Pourquoi Claude Puel a-t-il été si détesté à Lyon, puis épargné par les
supporters à Saint-Etienne ?
FOOTBALL Après trois saisons chaotiques (de 2008 à 2011) à l’OL, le manager
général traverse également une situation difficile à la tête du voisin
stéphanois (16e en Ligue 1), avant le derby dimanche (21 heures)
Jérémy Laugier
Absent la semaine dernière à Strasbourg (1-0) après avoir été touché par le
Covid-19, Claude Puel devrait effectuer son retour sur le banc stéphanois
dimanche (21 heures) pour le derby.
Vainqueur dans les arrêts de jeu la saison passée dans le Chaudron (1-0),
le manager général des Verts est bien placé pour connaître la symbolique de
cette rencontre, après avoir entraîné l’OL de 2008 à 2011.
En difficulté sportivement dans les deux clubs, Claude Puel ne subit (pour
le moment) pas du tout la fronde des supporters à Saint-Etienne, par rapport à
ce qu’il a pu vivre à Gerland.
S’il y a un Stéphanois qui compte bien mettre un terme à son isolement dû au
Covid-19, dimanche pour le derby, c’est Claude Puel. Le manager général des
Verts a reconnu mardi avoir mal vécu son « match par procuration » à Strasbourg
(1-0). « Comme il y avait un décalage de 45 secondes entre ce que je voyais et
la réalité, j’entendais parfois des cris sans comprendre pourquoi », a-t-il
expliqué lors d’une visioconférence avec la presse. Positif au coronavirus,
comme l’intégralité de son staff et dix joueurs (quatre d’entre eux sont
désormais négatifs), il a bon espoir de retrouver le banc de touche dimanche
(21 heures).
Ce choc de la 21e journée de Ligue 1 pourrait être l’occasion d’un nouveau pied
de nez à son ancien club (de 2008 à 2011), comme pour son premier match en tant
que coach stéphanois la saison passée, avec cet inattendu succès (1-0) dans le
derby grâce au coup de tête de Robert Beric dans les arrêts de jeu. Dix ans
plus tôt, Jean-Michel Aulas mettait fin à trois saisons chaotiques avec Claude
Puel. Premier entraîneur non champion à la tête de l’OL depuis le début du
règne du club sur la L1 en 2002, celui-ci a tout connu, d’une demi-finale de
Ligue des champions en avril 2010 à un 100e derby perdu à Gerland (0-1) cinq
mois plus tard, une première depuis 16 ans.
« Puel a donné l’impression de vouloir tout révolutionner »
Le remix de Mon Amant de Saint-Jean a alors fait rage durant de longs mois dans
le virage nord lyonnais : « Comment ne pas perdre la tête avec sept titres
d’affilée ? Ça fait deux ans qu’on n’a rien gagné, Puel va te faire en… ».
Quelques jours après ce fameux derby remporté par les Verts, 50 banderoles «
Puel démission » ont même été placées sur tous les ponts de Lyon par les Bad
Gones. « En plus de sa gestion sportive qui a été un échec par rapport aux
moyens consacrés [arrivées de Lloris, Lisandro, Bastos, Gomis, Gourcuff…], il a
également été très mauvais sur les rapports humains, que ce soit avec certains
joueurs, le personnel du club et surtout les supporters, regrette un habitué du
virage nord lyonnais. Il a par exemple "bunkerisé" à outrance le centre
d’entraînement de Tola Vologe. »
Supporter du virage sud de longue date, Richard poursuit : « Puel a
immédiatement donné l’impression de vouloir tirer un trait sur le passé et de
tout révolutionner. Il a aussi lancé la mode à Lyon des discours de
victimisation ». Jean-Pierre du virage nord garde également en tête son « ton
monotone » et « l’absence de mea culpa après le 100e derby perdu ». Car c’est
bien ce coup franc victorieux de Dimitri Payet qui a accéléré la fronde
anti-Puel conduite par les Bad Gones. Des tags insultants et menaçants ont même
été inscrits à proximité du domicile de l’entraîneur lyonnais, juste avant la
fin de saison 2010-2011.
Fofana, Ruffier, Thuilot, autant de dossiers sensibles pour Puel
Insubmersible, Claude Puel a encaissé les coups sans fléchir, hormis en
réclamant 7 millions d’euros à l’OL aux prud’hommes (il a été débouté) après
son licenciement pour « faute grave » en juin 2011. Accusé en 2012 par
Jean-Michel Aulas d’avoir « trahi l’OL » et d’avoir plongé le club dans « une
sinistrose », Claude Puel n’a pas découvert en octobre 2020 un environnement
beaucoup plus apaisé chez le voisin stéphanois. Après un maintien poussif
obtenu à la 17e place l’an dernier à la suite de l’arrêt prématuré de la Ligue
1, il a dû faire face aux difficultés économiques du club, au départ en fin de
mercato de Wesley Fofana qu’il souhaitait à tout prix conserver, et à
l’épuisant conflit avec Stéphane Ruffier.
Mais même une folle série de sept défaites consécutives durant l’automne puis
le récent départ du directeur général Xavier Thuilot, venu avec lui à
Saint-Etienne, ne l’empêchent pas de garder le cap. Sous contrat jusqu’en juin
2022, il assure ne pas s’inquiéter de son sort, malgré la 16e place actuelle. «
Ce n’est pas moi qui suis fragilisé mais l’ASSE, par rapport à un modèle
économique précédent qui n’était plus viable puis par la pandémie », a-t-il
rappelé mardi.
Les Verts ont chambré les Lyonnais avec une banderole « Puel démission »
Depuis une semaine, un collectif regroupant les Green Angels 92 et des
Indépendantistes Stéphanois 98 fait passer un message clair via un communiqué
et des banderoles. Il veut « se débarrasser de Bernard Caïazzo et Roland
Romeyer ». Les deux présidents cristallisent ainsi la colère de supporters
stéphanois ne pouvant se faire entendre dans le Chaudron. « Claude Puel est
selon moi l’homme de la situation en cette période difficile pour l’ASSE, note
Eric (55 ans), fidèle supporter des Verts. Son projet est difficile à mener à
bien mais j’y crois à fond et j’espère que la direction ne va pas faire
l’erreur de le débarquer, alors qu’il n’en est qu’au début de sa mission. Il
est bien plus la solution que le problème. »
Une patience envers Claude Puel et son projet de rajeunissement de l’effectif,
avec un jeu ambitieux à la clé, qui tranche avec la situation quasiment sans
cesse tendue avec les supporters à Lyon. « Les "Stephs" considèrent peut-être
qu’ils ne peuvent pas viser plus haut comme coach. En tout cas, s’il arrive à
les faire descendre, il va reprendre du crédit à nos yeux », savoure Richard.
Quant à Jean-Pierre, il n’a pas oublié que les supporters stéphanois avaient
déployé à Gerland une banderole « Puel démission » lors de ce 100e derby de
2010 pour chambrer le voisin lyonnais. « C’est du bonheur de voir les Verts en
galère totale avec Puel comme coach, sourit-il. Qui aurait pu imaginer qu’il
viendrait les entraîner dix ans plus tard ? Ils vont pouvoir vite réutiliser
cette banderole… »
Source 20 Minutes :
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