[OLplus] /ITW/Bruno Guimarães, déjà comme chez lui (RMC)

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  • Date: Tue, 15 Sep 2020 13:04:04 +0200 (CEST)

Bruno Guimaraes, déjà comme chez lui


Arrivé mi-février à Lyon, Bruno Guimaraes a tout de suite brillé avant d’être 
freiné par le confinement et l’arrêt prématuré de la saison. Quelques mois plus 
tard, le milieu défensif brésilien de vingt-deux ans entame le nouvel exercice 
sous le signe de l’ambition et d’une intégration express à tous les niveaux, à 
rebours du cliché qui colle aux Sud-Américains. Celui qui a la volonté de 
s’inscrire dans l’histoire du club s’est longuement confié à RMC Sport sur 
cette adaptation réussie avant le déplacement à Montpellier ce mardi soir en 
match en retard de la première journée de Ligue 1.
 

Il finit l’entretien par un "ouf" marque du soulagement. Heureux d’avoir su 
répondre à toutes les questions en français. Bruno Guimaraes a signé à 
l’Olympique Lyonnais fin janvier. Sept mois et demi après, le Brésilien de 
vingt-deux ans peut déjà passer le cap d’une longue interview – près de 
vingt-cinq minutes – dans la langue de Molière. S’il cherche encore souvent ses 
mots, le milieu de terrain défensif et polyvalent comprend toutes les questions 
et sait s’en dépatouiller. Et merci à ce satané confinement subi peu après son 
arrivée mais que le garçon a su utiliser comme une force.

"Je me suis dit que je n’allais pas rien faire à la maison et que j’allais 
commencer des cours, confie-t-il à RMC Sport avec un large sourire qui ne 
quittera pas de toute la conversation. J’avais un cours tous les jours via 
Skype. C’est pour ça que je commence à parler, même si je sais que j’ai encore 
besoin d’apprendre beaucoup de choses car le français est une langue 
difficile." Il a utilisé Isabelle Dias, recrutée comme traductrice à l’été 2000 
pour donner des cours de français à Edmilson et depuis devenue une super 
intendante qui aide à l’intégration des nouveaux joueurs étrangers, pour 
converser et "(lui) faire la traduction quand (il) avai(t) une question".

Avec son agent Alexis Malavolta et un ami, qui ont vécu le confinement avec 
lui, ils ont aussi "passé beaucoup de temps à parler français" quand ils 
discutaient "foot, console ou de choses vues sur internet". Objectif 
intégration. "C’est très important pour parler avec le coach, avec les joueurs, 
au restaurant ou quand je veux demander quelque chose dans la rue, appuie-t-il. 
Je savais que ça demanderait beaucoup d’efforts, c’est pour ça que je voulais 
parler tous les jours pour apprendre le plus vite possible. J’ai besoin de 
parler simplement, avec des phrases courtes, comme ça les autres peuvent mieux 
me comprendre. Maintenant que je parle français, je peux discuter avec mes 
coéquipiers de comment je préfère recevoir le ballon, comment et où j’aime le 
donner. L’adaptation est plus facile. Le confinement a eu un bon côté."


L’intégration par les mots est express. Idem sur les autres plans. D’abord dans 
la vie de tous les jours. Le natif de Rio est devenu un vrai Gone en quelques 
mois. A Lyon, il apprécie "tout" de la ville qu’il "connaî(t) déjà bien". Il 
"aime beaucoup le parc de la Tête d’Or" mais aussi, et c’est essentiel entre 
Rhône et Saône, "manger au restaurant". Celui de Paul Bocuse, classique des 
classiques locaux, est son préféré. Il cite aussi "un italien du centre-ville" 
dont il a oublié le nom. Et son visage s’éclaire un peu plus avec un mot: 
fromages. "J’ai toujours aimé ça et il y en a beaucoup de différents ici, 
sourit-il. Manger une raclette, c’est quelque chose qu’il n’y a pas au Brésil 
alors que c’est très, très bon."

Bruno Guimaraes n’a pas seulement découvert un nouveau club à Lyon. Il a 
embrassé un art de vivre local. Une ville. Qu’il porte déjà un peu sur la peau 
avec un tatouage clin d’œil représentant une lionne et ses deux petits. "C’est 
mon animal préféré et ça faisait longtemps que je rêvais de le faire car 
j’avais déjà d’autres tatouages, raconte-t-il. Et quand je suis arrivé ici, je 
me suis dit que c’était le bon moment et je l’ai fait." L’intégration se 
conjugue aussi, surtout, au sportif. A peine arrivé, tout de suite adopté. Les 
Sud-Américains sont réputés pour mettre du temps à s’adapter à l’Europe? Lui 
fait taire le cliché.

L’encre de la signature de son contrat de quatre ans et demi – transfert à 20 
millions d’euros et intéressement de 20% sur une future revente – à peine 
séchée, et après avoir terminé le tournoi pré-olympique pour Tokyo à Bogota 
(Colombie), le capitaine de l’équipe olympique du Brésil (cinq sélections U23) 
fait des premiers pas intéressants à Metz, le 21 février (victoire 0-2), avant 
de signer des performances de premier ordre lors du huitième de finale aller de 
Ligue des champions contre la Juventus Turin (victoire 1-0) puis du derby 
contre Saint-Etienne en Ligue 1 (victoire 2-0). Une défaite à Lille (1-0) plus 
tard et c’est l’heure du confinement.

Mais la greffe a déjà pris, facilitée par un projet qui lui a plu d’entrée. 
"C’est le fait de jouer pour une grande équipe, la confiance du président et de 
tous ceux qui travaillent ici, énumère-t-il pour expliquer la chose. C’est 
aussi pour la sélection: je rêve de jouer les Jeux Olympiques et dans la 
Seleçao principale, et pour ça je sais que j’ai besoin de bien jouer." Comme 
tous les apprentis footballeurs de son pays, ou presque, Bruno Guimaraes avait 
depuis longtemps l’objectif de "sortir du Brésil et venir dans un grand club 
européen". "Le football brésilien est bon mais le football européen est 
meilleur, constate-t-il. Et jouer la Ligue des champions est une chose à 
laquelle j’ai rêvé toute ma vie."

Alors quand le directeur sportif lyonnais Juninho, idole et modèle, est au bout 
du fil, l’envie se mue en réalité pour le vingtième brésilien de l’histoire du 
club. Même quand l’Atletico de Madrid, entre autres, se montre intéressé. 
"Juninho a été très important dans ma venue. J’étais très content quand il m’a 
appelé. C’était difficile car il y avait d’autres clubs qui me sollicitaient 
mais il m’a présenté un grand projet, il a aussi parlé avec mes parents, et je 
suis venu pour tout ça. Juni, c’est comme un père pour moi. Il aide beaucoup ma 
famille, mon agent et moi. Quand j’ai parlé avec lui pour la première fois, il 
a gagné ma confiance totale. Il m’a tout raconté, la ville, les supporters, le 
club, et même le rôle d’Isabelle. Il a gagné ma confiance avec ça et je crois 
dans ce projet, cette équipe, ce club."

Le coach Rudi Garcia et les supporters l’ont eux aussi mis en confiance "dès 
(s)on arrivée" dans ce qu'il considère comme "une bonne équipe avec beaucoup de 
jeunes joueurs qui ont faim". De quoi lui donner envie de "créer (s)on 
histoire" à l’OL. Et tant mieux si elle suit la trajectoire de celui qui l’a 
convaincu de venir, icône du club. "Je veux que mon histoire à Lyon soit 
marquante, confie-t-il. Que tout le monde dise: 'Bruno, c’est pareil que 
Juninho'. Je veux faire la même chose. J’ai envie de faire de grands matches, 
de passer les cent matches avec le club car c’est quelque chose de très 
difficile à faire dans le football aujourd’hui, de gagner des trophées."
Le Brésilien Bruno Guimaraes (en bleu) au duel avec le Colombien Jaime Alvarado 
lors du tournoi pré-olympique pour Tokyo en février 2020
AFP - Le Brésilien Bruno Guimaraes (en bleu) au duel avec le Colombien Jaime 
Alvarado lors du tournoi pré-olympique pour Tokyo en février 2020

Avec tout ça, les supporters sont vite dans la poche. "Les gens qui parlent 
avec moi dans la rue sont très gentils et je me sens à la maison, comme au 
Brésil, raconte-t-il. Ça facilite beaucoup ma vie ici. Quand ils parlent avec 
moi, ils commencent en me disant 'obrigado' (merci, ndlr). Ils me disent bravo 
pour mon match, mon arrivée, mon français." Un amour rendu qui permet de mieux 
se sentir sur la pelouse. "Quand tu sais que les supporters aiment beaucoup ce 
que tu fais, tu te sens très important, un grand joueur, et quand je rentre sur 
le terrain, je sais que je dois jouer comme un supporter et donner mon maximum 
pour l’équipe." 

Les fidèles des Gones apprécieront le message. Ils adoreront surtout 
l’ambition. Quand on lui parle objectifs sportifs, Bruno Guimaraes répète un 
message en boucle: retrouver le trône de la Ligue 1. "Le plan, c’est que Lyon 
regagne le championnat de France, que Lyon retourne en Ligue des champions pour 
aller loin comme la saison dernière, avance-t-il. L’objectif de ma vie, c’est 
gagner la Ligue des champions et je pense que pour Lyon aussi. On est en train 
de travailler pour ça. Mais en ce moment, on pense seulement à regagner le 
championnat de France, c’est le plus important pour le club."

Et dès cette saison si possible. "Cette saison sans Europe, c’est dur et triste 
pour nous, poursuit-il. La dernière fois, c’était en 1997, l’année de ma 
naissance. La saison dernière s’est terminée alors qu’il y avait encore 30 
points à prendre. On n’a rien pu y faire. C’est pour ça qu’on a besoin de 
gagner, l’obligation de faire un grand championnat.  On va jouer seulement le 
week-end et on aura beaucoup de temps pour travailler dans la semaine. Quand 
Lyon a-t-il été champion pour la dernière fois? 2008? Cela fait longtemps. Mais 
cette année, je pense que nous pouvons gagner le championnat."


Pour conquérir le Graal national, il faudra garder le groupe le plus compétitif 
possible. Compliqué dans un mercato plutôt placé sous le signe des départs du 
côté de Lyon. Mais Bruno Guimaraes veut croire à la cohésion née d’un Final 8 
européen réussi, à cette envie de continuer à gagner ensemble. "Je ne sais pas 
ce qui va se passer avec les autres joueurs. Mais j’espère que tout le monde va 
rester pour faire un grand championnat. Avec notre demi-finale de Ligue des 
champions, je pense que beaucoup de joueurs vont rester et que beaucoup veulent 
venir. C’est pour ça que je pense que nous pouvons gagner le championnat." 

Avec un impératif: trouver cette régularité qui a trop fait défaut aux Gones 
ces derniers mois, capables du meilleur face aux "gros" comme du pire face aux 
"petits". Surtout à domicile. "La saison dernière, on a perdu beaucoup de 
points à la maison, rappelle le milieu brésilien. On en a parlé entre nous pour 
cette saison car nous ne pouvons pas revivre ça. On a besoin de gagner tous les 
matches chez nous. Contre Dijon (victoire 4-1 fin août, ndlr), on a d’abord été 
mené mais tout s’est bien passé. On voyait qu’on jouait bien, qu’on faisait les 
choses qu’on avait travaillées à l’entraînement, et que nous pouvions gagner le 
match. C’est presque obligé de gagner en jouant comme ça."

Celui qui revendique aimer "passer du temps avec le ballon, avoir plus la 
possession que l’adversaire" tentera de la faire à Lyon avec le numéro 39 sur 
le dos, hommage au "numéro de taxi de (s)on père". L’homme à qui il compte 
dédier son premier but lyonnais. "Je suis impatient de marquer avec Lyon car je 
veux faire une célébration spéciale en son honneur. Quand je suis arrivé à 
l’Athletico Paranaense (7 buts en 84 matches entre 2017 et 2020 après une 
formation à l’Audax Rio et un passage de deux ans au Gremio Osasco Audax, 
ndlr), il m’a dit de demander ce numéro car il allait m’apporter de la chance. 
C’est ce que j’ai fait et là-bas, j’ai beaucoup gagné (notamment la Copa 
Sudamaricana 2018 et la Coupe du Brésil 2019, ndlr), j’ai connu une grande 
histoire. Je veux continuer avec le 39 toute ma vie. Je l’ai demandé à Juninho 
avant d’arriver. Je ne savais pas si je pouvais car j’avais vu que les numéros 
n’allaient que jusqu’à 30 en Fra
 nce. Juninho a demandé aux instances et il m’a appelé pour me dire que 
j’allais jouer avec le 39. C’est là que je lui ai dit: 'Envoyez-moi l’avion 
s’il-vous-plaît!' (Rires.)"

Le père en inspiration du numéro, et bien plus encore. "Mon père a travaillé 
plus de vingt ans dans les taxis et l’argent qu’il a fallu pour que je puisse 
m’entraîner ne venait que de lui. Il arrêtait de travailler pour venir avec moi 
à l’entraînement. Il ne m’a jamais dit: 'Bruno, je n’ai pas d’argent pour que 
tu puisses t’entraîner'. Je lui dis tout. Mes parents ont tout fait pour moi. 
Ils ont arrêté de travailler et ils sont venus avec moi en France. Ils sont 
aussi en train d’apprendre le français, on se parle pour s’entraîner. Après les 
matches, je demande toujours au club de m’envoyer la vidéo pour que je puisse 
la regarder avec eux. Ils me disent ce qu’ils pensent que je dois faire pour 
m’améliorer." En mars, cela aurait pu le mener à la Seleçao, la grande et plus 
la version U23. Partie remise. "C’est vraiment mon objectif. J’espère être dans 
la prochaine liste." Le jour où il verra son nom sur l’écran, Bruno Guimaraes 
lâch
 era sans doute un "ouf". 
Alexandre HERBINET (@LexaB) avec Edward JAY (@EDWARDJAY73) 

Source RMC : 
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