[helpc] Une journée avec les veilleurs du Net

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  • Date: Sat, 6 Apr 2002 19:30:41 +0200

Une journée avec les veilleurs du Net 
Célia Pénavaire, Le Nouvel Hebdo, le 29/03/2002 à 15h30

 
Les cybergendarmes traquent à plein temps « les infractions haute
technologie ». Avec quelques résultats. Mais, pour eux, la lutte ne sera
efficace que lorsqu'elle sera internationale. 
Presque 9 h 30, Fort de Rosny-sous-Bois. Ce n'est pas Fort Knox, mais
deux contrôles d'identité sont toutefois nécessaires pour entrer dans
l'enceinte du STRJD (Service technique de recherches judiciaires et de
documentation). Au-delà des remparts, une immense cour et plusieurs
bâtiments derrière lesquels se cache le tout petit centre en charge de
la lutte contre la délinquance en haute technologie. Une quinzaine de
personnes se relaient ici 7 jours sur 7 et quasiment 24 heures sur 24
dans des bureaux spécialement aménagés pour la veille internet.
Pédophilie, contrefaçons... ils traquent et centralisent toutes les
affaires liées à la cybercriminalité. « On agit en complément des
investigations traditionnelles en suivant les aspects techniques »,
explique l'adjudant Patrick Allard, l'un des cybergendarmes.
L'histoire du centre a commencé en 1998. Un groupe du STRJD utilise
alors le web pour soutenir les enquêteurs sur des affaires en cours.
Mais l'augmentation du nombre d'internautes et le développement de la
toile ont vite favorisé la multiplication des infractions liées au
réseau. L'année 1999 voit donc la naissance du Centre national de lutte
contre la délinquance haute technologie. Son activité prend de l'ampleur
: une croissance exponentielle et un doublement de l'activité chaque
année. Aujourd'hui, le centre établit près de 1 700 rapports par an. 
 
Des effractions facilitées
Dernière activité à la mode : la contrefaçon de films. Elle représente à
l'heure actuelle plus de 60 % des dossiers traités. « Les fichiers
musicaux ont cédé la place aux films. Les logiciels peer to peer
[d'échange de fichiers de poste à poste, ndlr] se sont adaptés à la
demande, il y a une évolution vers des fichiers vidéo. Il existe déjà
des Napster pour les films », affirme Patrick Allard. « Pour
l'internaute, peu de difficultés, il suffit de trouver le bon forum où
s'échangent et se vendent les CD-Rom », ajoute-t-il. C'est là que
l'unité de la gendarmerie intervient, la détection d'un site ou d'une
page illégale entraîne un rapport envoyé ensuite au service concerné et
la justice traditionnelle reprend l'affaire. « Internet n'a rien
inventé. Les infractions existaient déjà, internet les facilite et les
diffuse à l'échelle internationale. Ce n'est qu'un moyen supplémentaire
», ajoute le lieutenant-colonel Missiaen, directeur du STRJD.
Mais malgré les dossiers qui s'accumulent sur et sous les bureaux, les
veilleurs du net restent toutefois sereins. « Il ne faut pas dramatiser,
confie Patrick Allard. Petit à petit les responsabilités de chacun sont
plus définies et les structures adéquates se mettent en place en France
mais aussi en Europe. » L'éternel problème reste celui de la lenteur des
procédures notamment liée à l'absence de frontières caractéristique du
réseau. « Il nous manque simplement des accords internationaux pour
fluidifier et faciliter la lutte », estime Patrick Allard. Un voeu pieu
? Peut-être pas.
Il semble que la Commission européenne travaille à une charte de
diffusion à laquelle ont déjà adhéré la plupart des pays membres. À
terme, celle-ci permettrait la mise en place d'un accord commun
facilitant ainsi l'échange d'informations et l'uniformisation des textes
concernant les infractions. Et l'adjudant de conclure : « Le web a une
dimension mondiale, la lutte contre la cybercriminalité doit l'avoir
aussi. » En attendant, le centre national continue la traque à son
échelle...

Sur les forums, pirates et compagnie

« Je cherche "Evil dead"... mais aussi "Les griffes de la nuit", "Blade
Runner", "Dune", etc. Envoie-moi ta liste pour de nombreux échanges. »
Ça se passe comme ça sur la toile. On échange ouvertement les listes de
MP3, logiciels ou DVD . La piraterie numérique a fait fleurir des
milliers de forums underground. Au-delà de l'échange de pro-duits
pirates, il y a toute une série de pages sur la façon d'obtenir un DivX,
comment « dézonner » son lecteur DVD, comment « cracker » tel ou tel
logiciel... Il suffit de fouiller un peu au-delà de la première page de
résultats affichés par les moteurs de recherche. Les plus novices
peuvent ainsi trouver des modes d'emploi détaillés, étapes par étapes.
À l'inverse des sites warez, qui sont illégaux, ferment ou changent de
forme régulièrement, les forums, eux, sont autorisés. Le piratage, c'est
avant tout du bouche à oreille et du troc. Mais attention, on vous
surveille ! Les forums de discussion sont le lieu de chasse favori des
cybergendarmes et de l'ensemble des associations qui luttent pour la
protection des droits d'auteur. Et si vous ne savez pas comment protéger
votre anonymat, vous trouverez sans doute la solution... dans un forum.
 
 
 
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Shaka( Rudy)
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