[Helpc] Arnaque par SMS : qui est coupable ?

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  • Date: Tue, 2 Jul 2002 05:44:24 +0200

Arnaque par SMS : qui est coupable ? 
Alain Steinmann,
<http://www.01net.com/rubrique?rub=NOUVELHEBDO_MAGAZINE_NOUVELHEBDO_CONT
ACTS> Le Nouvel Hebdo, le 01/07/2002 à 12h00

 
Combinés au téléphone surtaxé, les minimessages font la fortune
d'éditeurs peu scrupuleux. Impuissants, les opérateurs constatent les
dégâts... en attendant les prochaines tromperies. 
Le premier mai, un bouquet de muguet virtuel a envahi les téléphones
portables de milliers de Français. Envoyé par minimessage (SMS), ce
bouquet virtuel invitait des possesseurs de mobiles à composer un numéro
Audiotel surtaxé pour découvrir s'ils avaient gagné une surprise. Cette
opération semble avoir constitué un test afin de mesurer la réceptivité
des utilisateurs avant de passer à une étape supérieure : le SMS Love.
Exploité par différents éditeurs de services, le SMS Love est un simple
minimessage. Celui-ci indique : « Quelqu'un que tu connais t'aime en
secret, et nous a chargés (sic) de te prévenir. Devine vite qui a flashé
sur toi en appelant le 08 99 7XXXX. » 
Bien sûr, l'appel au dit numéro ne débouche pas sur la passion mais est
largement surtaxé : 1,35 euro dès l'appel puis 0,34 euro pour chaque
minute de connexion. Le chiffre d'affaires généré par ce « service » est
évalué à 4 millions d'euros, en moins de quinze jours, toutes sociétés
confondues (une demi-douzaine sont concernées). 
Le modèle économique de ce procédé est simple : selon les volumes de SMS
Love envoyés, leurs expéditeurs les ont payés entre 4 et 6 centimes
d'euro. Chaque appel au numéro surtaxé leur rapportait 2 euros en
moyenne. Si près d'une personne sur quarante appelle ce service,
l'éditeur ne perd pas d'argent. 
 
« La machine s'est emballée »
Bien sûr, les inventeurs du SMS Love ont parié sur un taux de réponse
supérieur... « En fait, la machine s'est emballée, explique un éditeur
sous couvert de l'anonymat. Tout le monde, y compris Vizzavi, exploitait
discrètement ce type de service jusqu'en juin. Nous avons voulu en faire
une promotion par du marketing direct pour prendre des parts de marché
plus rapidement que nos concurrents. Plus nous envoyions de messages,
plus on rentrait de chiffre d'affaires. Et lorsque nos concurrents ont
vu nos volumes, ils ont aussi envoyé des SMS par dizaine de milliers. ça
ne s'est arrêté qu'avec les articles de presse. »
Les responsabilités de chacun sont difficiles à juger. Sont mis en cause
: les éditeurs, les sociétés d'expédition de SMS qui leur ont fourni
leurs « tuyaux », et les opérateurs. Du côté des éditeurs, il y a eu une
volonté d'amasser un maximum d'argent en un minimum de temps. En
utilisant des moyens peu licites : le texte du SMS envoyé relève, en
effet, de la publicité mensongère lorsqu'il affirme : « Quelqu'un que tu
connais t'aime en secret et nous a chargés de te prévenir. » 
 
Générateurs de numéros de téléphone
Car, en réalité, pour générer rapidement des volumes de connexion
importants sur leurs services Audiotel, les éditeurs ont simplement
envoyé leurs messages à des numéros de téléphone récoltés sur le web.
Pire : certains éditeurs qui ne disposaient pas de bases de données de
numéros de téléphone ont utilisé des générateurs de numéros qui «
arrosaient » au hasard les utilisateurs de portables.
Les sociétés d'expédition de SMS ont un simple rôle de transporteur.
Mais certains s'étonnent qu'elles n'aient pas été surprises des forts
volumes d'envois demandés par les éditeurs des SMS Love en un temps très
court. Philippe Bornstein, directeur de Netsize France, affirme ne pas
avoir routé plus de quelques milliers de SMS Love. « Pour une raison
très simple : nous demandons à nos clients de nous prévenir à l'avance
de ce type d'opération. Nous vérifions le texte du message envoyé et
l'origine des bases de données de prospects. Et en cas d'incident, nous
facturons nos clients plus de 200 euros par contestation. Cela évite les
problèmes. » 
Seulement, l'exemple de Netsize ne semble pas avoir été suivi par tous.
Certains routeurs ont ainsi envoyé des dizaines de milliers de messages
en un jour, des volumes suffisants pour provoquer des interruptions de
service momentanées chez les opérateurs ! Mais surtout, ces derniers ne
pouvaient couper l'accès à leur réseau aux routeurs fautifs car leurs
contrats impliquent seulement l'interdiction du spam. Or, les éditeurs
pouvaient prouver qu'ils avaient bien recueilli le numéro de téléphone
de leurs « victimes » lors d'une inscription à un forum, lors de chat...
 
Spam impossible à filtrer
Pourtant, les trois opérateurs mobiles peuvent aussi être mis en cause.
En terme d'image, ils sont les premières victimes. C'est pour cela que
France Telecom a saisi le Conseil supérieur de la télématique (CST) pour
« interdire la prospection commerciale directe par SMS ». Le CST devait
rendre son avis le 26 juin. 
Toutefois, certains éditeurs de services, honnêtes, s'interrogent sur la
qualité des plateformes techniques des opérateurs. « À partir du moment
où l'on connaissait les expéditeurs des messages et leur contenu, les
opérateurs auraient dû être en mesure de les bloquer. Que serait-il
arrivé si le SMS Love avait été un virus ? », lance l'un d'eux. 
Chez Bouygues Telecom, on reconnaît : « Nous ne pouvons ni consulter ni
contrôler le contenu des SMS transportés par ces sociétés. Pour le
moment, nous ne pouvons donc pas filtrer le «spam». » Même discours chez
SFR. Leur seule réponse consisterait à masquer d'office les numéros de
leurs abonnés, une pratique combattue par les éditeurs sérieux adhérents
du Geste.
 
France Telecom mis en cause
Au-delà des opérateurs mobiles, c'est France Telecom qui est attaqué. Ce
dernier est, en effet, l'opérateur de la quasi-totalité des éditeurs de
SMS Love pour la partie Audiotel. « Comme sur le Minitel, France Telecom
s'offusque après la bataille alors que la seule chose à faire était de
couper les numéros Audiotel dès la supercherie découverte », commente un
professionnel de la télématique. Si les responsabilités seront
difficiles à tirer au clair, tous les acteurs s'accordent sur la
nécessité de préparer l'avenir. « Je suis sûr que cette affaire aura un
effet positif. Elle va permettre de fixer les règles », explique
Philippe Bornstein, de Netsize. 
Pas sûr, car pour l'instant, peu d'acteurs sont prêts à en parler
ouvertement. Opérateurs comme éditeurs de services se contentent de
déclaration a minima via leurs services de communication ou de propos
off. Fait plus troublant, la commission de déontologie de l'association
SMS Plus, qui gérera les SMS surtaxés en France, ne se réunira que le 8
septembre alors qu'il y a urgence. Les arnaques ne sont pas prêtes de
s'arrêter. La prochaine ? Pour sûr, l'utilisation du bouton reply qui
devient courant sur de nombreux modèles. Grâce au reply, l'expéditeur
d'un SMS peut donner la possibilité à un utilisateur de mobile d'appeler
un numéro en appuyant sur l'un des boutons de son téléphone. Vous
pourrez bientôt recevoir des SMS qui clameront : « Vous avez peut-être
gagné un prix, cliquez ici pour le vérifier. » Un seul clic pourrait
vous transporter vers un numéro encore plus surtaxé.
 
Depuis toute l'Europe
Plus grave : les opérateurs mobiles français ont rouvert leurs réseaux
de SMS au roaming l'hiver dernier. Le roaming permet d'envoyer un SMS
d'un opérateur étranger vers un mobile français. Une possibilité
technique fermée par les opérateurs mobiles il y a deux ans pour
sauvegarder leurs revenus. Car envoyer un SMS de Suisse par Swisscom,
par exemple, permettait d'économiser 50 % du coût d'envoi. 
Cette possibilité rouverte, rien n'empêche des éditeurs de services
malintentionnés d'expédier leurs messages piégés depuis l'Europe, à des
coûts défiant toute concurrence. Et de guider leurs victimes vers des
numéros internationaux, notamment en Israël. Facturés jusqu'à 4 euros la
minute, les appels vers l'Israël ont fait la fortune d'éditeurs de
messageries roses il y a quelques années. Le SMS pourrait bientôt
devenir leur nouveau terrain de jeu.

4 parts de gâteau

 
Partage des revenus de l'Audiotel surtaxé sur un appel facturé 2
euros(1)
Editeur de service : 25% soit 0,5 euro (2)
Hébergeur Audiotel : 25% soit 0,5 euro (2)
Etat (TVA) : 20% soit 0,4 euro
France Telecom : 30% soit 0,6 euro
Les procédures de remboursement sont rares et très souvent partielles.
Dans la majorité des cas, France Telecom conserve les 30 % qui lui sont
dus pour l'utilisation de ses infrastructures et la part de TVA sur ces
30 %.
(1) Chiffres arrondis. (2) L'éditeur du service est souvent son propre
hébergeur. 
 
 
 
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Shaka( Rudy)
HelPC list owner
shaka.rudy@xxxxxxxxx
 
 

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