Lyon-Marseille : nouvelle place forte des rivalités
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Par Lucas Michel
Mis à jour le 12/02/2020 à 00h35 – Publié le 11/02/2020 à 14h55
A l’occasion des quarts de finale de la Coupe de France, l’Olympique Lyonnais
reçoit l’Olympique de Marseille mercredi (21h05). Enjeu : se rapprocher du
Stade de France, mais aussi affirmer sa supériorité dans un duel olympique qui
va bien au-delà de la symbolique.
«Olympico», le terme fait désormais partie du paysage du football français.
Loin du Classique comme du derby, c’est le «Choc des olympiques». Une
dénomination d’origine journalistique désormais plus canonique que symbolique.
Lyon contre Marseille et une fâcheuse tendance de part et d’autre à revendiquer
cette appellation olympique. A l’occasion des quarts de la Coupe de France, les
deux équipes, qui naviguent aux antipodes l’une de l’autre en championnat, ont
l’occasion de se retrouver pour un duel qui sent bon la poudre.
Dualité olympique, bataille médiatique
«Quand on me demande, je réponds qu’il n’y a qu’un seul Olympique en France et
c’est l’OM» lançait Alvaro Gonzalez en conférence de presse lundi. Si
l’Espagnol, arrivé cet été sur les bords de la Méditerranée, est coutumier de
ce genre de sortie médiatique, il n’est pas le seul. Cette affirmation, sous
couvert d’une vérité au caractère arbitraire, fait désormais partie intégrante
du folklore qui entoure l’«Olympico». Et elle sait faire le bonheur des
supporters les plus initiés à la rivalité. Pour ne pas les englober dans leur
totalité. Car la rivalité entre l’OM et l’OL est aujourd’hui une place forte
des joutes hexagonales, héritage d’un duel avant tout sportif qui connaît ses
plus belles heures depuis le début des années 2000.
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Le 4.000e but de l'histoire de l'OM, inscrit par Payet contre Lyon en octobre
dernier (2-1)
Chaque rencontre est accompagnée de tous les ingrédients la rendant explosive.
Des tracts des ultras lyonnais à la potence à l’effigie de Mathieu Valbuena, on
ne compte plus les exemples qui mettent en évidence une rivalité passionnée. A
cela s’ajoute une confrontation épique entre les deux présidents de club. D’un
côté Jean-Michel Aulas, emblématique président de l’OL, de l’autre
Jacques-Henri Eyraud, ambitieux président de l’OM. Au centre, l’illustration
même d’une animosité entre les deux clubs. Le plus gros précédent remonte à
avril 2018 au moment où «JHE» avait dénoncé des pratiques mafieuses en
surnommant son homologue lyonnais «Don Giovanni Michele» dans les colonnes de
La Provence, ce qui avait pu faire bondir «JMA», prêt à attaquer son rival en
justice. Dernière sortie en date, Jean-Michel Aulas a taclé les finances de
l’OM dans L’Equipe ce lundi, «tout le monde ne fait pas 170 millions d’euros de
pertes sur deux exerci
ces.» Il fleure bon l’odeur d’un «Olympico».
Le symbole Rudi Garcia
Avant le match, André Villas-Boas ne s’est pas prêté à la saillie médiatique
mais s’est plutôt concentré sur le concret et rappelé l’opportunité de «battre
un rival historique», sans tomber dans la rhétorique du seul olympique. Sur le
banc d’en face, on retrouve un habitué des OL-OM. Arrivé en octobre dernier sur
le banc de l’OL, Rudi Garcia cristallise à lui-seul ce conflit entre les deux
antagonistes. Entraîneur de Marseille durant trois saisons, il a multiplié les
attaques frontales envers Lyon et son président durant son mandat dans la cité
phocéenne. Une fois débarqué entre Rhône et Saône, l’ancien entraîneur de la
Roma a non seulement justifié son précédent comportement avec le rival, mais
s’est empressé de faire perdurer ses amorces, seulement en direction du rival
marseillais cette fois. C’est cette même posture qui avait rebuté tous les
supporters lyonnais à sa nomination qui en fait désormais un paria sur la
Cannebière, jusq
ue dans son ancien vestiaire. Dimitri Payet, ouvertement en conflit avec son
entraîneur avant son départ, l’avait sévèrement taclé avant le match aller (13e
journée) avant d’en tirer un supplément d’âme pour écarter à lui seul le rival
lyonnais (2-1) dans une ambiance électrique. Néanmoins, ce passage d’un club à
un autre ne peut se résumer à Garcia, ni à Valbuena. Il y avait eu Florian
Maurice, Sonny Anderson, Sylvain Wiltord, Hatem Ben Arfa, Bafétimbi Gomis, et
il y en aura d’autres. Seulement, ces derniers semblent moins représentatifs
d’une confrontation d’une toute nouvelle envergure.
Le but du doublé de Payet contre Lyon en octobre dernier (2-1)
Une question de séries
Pour Lyon, l’heure semble assez grave. Au moins en championnat. L’OL pointe
désormais à 16 longueurs de l’OM. Il est impératif pour les hommes de Garcia de
composter leur ticket pour les demi-finales, pour s’offrir un bol d’air avec
les coupes domestiques (l’OL affrontera le PSG en finale de la Coupe de la
ligue) et pour vaincre le rival honni. Pour l’OM, la situation semble
radicalement différente. En plein cœur d’une saison rêvée, les Phocéens
verraient certainement d’un bon œil d’enfoncer encore plus le rival rhodanien
ainsi que leur ancien entraîneur. Mais la perspective du match à Lille invite à
la prudence, même si André Villas-Boas, qui ne pourra pas compter sur Duje
Caleta-Car et Jordan Amavi (suspendus), n’a pas souhaité prioriser.
Un autre enjeu pour l’OM réside dans l’interruption d’une série désormais
longue de plus de 12 ans. Le 11 novembre 2007, l’OM s’imposait à Gerland (2-1)
au prix d’un doublé de Mamadou Niang. Depuis, les partenaires de Steve Mandanda
– qui devrait tenir sa place mercredi soir – n’ont plus gagné en terre
lyonnaise, soit une disette de 14 matches. Le changement de stade n’y a rien
changé, l’OM s’est incliné trois fois au Groupama Stadium en quatre rencontres.
Les amateurs de chiffres noteront aussi que l’OM tient certainement à son
invincibilité qui dure depuis fin octobre (16 matches). En parlant de série,
Rudi Garcia n’a lui gagné qu’un seul «Olympico» en six oppositions, c’était en
Coupe de France…
Source Sport24 Le Figaro :
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