La chasse au spam est ouverte Reuters Palo Alto, Californie Photo www.mcafee.com L'application SpamKiller La recrudescence des spams (messages non sollicités) dans les boîtes aux lettres électroniques commencent à aiguiser l'appétit des éditeurs de logiciels de sécurité Internet qui y voient un marché prometteur. Les internautes, qui se plaignent depuis longtemps du manque de recours contre ces types de messages, allant de la prescription gratuite de Viagra aux propositions de prêts immobiliers, ont enfin à leur disposition quelques outils susceptibles de les aider à combattre l'épidémie à défaut de l'éradiquer. «Il existe des solutions qui aident les internautes et je ne pense pas qu'ils les connaissent encore,» a expliqué Ray Everett Church, un des responsables de la société de consultants EPrivacy Group. «À cause de cela, ils passent actuellement deux à trois fois plus de temps à les détruire qu'il y a un an,» a-t-il assuré. À côté d'une série de petites sociétés spécialisées dans les produits spécifiquement conçus pour combattre les spams, des éditeurs comme McAfee et Symantec ont commencé à se positionner sur ce marché. Plus tôt dans l'année, McAfee a racheté l'application SpamKiller à un fabricant de logiciels norvégien et l'a intégrée à ses progiciels de sécurité. Comme beaucoup des filtres antispam récents, la solution proposée par McAfee va au-delà du blocage de message par définition de mots clés suspects. Il tente de prendre en compte globalement le contenu du message, en distinguant par exemple, une recette de cuisine, une information sur la santé ou une histoire pornographique dans un courriel qui contient le mot «poitrine.» De la nuisance à la menace «(Nous avons repris SpamKiller) en janvier, (...) quand nous avons pensé que le marché antispam allait exploser,» a expliqué Bryson Gordon, responsable produit pour McAfee. «Cela ressemble beaucoup à la façon dont le marché des antivirus a commencé au début des années 80. Au départ simple nuisance, le spam est en train de devenir une menace pour la sécurité.» Une proportion croissante des quelque 500 000 vols de cartes de crédit et usurpations d'identité qui surviennent en ligne chaque année, s'effectue par le biais de spams, affirment les spécialistes. La méthode classique consiste à envoyer à un internaute une offre pour un produit et à lui demander de cliquer sur un lien contenu dans le message. Celui-ci le renvoie sur un site où il doit rentrer des informations personnelles telles que son nom, son adresse et le numéro de sa carte de crédit. «Avant les spams, les gens devaient fouiller dans vos poubelles pour obtenir ces informations,» a indiqué Gordon. «Désormais, ils envoient simplement 30 millions de courriels pour tenter de (vous) escroquer.» Une étude de marché, menée cette année par McAfee et portant sur les produits à développer, a montré qu'un outil antispam figurait en tête de liste des demandes. Pour Symantec, c'est le nombre de messages abusifs reçus par ses salariés qui l'a incité à rentrer sur le marché antispam. Anson Lee, responsable produit pour Norton Internet Security, a déclaré que, s'il ne les filtrait pas, les spams représentaient environ 80% des messages qu'il recevait dans sa boîte aux lettres. Le nouveau logiciel de sécurité de Symantec, Norton Internet Security, qui sera commercialisé ce mois-ci, comprend une fonction baptisée Norton Spam Alert. Comme le produit de McAfee, il promet de prendre en compte tout le contenu du message. Une telle approche peut contribuer à éviter les «fausses alertes» ou le blocage des courriels «légitimes,» un problème difficile à gérer qui explique, entre autres, le défi qu'a représenté la lutte contre les spams. Lutter contre les spammeurs tient maintenant du jeu du chat et de la souris, a expliqué Lee, ces derniers changeant régulièrement le contenu des messages afin de contourner les filtres. Beaucoup sont passés maîtres dans l'art de faire passer l'intitulé de leurs messages pour des courriers légitimes, ou même de les présenter sous forme d'un bulletin diffusé par abonnement. Church, d'EPrivacy Group, a affirmé que quelques-uns des logiciels antispams les plus récents semblent être efficaces, au moins jusqu'à présent, mais a ajouté que débarrasser Internet des spams demandera plus, en fin de compte, que de la technologie. «Au final, il faudra davantage qu'un simple correctif technique. On doit arrêter les spammeurs à la source et cela impliquera des changements politiques et de nouvelles lois,» a-t-il assuré. ---> Shaka( Rudy) Helpc list owner <mailto:shaka.rudy@xxxxxxxxx> shaka.rudy@xxxxxxxxx