[colombiamigra] Fwd: [TERRA-Quotidien] Appel à contributions / Colloque 2014 de l'ACSALF, Mobilité(s)

  • From: Anne Gincel <annegincel@xxxxxxxxx>
  • To: "colombiamigra@xxxxxxxxxxxxx" <colombiamigra@xxxxxxxxxxxxx>
  • Date: Sun, 8 Dec 2013 13:41:37 -0500

---------- Forwarded message ----------
From: Marie-Claude Haince <mchaince@xxxxxxxxxxx>
Date: 2013/11/12
Subject: [TERRA-Quotidien] Appel à contributions / Colloque 2014 de
l'ACSALF, Mobilité(s)
To: "terra-quotidien@xxxxxxxx" <terra-quotidien@xxxxxxxx>


Veuillez trouver ci-après et en pièce jointe l'appel à contributions pour
le prochain colloque de l'ACSALF, "Mobilité(s)", qui aura lieu du 14 au 17
octobre 2014 à l'Université d'Ottawa.

En vous remerciant par avance de bien vouloir largement diffuser à travers
vos réseaux.

Cordiales salutations,

Marie-Claude Haince PhD
Vice-présidente de l'ACSALF
Research Fellow
University of the Witwatersrand







*APPEL À CONTRIBUTIONS*
*Colloque Mobilité(s)*

14 au 17 octobre 2014, Université d’Ottawa

Date limite de soumission des propositions :*15 janvier 2014*

L’Association canadienne des sociologues et des anthropologues de langue
française (ACSALF) organise son colloque général sur le thème des
mobilités. Ce colloque sera réalisé en collaboration avec l’Association
internationale des sociologues de langue française (AISLF). L’invitation
s’adresse aux sociologues et anthropologues et à ceux et celles qui
partagent leurs perspectives d’enquête et d’analyse. Notre ambition est
d’offrir une compréhension plus affinée des phénomènes qui transforment et
façonnent les mondes contemporains, tout en explorant de nouvelles avenues
en termes de conceptualisation et d’analyse.

*Modalités de soumission des propositions*

Communications individuelles

Soumettre un résumé de 250 mots et de trois à cinq mots-clés. Le résumé
doit être accompagné du nom de l’auteur, son affiliation (institution et
département), son adresse courriel et ses coordonnées postales.

Ateliers

L’organisateur de l’atelier doit soumettre un résumé de 500 mots, trois à 5
mots-clés, ainsi que les résumés (250 mots) des communications de chacun
des participants. Veuillez noter que les ateliers se composent de quatre ou
cinq communications, en plus d’un président rapporteur, le cas échéant. Le
résumé doit être accompagné du nom de l’organisateur et de ceux des
participants, de leurs affiliations (institution et département), de leurs
adresses courriel et leurs coordonnées postales.

*Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante :
**acsalf@xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
<acsalf@xxxxxxxxxxxxxxxxxxx>*



L'ACSALF pourra offrir une allocation de déplacement pour les chercheurs,
postdoctorants et doctorants qui sont résidents permanents des pays du Sud
(dans la limite des fonds disponibles). Ceux et celles qui sont intéressés
à poser leur candidature pour un financement doivent nous faire parvenir
leur curriculum vitae en plus de leur proposition de communication. Nous
vous invitons à nous faire parvenir les documents le plus tôt possible à
l’attention de Madame Mounia Tabach: acsalf@xxxxxxxxxxxxxxxxxxx.

*Conférenciers invités*

   - Linda Cardinal, Université d’Ottawa (confirmé)
   - Éric Fassin, Université Paris VIII – Saint-Denis-Vincennes (confirmé)
   - Denise Helly, INRS – Urbanisation Culture Société (confirmé)
   - Achille Mbembe, WISER, University of the Witwatersrand / Duke
   University (confirmé)
   - Salvatore Palidda, Université de Gênes (confirmé)
   - Victor Piché, Chaire Hans et Tamar Oppenheimer en droit international
   public, McGill (confirmé)

*Comité organisateur*

Linda Cardinal (Université d’Ottawa), Marie-Claude Haince (University of
the Witwatersrand) et André Tremblay (Université d’Ottawa)

*Comité d’orientation*

Gilles Bibeau (Université de Montréal), Paul Brochu (Université de
Saint-Boniface), Gabriela Coman (IIAC/LAU, CNRS-EHESS), Linda Cardinal
(Université d’Ottawa), Michelle Daveluy (Université Laval), Yara El-Ghadban
(Université d’Ottawa), Sylvie Fortin (Université de Montréal), Aude-Claire
Fourot (Simon Fraser University), Danielle Gauvreau (Concordia University),
Marie-Claude Haince (University of the Witwatersrand), Nathalie Lewis
(UQAR), Dominique Morin (Université Laval),Phillip Rousseau (University of
California, Irvine), Paul Sabourin (Université de Montréal), Alicia
Sliwinski (Wilfrid Laurier University), Marguerite Soulière (Université
d’Ottawa), Joseph-Yvon Thériault (UQAM), André Tremblay (Université
d’Ottawa)

*Comité scientifique international*

Rahma Bourqia (Université Mohamed V Agdal Rabat), Christina Constantopoulou
(Université Panteion), Marina D’Amato (Università di Roma 3), Alice Delerue
Alvim de Matos (Universidade do Minho), Lise Demailly (Université de Lille
1), Éric Fassin (Université Paris VIII – Saint-Denis-Vincennes), Jean-Louis
Genard (Université libre de Bruxelles), Nicolas Golovtchenko (Université de
Toulouse-Le Mirail), Denise Helly (INRS – Urbanisation Culture Société),
Svetla Koleva (Académie Bulgare des Sciences), Jean-Marc Larouche (UQAM),
Marie-Nathalie Leblanc (UQAM), Monique Legrand (Université de Nancy 2 –
LASTES), Achille Mbembe (WISER, University of the Witwatersrand / Duke
University), Deirdre Meintel (Université de Montréal), Imed Melliti
(Institut supérieur des sciences humaines de Tunis), Géraldine Mossière
(Université de Montréal), Salvatore Palidda (Université de Gênes), Victor
Piché (Chaire Hans et Tamar Oppenheimer en droit international public,
McGill University), Jean Ruffier (Université Jean Moulin Lyon 3 – IAE),
Abdessatar Sahbani (Université de Tunis), Odile Saint-Raymond (Université
de Toulouse-Le Mirail), Marc-Henry Soulet (Université de Fribourg), Régine
Tchicaya Oboa (Université Marien Ngouabi), Didier Vrancken (Université de
Liège)

*Argumentaire*

La mobilité – des gens, de l’information, des biens ou encore des capitaux
– a atteint des sommets sans précédent au cours des dernières décennies, au
point de devenir un style de vie pour certains de nos contemporains. Si le
phénomène n’est pas nouveau, il n’en demeure pas moins que la prééminence
de l’idée de mobilité comme logique dominante a, quant à elle, gagné
beaucoup de terrain à un point où elle en est venue à structurer (aussi
bien verticalement qu’horizontalement) les rapports sociaux, culturels,
économiques et politiques, tout en engendrant des transformations
importantes au sein de nos sociétés à travers les rencontres, contacts,
synergies, frictions et fractures qu’elle génère. Elle prolonge à l’échelle
transnationale le souci de réguler la circulation des personnes et des
biens apparu au XVIe siècle dans un espace pré-national.

La mondialisation est bien sûr au cœur des processus de circulation
hétérogène en cours. Elle est l’un des principes d’actualisation de la
mobilité. Elle repose sur les progrès techniques depuis la caravelle
portugaise, le galion espagnol et la canonnière britannique jusqu’à
l’aviation moderne et Internet. L’impérialisme et le capitalisme lui ayant
donné ses formes sociales, culturelles et politiques concrètes.

Pouvant être entendue comme une certaine forme de problématisation des
mondes contemporains, comme un paradigme émergeant, mais néanmoins
structurant, la mobilité en est effectivement venue à orienter les divers
domaines de l’activité humaine, influençant du coup les rapports
fondamentaux à l’espace, au temps et au pouvoir en donnant lieu à de
nouveaux assemblages ou agencements et en ouvrant toute une série de
nouvelles possibilités jusqu’alors impensées.

Au niveau culturel, la mobilité globale dans laquelle nous sommes embarqués
exige désormais le partage et l’échange d’informations et de savoirs à un
niveau inégalé. D’un côté, l’on assiste à l’émergence de nouveaux circuits
de production du savoir qui ne sont plus exclusivement occidentaux, mais
qui prennent de nouvelles directions – Sud-Sud, Sud-Est, etc. Ces nouveaux
centres de production du savoir provoquent non seulement une transformation
et un décloisonnement du langage du savoir, mais aussi un déplacement même
de la théorie, un changement épistémologique important, laissant entrevoir
des perspectives nouvelles. D’un autre côté, les expressions de formes
culturelles historiquement territorialisées sont devenues secondaires au
sein même de leurs territoires, au point où l’UNESCO en est venue à
proposer une*Convention sur la protection et la promotion de la diversité
des expressions culturelles*adoptée en 2005 pour ainsi réguler la «
diversité culturelle ».L’institutionnalisation de la diversité culturelle
est une tentative supranationale de sauvegarde des spécificités locales
dans le système capitaliste globalisé actuel, ce qu’elle propose de faire
en inscrivant l’expression de ces spécificités à même la circulation de
plus en plus importante de biens culturels. Dans ce contexte, la mobilité
devient à la fois menace et opportunité. De même,les minorités sont
soumises à bien de nouveaux « grands dérangements » – vagues migratoires,
déracinements et pertes de savoirs transmis, fragmentation sociale,
déterritorialisation et reterritorialisation éphémère d’enclaves de
production de pointe. Confrontées à un tel défi, les minorités
linguistiques à l’instar d’autres groupes d’acteurs peuvent adopter des
conduites dites de décomposition ou de repli sur soi ou de recomposition,
ce qui est convenu d’appeler la *human agency*.

Au niveau social, les chemins de la mobilité sociale et de la mobilité
géographique se sont croisés depuis longtemps. Passer de la province à la
métropole, des bas-fonds vers les beaux quartiers était un marqueur de la
mobilité ascendante. Les migrations inter-régionales et les migrations
internes au sein des nations se poursuivent et s’imbriquent à celles de
plus grande envergure. Le parcours typique des régions excentrées vers les
villes moyennes puis les métropoles nationales se prolonge vers les villes
mondiales. De même, aujourd’hui on reconnaît et considère le succès des
individus, des sociétés et même des universités par l’étendue de leurs
réseaux internationaux. Par exemple, on ne compte plus les organismes
établissant des classements internationaux dans les domaines les plus
divers, consacrant la possibilité de choisir d’entreprises, d’organisations
et de personnes de plus en plus mobiles. Les hiérarchies dessinées par ces
classements font l’objet de stratégies réciproques entre les entités
classées et ceux qui circulent entre elles tout en s’inscrivant dans des
logiques infranationales, nationales, transnationales et supranationales.
En outre, les majorités comme les minorités sont travaillées par le
phénomène de la mobilité, tant par les mouvements migratoires de leur
population vers l’ailleurs, que comme structure d’accueil des nouveaux
arrivants. La mobilité remet en question les frontières géographiques, mais
également les frontières sociales marquées notamment par la religion ou
l’appartenance ethnique. Les groupes se mélangent et donnent lieu à de
nouvelles façons d’agir collectivement, à de nouveaux modes de
vivre-ensemble.

Au niveau économique, les effets de cette mobilité se font également sentir
à diverses échelles. L’immigration devient un outil essentiel servant à
constituer une main-d’œuvre de réserve, prête à être déployée aux quatre
coins du pays – voire de la planète – en fonction des besoins et des
fluctuations du marché. À une immigration permanente et durable, on
privilégie désormais une immigration temporaire; réutilisable et jetable
après usage. Au mieux, on parle d’une immigration choisie et profitable et,
à l’inverse, pour les populations migrantes, la mobilité peut être vue
comme une stratégie de survie économique. De même, on peut penser, plus
près de nous, aux politiques de mobilité de la main-d’œuvre que le
gouvernement canadien est à mettre en œuvre. En effet, le basculement du
pouvoir économique puis politique du centre du pays vers l’Ouest est au
cœur de l’émergence de nouvelles réformes qui pousseront les populations de
l’Est à sortir de leurs régions. À cet égard, on constate par ailleurs
qu’une nouvelle terminologie est apparue pour faire l’étude de ces «
franco-mobiles », ces travailleurs francophones contraints de se déplacer
en fonction des besoins de l’économie pour pouvoir « survivre ». Cette
logique économique est la même ailleurs bien que les structures politiques
et sociales ne soient pas aussi centralisées. En Europe, par exemple, la
diminution des protections sociales des travailleurs fait partie de toutes
les mesures de « redressement économique » imposées dans la zone euro où la
circulation des travailleurs est un enjeu. En parallèle, les capacités
techniques de circulation des objets et de contrôle des processus de
production font éclater les chaînes de valeurs à l’échelle de la planète.
Les objets comme les travailleurs ne vont plus seulement du Nord vers le
Sud pour les premiers et du Sud vers le Nord pour les seconds. De même, les
échanges commerciaux entre les pays du Sud se sont accrus à un rythme plus
élevé que ceux Nord-Sud. Pour leur part, les minorités doivent montrer leur
valeur ajoutée sinon on leur dira qu’elles n’ont qu’à s’assimiler. C’est
une autre forme de mobilité qui s’engage faite de changements culturels,
linguistiques et identitaires. Enfin, certains États jouent une partie
inverse, lançant leur population à l’échelle du monde pour soutenir une
économie nationale vacillante, le cas des aides familiales domestiques
philippines est exemplaire. Des pays comme le Liban tirent de leurs
travailleurs expatriés une portion importante de leur PIB. La mobilité est
donc au cœur des dynamiques économiques contemporaines.

Au niveau politique, la mobilité soulève des problèmes tant sur le plan de
la philosophie politique que de la pratique de la démocratie, par exemple.
Le rapprochement des peuples les oblige à la fois à trouver un terrain
commun de codétermination et de nouvelles formes de vivre-ensemble. La
dissociation entre les territoires et les cultures, entre les affiliations
et les pratiques provoque bien des tensions au sein du modèle de
l’État-nation qui gouverne la souveraineté politique. D’une part, les
modèles d’incorporation des immigrants jusqu’alors préconisés par les
sociétés occidentales semblent avoir atteint certaines limites; l’on n’a
qu’à penser à la crise du multiculturalisme qui secoue bon nombre de pays
européens depuis quelques années déjà ou plus près de nous les récents
débats sur la place de la religion dans l’espace public au Québec. D’autre
part, la figure ambiguë que représentent les réfugiés – de plus en plus
nombreux – est d’autant plus problématique qu’ils ne sont pas citoyens de
l’État-nation où ils demandent asile, pas plus qu’ils ne sont citoyens de
l’État qu’ils ont fui. On les classe souvent selon les causes qui les ont
forcés à se déplacer. Pensons aux réfugiés de guerre, que ce soit suite à
une conquête, une guerre civile ou un « nettoyage ethnique », ou aux
réfugiés climatiques chassés par la famine pour ne nommer que ceux-là. On
peut aussi penser à la situation des Premières nations et des autochtones.
La conquête occidentale a bouleversé leurs modes de vie et a décimé leurs
populations. Ces exemples nous montrent que les effets de la mobilité
engendrent de sérieux défis auxquels les sociétés – au Nord comme au Sud –
ont à faire face.

C’est donc dire que la mobilité peut, plus généralement, être considérée
comme étant une stratégie – individuelle, collective ou encore étatique –
permettant de faire face à toute une série d’enjeux du monde actuel. Plus
encore, elle pourrait être comprise comme étant un impératif – Bougez! –
impactant les divers domaines de l’agir humain. Elle crée de nouvelles
formes de rapports et de possibilités qui ne sont pas exploitées pleinement
et qui s’insèrent dans le passage des générations. La mobilité crée des
occasions d’enrichissement personnel et collectif. En effet, il s’agit d’un
mouvement incessant, sans fin prévisible, s’exprimant au-delà de phénomènes
comme la migration, les déplacements ou encore la mobilité sociale. Dans
tous les cas, la mobilité travaille, elle structure, elle articule, voire
normalise, les rapports, les représentations et les pratiques.

Enfin, bien que la mobilité soit centrale à l’analyse et à la compréhension
des phénomènes sociaux et culturels actuels, il reste qu’à y regarder de
plus près, la contemporanéité se caractérise également par la restriction
de mouvements, la mise à l’écart, l’exclusion et l’enfermement.
L’architecture contemporaine des flux migratoires impose par ailleurs une
reconfiguration de la mobilité. L’accès à la mobilité est différentiel et
produit toute une série d’effets donnant lieu à de nouvelles configurations
sociales, culturelles et politiques. En effet, les hommes et les femmes ne
vivent pas la mobilité de la même. Parfois ce sont les hommes qui quittent
leur famille laissant à leur femme la responsabilité de leurs enfants. Ces
dernières doivent composer avec cette nouvelle réalité dans l’espoir d’un
revenu ou d’un capital, parfois en vain. D’autres fois, ce sont des femmes
qui laissent derrière elles leur mari et leurs enfants pour aller prendre
soin des familles des autres – les aides familiales domestiques en sont un
bon exemple. Même lorsque toute la famille émigre, la situation des hommes
et des femmes est contrastée. Tantôt c’est la pauvreté qui justifie ces
déracinements, tantôt les aléas de la carrière des deux membres du couple.
Cela sans oublier les trafics humains, notamment des femmes et des enfants,
voire des organes, qui remettent en question nos façons d’appréhender
l’être humain et sa socialité. Volontaire ou forcée, encouragée ou limitée
par l’État, la mobilité dérange.

Cet ensemble de constats nous oblige, par conséquent, à repenser la
spatialité et la circulation en d’autres termes, à reconceptualiser des
notions telles que la souveraineté, la citoyenneté, l’appartenance, la
frontière, la territorialité, etc. L’étude de la mobilité est un champ qui
mérite d’être scruté pour en saisir toute la complexité.
*Région à l’honneur*

Depuis 2008, les colloques de l’ACSALF mettent à l’honneur une région du
monde dont les chercheurs sont privilégiés. En 2014, nous profiterons de la
collaboration établie avec l’AISLF pour mettre à l’honneur la francophonie.
Cela d’autant plus que l’événement se tient à Ottawa que l’on peut définir
comme une ville-frontière à la fois au plan linguistique et culturel.

La francophonie se déploie sur un immense territoire discontinu. Elle
désigne à la fois une aire linguistique et une zone d’influence culturelle,
politique et économique. En son sein, on peut observer une grande variété
de conditions et de problématiques où l’exercice du français joue parfois
un rôle déterminant. La francophonie se définit donc autour d’un sentiment
d’appartenance au fait français – que ce soit en contexte majoritaire ou
minoritaire, par l’utilisation de la langue française dans le domaine
culturel ou administratif.

L’hétérogénéité et la discontinuité de la francophonie, voire la pluralité
sémantique inhérente à ce terme, représentent un avantage certain pour
l’étude d’un phénomène aussi global et différencié que les mobilités
contemporaines. Les francophones se trouvent parfois majoritaires et plus
souvent minoritaires, membres d’une diversité linguistique et culturelle.
Ainsi, les francophones participent aux flux migratoires dans toutes ses
dimensions. Ils sont souvent des hôtes, mais souvent aussi des migrants
eux-mêmes. Ils appartiennent à des groupes ethniques et religieux qui les
distinguent entre eux, alors que l’héritage culturel francophone les réunit.
*Axes thématiques :*

D’une manière générale, ce colloque cherche à comprendre le rapport que les
sociétés contemporaines entretiennent avec la mobilité. Comment
contribue-t-elle à l’élaboration et à la mise en œuvre de nouvelles
dynamiques sociales, politiques et culturelles, de même qu’à des
transformations sociales et culturelles se répercutant à l’ensemble du
corps social?
*1. **Conceptualisation de la mobilité*

Définir la mobilité contemporaine est un programme qui dépasse l’étude de
ses applications. La multiplicité de ses formes nous a conduits à mettre le
titre au pluriel, Mobilités. Ces dernières mettent en jeu des structures
sociales et des dynamiques politiques qui trouvaient leur sens dans leur
permanence, leur ancrage territorial. Par conséquent, la mobilité nous
oblige à repenser des notions fondamentales telles que celles de société,
culture, nation, appartenance et frontières. En tant que catégorie
analytique, quelles possibilités ouvre-t-elle? Comment nous informe-t-elle
sur l’émergence de nouvelles formes sociales, de nouvelles subjectivités?
Quels sont les pièges et dérives possibles d’une analyse de la
contemporanéité en termes de mobilité? Est-il fertile de penser la mobilité
en tant que réseau de possibles inclusions et exclusions pour saisir cet
ensemble de relations sociales, culturelles, politiques, économiques et
aussi morales? Pour saisir ce phénomène dans toute sa complexité, une
réflexion épistémologique autour des méthodes, théories et catégories
d’analyse est non seulement nécessaire, mais fondamentale.
*2. **Mobilité, appartenances et liens sociaux :*

Le rapport entre le statut de mobilité, le sentiment d’appartenance et les
liens sociaux se joue différemment selon que l’on soit mobile ou immobile.
Selon que l’on prenne le point de vue de celui qui reste ou de celui qui
part. Selon que l’on se situe du point de vue de celui qui arrive ou de
celui qui accueille. Le rapport à la mobilité est difficile à appréhender.
Comment s’articule la question de l’appartenance? Comment les liens sociaux
sont-ils reconfigurés? Comment la mémoire collective est-elle mobilisée
dans ce contexte? Quelles formes de solidarités émergent-elles? Comment les
nouvelles technologies en viennent-elles à mobiliser de nouvelles formes
d’appartenances, de communautés, de citoyennetés? Comment la citoyenneté
est-elle redéfinie, notamment à travers l’extra-territorialité
caractérisant les diasporas? Qu’en est-il également des minorités
nationales ou des minorités linguistiques à qui l’on refuse une
reconnaissance sur le plan politique? Tous ces questionnements nous
montrent à quel point il devient indispensable de s’attarder aux effets que
produit cette mobilité – notamment en termes de rapports, de communautés,
d’appartenances, de subjectivités, de parcours, de trajectoires, etc. –,
tout en s’intéressant aux paradoxes qu’elle induit et engendre.
*3. **Mobilité**,**frontières et territoires :*

La mobilité induit toute une série de changements dans son rapport au
territoire, favorisant l’émergence de nouvelles configurations spatiales,
de nouveaux aménagements. La mobilité produit et travaille le territoire
national, les lieux communs, les espaces de socialisation, donnant lieu à
des formes de stratification inédites, à des découpages originaux. La
représentation d’un monde globalisé sans frontières tient de moins en moins
devant la réalité qui nous entoure, qui elle, est faite de séparation, de
divisions, de fragmentations, d’exclusion et, bien sûr, d’inégalités. Pour
comprendre la contemporanéité, ses dynamiques, ses contradictions et ses
apories, il est essentiel de penser et de repenser la notion de frontière.
Souvent arbitraires, changeantes ou soumises à des dominations étrangères,
les frontières démarquent néanmoins des enfermements et des échanges. Elles
s’inscrivent à l’intérieur des États-nations aussi bien qu’entre eux.
Qu’elles soient délocalisées, externalisées, reconfigurées ou intériorisées
– donnant lieu à de nouvelles formes de spatialisations –, les frontières
préservent l’altérité du même comme elles plongent le même dans l’altérité.
Étrangement, on en réclame l’abolition autant à gauche que chez les tenants
du néolibéralisme. En somme, les frontières sont des points de convergence
qu’il nous faut interroger et questionner pour comprendre les différentes
facettes de la mobilité et ce qu’elle produit.
*4. **Mobiles/Immobiles :*

La situation actuelle a favorisé, en quelque sorte, une stratification qui
s’articule autour d’une ligne de partage entre le Nord et le Sud, entre
ceux à qui l’on permet de se déplacer et ceux que l’on confine au statisme.
Si l’on part du principe que les communautés transnationales sont
l’exception plutôt que la norme et que le franchissement des frontières
nationales demeure très difficile pour la grande majorité de la population
mondiale, la mobilité doit ainsi être comprise comme étant stratifiée et
hautement régulée. Il s’agit ainsi d’examiner et d’identifier la manière
dont le transnationalisme est produit. Le rapport entre les mobiles et les
immobiles serait-il la nouvelle forme des rapports de classe? N’existe-t-il
pas toute une catégorie de perdants de la mobilité? Penser le moment où la
différence se renforce, où les structures de pouvoir sont mises à nue, est
l’une des avenues permettant de dévoiler ce partage entre mobiles et
immobiles.
*5. **Mobilité et nouvelles technologies*

Les technologies ont toujours été une composante centrale de la mobilité
humaine. Toutefois, cette dernière prend désormais une tournure inattendue
avec les progrès des nouvelles technologies de la communication. Les flux
informationnels, financiers, culturels et idéels y trouvent une mobilité et
une capacité de mobilisation qui, combinés aux mouvements réels des
populations et des groupes sociaux, façonnent puissamment les sociétés et
leurs représentations, ouvrant un monde de possibles. Les questions des
frontières et des appartenances se jouent différemment maintenant que la
coupure symbolique n’est plus une conséquence inaliénable de la mobilité
spatiale. À la dématérialisation et à l’ubiquité s’ajoutent une
immédiateté, un présentisme envahissant. Une mobilité immobile, sans espace
ni temps. Celle des pilotes de drones qui ne volent jamais. Celle aussi de
toutes ces communautés virtuelles qui se déploient sans bouger. Celle des
capitaux qui font d’une petite île de l’Atlantique le deuxième investisseur
en Chine. On peut voir cette dimension comme transversale aux quatre
autres, une composante qui permet de saisir une myriade de potentialités
souvent imperceptibles.

 Date limite de soumission des propositions :*15 janvier 2014*



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-- 
Anne Gincel Collazos
Profesora e investigadora del Programa de sociología
Escuela de Ciencias Humanas
Oficina 502, edificio Santa fé
Universidad del Rosario
Bogotá-Colombia
tel: +57.1.341 40 06 ext.203
celular: +57.320 407 87 44

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