«Je veux écrire l’histoire», clame Wendie Renard
Jamais rassasiée de titres, l’emblématique capitaine de l’Olympique lyonnais
compte bien décrocher une septième C1 avec le club rhodanien dimanche soir
contre Wolfsburg.
Par Franck Gineste
Il n'y en avait presque que pour elle pendant la conférence de presse
d'avant-match ce samedi. Wendie Renard a été beaucoup plus sollicitée que son
entraîneur Jean-Luc Vasseur pour commenter l'état d'esprit qui anime les
Lyonnaises avant la finale de la Ligue des champions féminine contre Wolfsburg
dimanche (20 heures, sur W9 et Canal +) au stade Anoeta de Saint-Sébastien
(Espagne).
Autrice de la tête du but victorieux (1-0) contre le PSG en demi-finale, la
grande défenseure et capitaine de l'OL, par la taille (1,87m), le talent et la
force de caractère, reste plus motivée que jamais pour décrocher sa septième C1
avec le club rhodanien, qui serait la cinquième consécutive. A 30 ans, la
joueuse ayant disputé le plus de matchs européens de l'histoire (86) a toujours
autant faim de titres.
Ce sera votre quatrième finale contre Wolfsburg. Vous attendez-vous à un match
différent ?
WENDIE RENARD. Les deux effectifs ont très peu évolué. On s'attend toujours à
un match très compliqué, serré. C'est une finale de Ligue des champions. Les
dernières ont été favorables pour nous, j'espère qu'on aura la même issue. On
sait à quoi s'attendre et on sait ce qu'il faut faire. On connaît bien les
équipes allemandes, qui sont très physiques, athlétiques. A nous de hausser
notre niveau sur ce plan-là. On en est capable. Il faudra mettre de
l'agressivité et de l'intensité pour remporter les duels d'entrée, c'est
important. Nous sommes prêtes à aller au combat, et on ira.
Etes-vous en mission pour marquer l'histoire ?
Avant de parler de l'histoire, il faut d'abord jouer. Sur les derniers matchs,
on est montés en pression. Le groupe est presque au complet. C'est à nous de
savoir ce qu'on veut. Si on veut continuer à écrire l'histoire, il faudra le
faire ensemble et surtout se faire mal. Il n'y a qu'une seule coupe et une
équipe en face qui veut aussi la remporter.
C'est la plus belle compétition de clubs qui soit, celle qui procure le plus
d'émotions. Quand on voit notre joie à la fin des matchs, il n'y a pas mieux.
Année après année, on essaie de se faire mal, de se faire violence aux
entraînements pour atteindre ces objectifs. C'est tellement beau de souffrir
ensemble et de se sacrifier pour les coéquipières pour pleurer de joie à la
fin. C'est qu'on ne fait pas tout ça pour rien. Je suis portée vers les titres.
Tant qu'on peut écrire l'histoire, on va le faire. Le jour où ça s'arrêtera, on
n'aura que nos yeux pour pleurer. Demain (dimanche), on sera au taquet et on
fera un gros match. Il va falloir être costaud dès la première minute et faire
mal.
Vous incarnez l'ADN et la soif de succès de l'OL. En quoi sont-ils particuliers
?
C'est le travail. C'est tous les bonheurs qu'on peut partager entre nous, avec
tous les gens du club qui travaillent dans l'ombre, le président qui croit en
nous depuis si longtemps. On a la chance de faire ce qu'on aime. Depuis
plusieurs saisons, on répond à chaque fois présent, il faut qu'on continue. Il
y a des arrivées, des départs, mais on doit toujours garder cet esprit de
compétitivité, de faire mal dès qu'on peut sur le terrain. Il ne faut pas être
rassasié. Quand tu gagnes, tu as envie d'y regoûter l'année suivante. C'est ce
qui fait la force de ce collectif, on a toujours soif. Vous pourrez toujours
compter sur l'OL pour être présent. On garde notre humilité car on est de plus
en plus chassé par les autres. Notre force aussi, c'est qu'on se remet en
question. On est au top, et on veut y rester.
Comment peut-on vous caractériser en tant que capitaine de cette équipe qui
gagne tout ?
Je fais partie de ce collectif depuis des années, mais je ne gagne pas ces
titres toute seule. Je gagne ces titres grâce à des joueuses de top niveau.
Quand je suis arrivée, je n'avais que 16 ans. J'ai appris auprès des anciennes.
J'ai fait du chemin avec des collectifs différents, mais toujours avec le même
état d'esprit. Je n'ai pas changé, depuis que je suis née. Mon objectif est de
gagner, de me faire mal, de me faire plaisir. Quand je mets mes crampons, c'est
pour gagner. Sinon j'arrête le foot, je vais faire du 5-5 tranquille, dans le
sable en Martinique. Moi, je veux écrire l'histoire, laisser une trace, et ça
passe par le travail au quotidien.
Source Le Parisien :
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