Marcelo évoque son enfance au Brésil et ses études
Par Gwendal Chabas
Arrivé à l’OL en 2017, Marcelo a une carrière bien remplie. Le défenseur a
beaucoup voyagé en Europe avant de poser ses valises à Lyon. Avant la rencontre
face à Manchester City, le Brésilien s’est confié sur son enfance dans les
favelas et sur les études qu’il a entamées depuis sept ans.
Marcelo est né le 20 mai 1987 à São Vicente, une ville brésilienne dans l’Etat
de São Paulo « Je viens d’une favela. Sans que ce soit la misère, ma vie,
jeune, a été dure. Les gens qui habitent là-bas touchent l’équivalent de 100,
150 ou 200 euros par mois. J’ai débuté le foot au FC Santos (2007-2008), je
gagnais 50 €, et j’ai aidé ma mère tout de suite car mon père avait divorcé,
raconte le défenseur dans un entretien accordé à L’Equipe. J’étais l’homme de
la famille. C’est pour ça que je ne lâche rien. Pour moi, un match et un
entraînement, c’est pareil. Aujourd’hui (mardi), je n’ai pas ménagé
(physiquement) Memphis, j’ai été très dur avec lui mais il me connaît bien.
C’est ma qualité : je me donne toujours à 100 %. »
Même si de par ses prestations, il est parfois critiqué, le joueur de 33 ans ne
compte pas ses efforts pour s’améliorer chaque jour. « J’avais été repéré par
Santos lors d’un tournoi en salle, sinon, je jouais dans la rue. Mais j’avais
déjà 15 ans quand j’ai réussi les tests. J’ai été formé tard donc j’ai beaucoup
bossé pour progresser, indique-t-il. Car le foot, c’est mon travail, je gagne
beaucoup d’argent donc c’est normal de m’investir. »
« Je suis heureux de mon parcours »
Au cours de sa carrière, le Brésilien a beaucoup voyagé. Passé par la Pologne,
les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore la Turquie, Marcelo a conservé des attaches
partout où il a séjourné. « Je n’ai jamais planifié ma vie. Et je suis heureux
de mon parcours, de mes découvertes, je me suis plu partout, j’ai des amis dans
tous les pays, je retourne même les voir en Pologne, en Allemagne quand j’ai
quelques jours, explique-t-il. Et ça fait trois ans que je suis ici.
Sportivement, il y a plus de positif que de négatif. J’ai regardé le
documentaire d’Anelka : il dit que les attaquants et les défenseurs ont besoin
de confiance. C’est exactement ça. Aujourd’hui, je me sens en confiance. »
En 2013, il a commencé à étudier l’économie et la finance. Il souhaiterait
continuer dans ce domaine à la fin de sa carrière. « Je voyais récemment que 95
% des joueurs, deux ans après l’arrêt de leur carrière, ont des problèmes
financiers. Combien d’anciens joueurs, qui gagnaient beaucoup, ont ensuite tout
perdu, s’interroge-t-il. C‘est incroyable. Je prends des cours en ligne et j’ai
un prof particulier qui habite à Genève et qui vient à Lyon. Quand j’ai des
vacances, je prends une semaine pour aller aux États-Unis. J’ai été, par
exemple, à Chicago pour un stage dans une université. Je lis tout le temps, pas
des romans, mais plutôt des livres d’éco ou des trucs qui me servent dans la
vie de tous les jours. J’aimerais travailler dans la finance. »
« Le secret de ce monde, c’est l’éducation »
L’ancien joueur du PSV Eindhoven a beaucoup œuvré pour sa famille en mettant
toujours en avant l’éducation. « Mes parents sont fiers car ils savent d’où je
viens. Et je suis heureux de les aider. Mais je dis toujours à ma famille : «
Je vais vous donner des possibilités de réussir. Si vous voulez aller à
l’école, je vous la financerai mais je ne vais pas donner de l’argent comme ça,
je ne suis pas une banque. » C’est pour ça que j’ai payé les études
universitaires de mes soeurs, l’une a fait biotechnologie, l’autre nutrition,
révèle-t-il. Le secret de ce monde, c’est l’éducation. J’aurais pu mal tourner,
mais je suis chanceux, mon père, un ancien policier, a été strict, il m’a donné
des principes, des valeurs. J’ai beaucoup de connaissances qui ont mal fini.
Certains de mes amis sont dans la drogue, d’autres sont morts. »
Dans cette interview, Marcelo se confie également sur la manière dont il élève
ses enfants. « Je ne leur donne pas tout, je leur explique comment respecter
les autres, comment savoir s’exprimer, développer sa personnalité. Surtout
aujourd’hui avec le monde qui nous entoure, les réseaux sociaux, ça devient fou
(rire). Ils doivent comprendre cette société, comment elle fonctionne,
estime-t-il. Je dois leur donner des clés. »
Source L'Équipe Via O&L :
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