisions

Mais revenons au cœur du sujet : les arrivées côté OL lors de ce mercato 
hivernal. La recrue ayant fait le plus parler est bien évidemment Catarina 
Macario, qui a affolé les compteurs avec les Stanford Cardinals lors de ses 
saisons universitaires : sur les trois années passées en NCAA (le championnat 
universitaire états-unien), elle a en effet marqué 63 buts et réalisé 47 passes 
décisives en 68 matches, avec une dernière saison à 32 réalisations et 23 
assists en 24 rencontres !

Difficile à bouger physiquement et dotée de bonnes techniques de dribble et de 
tir, la nouvelle ressortissante américaine est de fait redoutable offensivement 
dans les 25 derniers mètres adverses (notamment sur les percussions balle au 
pied qu’elle réalise assez fréquemment), sans compter qu’elle sait aussi 
transmettre la balle de manière plutôt précise, ce qui en fait également une 
très bonne tireuse de coups de pied arrêtés.


(0 :35) Illustration d’un des mouvements favoris de Catarina Macario, qui lui 
permet d’utiliser parfaitement toutes ses qualités offensives : prise de balle 
tranquille aux 25 mètres adverses, accélération et percussion en dribble dans 
la défense adverse jusqu’à l’entrée de surface pour finir par une frappe 
puissante et précise qui va terminer sa course dans les filets de Southern 
California.

Cependant, dans un championnat universitaire plutôt physique où il est 
finalement assez rare de trouver des marquages stricts, des pressings 
coordonnés et des combinaisons de passes précises pour déséquilibrer un bloc, 
Catarina Macario a souvent eu peu de difficultés à trouver l’espace et le temps 
nécessaires pour faire parler ses qualités offensives et sa justesse technique. 
Un des principaux objectifs de cette fin de saison va donc tourner autour de 
cette capacité à pouvoir répéter ce genre de prouesses lorsque les lignes 
adverses seront plus resserrées, avec des joueuses à vocation défensive plus 
expérimentées qui fermeront plus rapidement les espaces autour d’elle.

Afin de devenir une des meilleures joueuses du monde, Catarina Macario devra 
ainsi apprendre à disputer des rencontres à plus grosse intensité et notamment 
appréhender tout le travail de prise de décision que ce genre de confrontations 
impose : prendre les bonnes informations le plus vite possible, savoir se 
démarquer efficacement, alterner entre percussions individuelles et mouvements 
collectifs en fonction des situations de jeu, être décisive dans les parties 
tendues…


(54 :00) Et notamment ne plus perdre la balle face à ces marquages stricts et 
agressifs, peu courants en championnat universitaire mais beaucoup plus 
fréquents à plus haut niveau.

A l’aube des premiers matches professionnels de Catarina Macario, le challenge 
pour Jean-Luc Vasseur et son équipe technique est tout aussi motivant que 
périlleux : réussir à former le plus rapidement possible aux exigences du haut 
niveau une joueuse techniquement douée mais inexpérimentée, afin que 
l’organisation lyonnaise soit impactée le moins possible en cas d’absence ou de 
départ de Dzsenifer Marozsan.

Damaris Egurrola, la constance remise en question

Pour l’Espagnole Damaris Egurrola, les problématiques et les enjeux sont 
complètement différents de sa coéquipière. Ayant joué avec ses anciens clubs 
face aux meilleures équipes d’Espagne puis d’Angleterre, la sentinelle 
espagnole s’est déjà confrontée plus d’une fois au haut niveau européen, et a 
réussi malgré son jeune âge à développer toutes les qualités permettant 
d’exister dans ce type de rencontre pour un poste aussi exposé que le sien : 
savoir lire le jeu, relancer vite et propre, intervenir rapidement, résister à 
un pressing…


(33 :12) A l’image de cette action face à Barcelone où, après avoir récupéré la 
balle de la tête suite à une mauvaise relance d’Andrea Pereira, Damaris 
Egurrola résiste à un gros pressing barcelonais et sert tranquillement sa 
coéquipière Oihane Valdezate, qui a par la suite tout le temps nécessaire pour 
lancer en profondeur Lucia Garcia et amorcer une attaque dangereuse pour Bilbao.

Droitière possédant un bon toucher de balle, une vision du jeu exceptionnelle 
ainsi qu’une technique de passe fabuleuse pouvant atteindre toutes les zones du 
terrain, Egurrola est le prototype de la sentinelle moderne : capable 
d’intervenir défensivement s’il le faut, mais qui préfère de loin construire le 
jeu et être la première rampe de lancement des actions offensives de son 
équipe, en sachant relancer proprement sur n’importe quelle coéquipière, même 
sous pression. Un profil similaire à la sentinelle de Manchester City, Keira 
Walsh, marquant au passage une vraie opposition de style avec la génération 
précédente qui donnait au contraire la priorité à la solidité défensive par 
rapport à la prise de risques sur les circuits de passes (Julie Ertz, Lena 
Gössling, Fara Williams, Jennifer Zietz, Shirley Cruz, Jade Moore… Saki Kumagai 
étant encore un profil un peu particulier qui mériterait d’être détaillé dans 
un article à part).

Comme toutes ses contemporaines attirées par le jeu avec ballon, Egurrola a 
donc tendance à tomber dans le piège de l’inconstance défensive sur les phases 
de possession adverse : même si elle sait plutôt bien défendre en un contre un 
et que la plupart de ses interventions sont réussies, l’Espagnole a souvent 
tendance à réaliser inconsciemment des marquages flottants, oublie de couper 
quelques trajectoires de passe et redescend parfois tranquillement après avoir 
été éliminée sur une passe ou un appel dans son dos. Des défauts parfois 
perceptibles en position de sentinelle, mais qui deviennent flagrants lors de 
ses prestations en défense centrale, notamment face à Janine Beckie sur le but 
du 0-3 lors de la confrontation face à Manchester City de fin d’année dernière :

L’enjeu pour l’OL va donc être d’inculquer à Damaris Egurrola l’agressivité et 
la constance nécessaires au rôle de sentinelle, et cette envie d’harceler en 
permanence les éléments offensifs adverses pour les faire déjouer. Un challenge 
loin d’être simple, mais qui lui ferait passer le dernier palier pour devenir 
une milieu défensive de classe mondiale.

Encore un chaînon manquant à trouver pour l’OL ?

Après cette synthèse, on voit assez facilement comment Damaris Egurrola et 
Catarina Macario vont s’intégrer dans l’entrejeu lyonnais, ce qui laisse du 
coup une interrogation sur le poste de relayeuse au milieu de terrain, dont la 
transition n’est pour le moment pas assurée. Un poste primordial dans le jeu 
lyonnais, sorte d’hybride capable aussi bien de participer aux actions 
offensives avec Macario qu’assurer l’équilibre défensif aux côtés d’Egurrola. 
Avec le niveau d’exigences d’un club comme l’OL, la liste des prétendantes est 
mécaniquement réduite, mais quelques solutions existent.

L’OL avait déjà pensé à l’une d’entre-elles lors la précédente intersaison, la 
Norvégienne Vilde Bøe Riisa, championne de Damallsvenskan 2020 avec Götebörg, 
et qui semble monter en puissance depuis la Coupe du Monde 2019. Une autre 
possibilité intéressante serait de recruter l’Irlandaise Denise O’Sullivan, 
harceleuse et travailleuse infatigable devenue sur les dernières saisons 
complètes de NWSL une véritable pièce maîtresse du North Carolina Courage de 
Paul Riley et actuellement un élément-clé du milieu de terrain de Brighton. 
Enfin, une troisième piste serait de récupérer la Canadienne Jessie Fleming, 
une joueuse très prometteuse jouant en revanche très peu avec Chelsea, mais qui 
a toutes les qualités pour devenir une véritable milieu polyvalente. Quelle que 
soit la solution retenue, il sera de toute façon intéressant de voir comment le 
meilleur club du monde s’y prend pour rajeunir son effectif tout en restant 
compétitif. Et comment les de
 ux recrues arrivées en janvier 2021 se développent, pour commencer.

Julien Perrier

Source Libéro Lyon : 
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