[OLplus] /PRESSE/Pourquoi le « guerrier » algérien Djamel Benlamri a-t-il sa chance aussi tardivement en Europe ? (20 Minutes)

  • From: stanislas@xxxxxxxxxxx
  • To: olplus@xxxxxxxxxxxxx
  • Date: Thu, 5 Nov 2020 15:57:18 +0100 (CET)

Pourquoi le « guerrier » algérien Djamel Benlamri a-t-il sa chance aussi 
tardivement en Europe ?

FOOTBALL Recrue surprise de l’OL au bout du mercato, le défenseur central 
algérien, qui fêtera bientôt ses 31 ans, a longtemps rongé son frein en rêvant 
d’Europe et de la sélection des Fennecs
Jérémy Laugier


    Djamel Benlamri a pleinement réussi ses débuts à Lille dimanche, en 
permettant à l’OL de préserver un nul (1-1) après l’expulsion de Marcelo.
    Réputé pour son « sens du sacrifice », le défenseur central avait dû se 
contenter jusque-là des championnats algérien et saoudien, à défaut de 
proposition en Europe.
    Avant le derby contre l’ASSE dimanche (21 heures), 20 Minutes s’est penché 
sur le parcours chaotique de Djamel Benlamri, dans la lumière depuis son sacre 
lors de la Coupe d'Afrique des nations l’an passé avec les Fennecs.

Burak Yilmaz d’un coup muselé, deux tacles rageurs face à Yusuf Yazici, 100 % 
de duels remportés et de passes réussies… En une quarantaine de minutes en 
infériorité numérique dimanche à Lille (1-1), Djamel Benlamri s’est révélé aux 
yeux des supporters de l’OL, guère gâtés en défenseurs centraux depuis dix ans. 
Avant le derby dimanche (21 heures), 20 Minutes s’est penché sur l’histoire de 
celui qui a racheté la fin de son contrat en Arabie saoudite et effectué le 4 
octobre un Paris-Lyon… en taxi pour pouvoir rejoindre l’OL avant la clôture du 
mercato. Avec une question centrale : comment un international algérien, qui 
fêtera ses 31 ans le jour de Noël, peut-il découvrir seulement maintenant un 
championnat européen ?

« Il est certain qu’après son énorme Coupe d'Afrique des Nations l’an passé, on 
l’imaginait signer dans la foulée dans un club encore plus huppé que l’OL, 
indique Ishaq Chebli, journaliste pour DZfoot, un site référence consacré au 
football algérien. Mais Djamel a un parcours rare, car même s’il faisait depuis 
longtemps de très grands matchs en Algérie puis en Arabie saoudite [à Al-Shabab 
Riyad de 2016 à 2020], il se trouvait sur une liste noire de la fédération 
algérienne depuis l’époque Vahid Halilhodzic [2011-2014], soi-disant pour des 
raisons disciplinaires. »

« Il était prêt à faire un essai dans n’importe quel club français »

Une impasse que confirme Azzedine Aït Djoudi, qui a entraîné Djamel Benlamri en 
sélection U23 algérienne (de 2009 à 2011) puis à la JS Kabylie (2013-2014) : « 
Beaucoup de gens ont véhiculé une image de tête brûlée et de joueur manquant de 
discipline pour Djamel, comme pour toute sa génération [Youcef Belaïli, Mehdi 
Abeid…] qui a été sévèrement condamnée après avoir manqué la qualification pour 
les JO 2012 à Londres. Cela a retardé l’éclosion de Djamel au plus haut niveau. 
» Pour tenter sa chance plus tôt en Europe, il est même arrivé à ce dernier de 
solliciter ses partenaires, comme le Franco-algérien Kamel Yesli, qui l’a 
côtoyé à la JSK de 2013 à 2015.

« Djamel me demandait si je ne connaissais pas un agent pouvant le faire venir 
en France, raconte l’ancien milieu de terrain formé au PSG. Il était prêt à 
faire un essai dans n’importe quel club français, même en National, juste pour 
savoir s’il aurait le niveau ou pas. A cette époque, il se dépouillait sur le 
terrain, il était élu meilleur défenseur de ce championnat sous-estimé et il ne 
comprenait pas non plus pourquoi il ne figurait jamais parmi la sélection 
algérienne. »

« Extrêmement affecté par le décès d’Albert Ebossé »

Selon Walid Bencherifa, un autre joueur ayant évolué avec lui durant deux 
saisons à la JSK, « Djamel a peut-être payé le fait qu’il était avant tout doué 
et intelligent sur le terrain, mais sans travailler énormément aux 
entraînements ». Privé de l’exposition qu’offre la sélection des Fennecs, où il 
n’a connu sa première cape qu’en novembre 2018 avec Djamel Belmadi, Benlamri 
s’est construit à la dure. « Il a grandi dans un quartier très chaud d’El 
Arrach, à côté d’Alger, et je me souviens qu’il était vraiment dans la 
difficulté socialement, indique  Azzedine Aït Djoudi. Ça a joué dans son 
parcours, tout comme la mort de son coéquipier  Albert Ebossé [attaquant 
camerounais décédé à 24 ans dans des conditions encore mystérieuses impliquant 
des supporters, à la fin d’un match contre l’USM Alger], qui a marqué toute la 
JSK en 2014. »


Kamel Yesli était sur le terrain en ce 23 août 2014 funeste pour tout le 
football algérien. « Je me rappelle encore des larmes de Djamel ce jour-là, 
j’ai vu à quel point il avait du cœur, confie l’ancien footballeur 
professionnel. Comme certains d’entre nous, il ne voulait plus retourner à 
l’entraînement pendant environ un mois. Nous étions extrêmement affectés, au 
point d’envisager arrêter le foot. » Djamel Benlamri va s’en relever et changer 
d’air en rejoignant en 2016 le championnat saoudien, toujours faute d’Europe.

« C’est le parfait porte-drapeau de l’Algérie »

Son profil « très apprécié par les supporters » change complètement de 
dimension en 2019 avec la conquête de son premier trophée en carrière, une CAN 
disputée dans la peau de titulaire, sept mois seulement après ses vrais débuts 
avec les Fennecs. « Il a été tout simplement monstrueux en s’imposant comme le 
patron de cette défense, apprécie Bilel, qui tient le compte Twitter Joueurs 
algériens. Avec son caractère et son engagement, il a apporté une sérénité 
défensive qui nous manquait depuis plusieurs années, et nous avons terminé la 
CAN en n’encaissant que deux buts. »

« C’est le parfait porte-drapeau de l’Algérie, résume Abderaouf Zerarka, 
journaliste collaborant avec le site La Gazette du Fennec. Il est technique, 
hargneux et il joue avec passion et sans le moindre complexe. On a vu qu’à 
Lille, il haranguait déjà ses nouveaux coéquipiers. » Même si nos différents 
interlocuteurs ont souvent loué « sa qualité de relance » et « sa vision du jeu 
», Djamel Benlamri n’a clairement pas un profil d’esthète. « Il est prêt à 
sacrifier sa vie sur le terrain, c’est le défenseur à l’ancienne par 
excellence, sourit Ishaq Chebli. Il attrapera toujours soit le ballon, soit 
l’attaquant. »
« Il nous a suppliés de le laisser poursuivre malgré sa blessure »

D’Anthony Lopes à Rudi Garcia, les Lyonnais ont d’ailleurs tous martelé 
dimanche soir le qualificatif de « guerrier » qui lui colle à la peau depuis 
très longtemps. « C’est un mec un peu timide mais dès que le match démarre, il 
devient dur et il est prêt à tout pour défendre son équipe, qu’il voit comme sa 
famille, explique Kamel Yesli. C’est un vrai leader qu’il vaut mieux avoir dans 
son camp. J’ai l’impression qu’à chaque derby, il finissait avec l’arcade ou la 
bouche en sang. »
Malgré une pommette en sang, qu'a tenté de nettoyer son partenaire Youcef 
Belaïli, Djamel Benlamri avait tenu à disputer jusqu'au bout la dernière finale 
de la CAN contre le Sénégal.
Malgré une pommette en sang, qu'a tenté de nettoyer son partenaire Youcef 
Belaïli, Djamel Benlamri avait tenu à disputer jusqu'au bout la dernière finale 
de la CAN contre le Sénégal. - JAVIER SORIANO / AFP

Alors que la suspension de Marcelo pourrait justement lui permettre d’enchaîner 
dimanche avec l’OL contre le rival stéphanois, l’image de sa pommette ouverte 
après un choc aérien avec Sadio Mané est devenue symbolique de cette finale de 
la CAN contre le Sénégal. Comme toujours ou presque, Djamel Benlamri a fini sur 
le terrain cette rencontre historique après avoir dû changer son maillot rouge 
de sang. Azzedine Aït Djoudi confirme que ce don de soi ne date pas d’hier chez 
la recrue lyonnaise.

    En 2011, lors du match décisif contre le Nigeria en vue des JO 2012, il 
s’est blessé au genou. Il nous a suppliés de le laisser poursuivre malgré les 
douleurs. C’est tout Djamel, il lutte toujours jusqu’au bout. Je l’ai fait 
jouer latéral, milieu, et même attaquant une fois. Si vous lui demandez, il 
pourrait même être gardien de but. On ne peut qu’aimer ce genre de joueur quand 
on est entraîneur, et je l’ai considéré comme mon fils. »

« Croyez-moi, il ne va rien lâcher »

On a fini par trouver quelqu’un émettant des réserves sur l’arrivée à Lyon de 
Djamel Benlamri. L’ancien entraîneur Nour Benzekri avait pourtant été séduit 
par son profil, lorsqu’il l’avait recruté à 20 ans au NA Hussein Dey. « Mais il 
était alors bien plus affûté, révèle-t-il. Je trouve qu’avec son explosivité et 
sa technique au-dessus du lot, il était alors beaucoup plus fort 
qu’aujourd’hui. Mais le football algérien est désorganisé et il n’a pas su 
développer toutes les qualités de Djamel. » Kamel Yesli nuance : « Djamel est 
devenu plus costaud et je le trouve encore meilleur qu’avant, surtout car il a 
appris à se canaliser sur le terrain ».


De quoi le voir s’adapter à toute vitesse à la Ligue 1 et à l’OL, où il n’a 
signé que pour une saison (plus une année en option) ? « Je savais que Djamel 
éclaterait tout dès qu’on lui donnerait sa chance au plus haut niveau, estime 
Walid Bencherifa. S’il avait eu droit plus tôt à la sélection et à un transfert 
en Europe, il ferait aujourd’hui partie des meilleurs défenseurs du monde. 
Entre la CAN 2019 et son arrivée à Lyon, il a enfin ce qu’il mérite, alors 
croyez-moi, il ne va rien lâcher. »

Source 20 Minutes : 
https://olplus.fr/8FVW3
------------------------------------------------------------------------------------------------------
OL Plus est une mailing list indépendante de l'OL   -----  https://olplus.fr
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour vous abonner, envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec 
"subscribe" en sujet
Pour vous désabonner, envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec 
"unsubscribe" en sujet
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour recevoir une compilation de messages plutôt que des messages individuels :
envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec "set digest" en sujet
Pour l'annuler : 
envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec "unset digest" en sujet
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Toutes ces opérations sont également disponibles sur 
//www.freelists.org/list/olplus

 

Other related posts:

  • » [OLplus] /PRESSE/Pourquoi le « guerrier » algérien Djamel Benlamri a-t-il sa chance aussi tardivement en Europe ? (20 Minutes) - stanislas