[OLplus] /HISTOIRE/5 mai 2001, OL-Monaco (2-1 ap) : 118 minutes pour vivre (2/3) (Libéro Lyon)

  • From: stanislas@xxxxxxxxxxx
  • To: olplus@xxxxxxxxxxxxx
  • Date: Tue, 5 May 2020 12:29:39 +0200 (CEST)

5 mai 2001, OL-Monaco (2-1 ap) : 118 minutes pour vivre (2/3)

    Par Thomas Lacondemine

ÉPHÉMÉRIDE. Résumé de l’épisode précédent : l’OL, qui n’a pas remporté un 
trophée depuis la Coupe de France 1973, s’est hissé en finale de la Coupe de la 
Ligue 2001. Les Lyonnais affronteront Monaco. Et sont « prêts », selon Philippe 
Violeau.

Ce à quoi ils ne s’étaient pas vraiment préparés, en revanche, c’est à un tel 
accueil de la part de leurs supporters. « En arrivant dans le stade, il y avait 
un peu d’animation, les tribunes commençaient à se remplir », se souvient 
Chanelet. « Mais quand on est revenus pour le coup d’envoi, on s’est dit « 
Tiens, il y a une sacré ambiance ! »

Entre-temps, et pendant que les -17 ans de l’OL et de Monaco en décousent en 
lever de rideau (victoire… 2-1 des Gones), 78 010 spectateurs sont en effet 
venus garnir le Stade de France, malgré la petite pluie fine qui s’abat depuis 
plusieurs heures. Parmi eux, une écrasante majorité de supporters olympiens. La 
plupart sont entassés dans le virage sud, mais les couleurs lyonnaises sont 
visibles dans chaque recoin du stade ou presque.

Combien sont-ils, exactement ? Près de 40 000, peut-être plus. En bus, en 
train, en voiture, c’est comme si tout Gerland avait déferlé en masse sur 
Saint-Denis. Quelques heures plus tôt, les aires de l’autoroute A6 grouillaient 
comme jamais de fans rouges et bleus. « On sentait une réelle attente du côté 
des supporters. Lyon réalisait de bons parcours en championnat depuis quelques 
saisons, c’était une bonne équipe, mais une équipe qui ne gagnait rien. Le 
dernier trophée remontait à 1973. Même si la Coupe de la Ligue n’est pas 
forcément le trophée le plus prestigieux, on sentait cette attente, cette envie 
de succès », confie Chanelet.

Réveillez le lion qui est en vous

20h40. La tension monte d’un cran quand les 22 acteurs pénètrent sur la pelouse 
pour la présentation des équipes. Les Lyonnais arborent un surprenant pull 
blanc. En-dessous, un maillot bleu roi, traversé d’une double bande rouge et 
blanche et surplombée du logo du sponsor… Lion. Dans les tribunes, parmi les 
officiels, on note la présence de l’Abbé Pierre. Le célèbre fondateur d’Emmaüs 
est né à Lyon et compte bien voir gagner l’OL. Il le confiera au micro de 
France Télévisions à la mi-temps.

Quelques minutes auparavant, Philippe Violeau, le taulier, qui avait l’habitude 
de parler à ses coéquipiers pendant l’échauffement, remobilise tout le monde : 
« Les finales ne sont belles que quand on les gagne, ce sont des occasions qui 
ne se présentent peut-être qu’une seule fois, il faut donc donner le maximum. 
Mon message allait dans ce sens-là ». Les bleus d’un soir n’ont pas pris place 
dans le vestiaire des Bleus champions du monde, mais dans celui « extérieur » 
puisque Monaco a été désigné équipe recevante, Steve Marlet est encore « 
impressionné » par ce Stade de France qu’il découvre de l’intérieur après être 
passé devant « le chantier tous les matins quand [il] jouait au Red Star. » 
Claudio Caçapa, lui, ne change rien à ses habitudes : musique et prières.

20h45. Stéphane Bré peut donner le coup d’envoi. C’est parti pour 90 minutes 
d’un match intense et indécis. Monaco semble rentrer le mieux dans la partie. 
Dès les premières minutes, Shabani Nonda se présente en position idéale face à 
Grégory Coupet, qui bouche heureusement bien son angle. Dans la foulée, 
Christian Panucci place une tête au ras du poteau, avant que Marco Simone ne 
récupère un ballon dans les pieds d’Edmilson et n’arme une frappe frôlant la 
barre…
« Sur le moment, j’ai senti que j’avais un bon coup à jouer »

Décevants 8e du championnat, un an après leur titre, les Monégasques, entrainés 
par un certain Claude Puel, ne possèdent pas moins de sérieux arguments. « 
C’était costaud, oui. Ils avaient une grosse équipe », se rappelle Bernard 
Lacombe. Le quatuor offensif, notamment, a de quoi faire peur : Simone, Nonda, 
Ludovic Giuly, Marcelo Gallardo. Néanmoins, l’OL, qui finira avec la deuxième 
meilleur défense de Division 1, ne panique pas. Il avance simplement à son 
rythme, contrôlant la possession du ballon. Jusqu’à ce coup de folie de la 35e 
minute.

« Je ne m’attendais pas du tout à marquer un but, surtout dans cette finale, 
parce que moi, mon rôle, c’était de bien défendre », avoue Claudio Caçapa, qui 
commence cette fameuse action par une interception dans son propre camp. « Sur 
le moment, j’ai senti que j’avais un bon coup à jouer. Je m’en rappelle comme 
si c’était hier : je fais un une-deux avec Steve Marlet et après je continue 
l’action, le ballon me revient et là y a moi et Sonny (qui peuvent le 
reprendre). J’en rigole avec lui aujourd’hui, en lui disant que si lui avait 
mis son pied, je lui serais rentré dedans, parce que ce ballon, il était pour 
moi ! Là, le gardien sort, j’arrive à faire un lob et puis je termine ma course 
complètement dans le filet. »

« Claudio dans les filets, inoubliable »

Un détail qui figure aussi dans la description plus succincte de Chanelet : « 
Claudio intercepte de derrière, il fait un relais avec Marlet, une-deux, 
tac-tac, il lobe le gardien et il va s’emmêler dans les filets. Ça, c’est une 
image magnifique ! » Tellement magnifique qu’elle tournera en boucle le 
lendemain, dans les médias. Très proche du Brésilien, qu’il a contribué à 
recruter (il est alors prêté par l’Atlético Mineiro), Bernard Lacombe en garde 
un souvenir très ému : « L’attitude de Claudio quand il est dans les filets, 
c’est inoubliable. Il est là et il a un regard un peu fou. On sent en lui 
quelque chose… Il doit se dire qu’il a fait quelque chose de grand. Quand on 
voit ses yeux, alors qu’il est attrapé dans les filets, c’est un moment qui est 
fort, plein d’émotion »

Les Lyonnais mènent donc 1-0 et les Monégasques semblent accuser le coup. Ils 
restent sans réaction. Jusqu’au début de la seconde période où Giuly tente de 
secouer tout ça, mais sa frappe lointaine ressemble davantage à un aveu 
d’impuissance. L’OL, cette fois, est parfaitement en place et guide le rythme 
de la rencontre.
« Eviter les penalties »

C’est dans ce contexte-là, presque au moment où l’on s’y attend le moins, que 
Nonda surgit pour égaliser à la 64e. Au départ, une passe de Gallardo déviée 
par Simone. Le ballon atterrit en cloche dans les pieds du Burundais qui 
reprend de volée… « On voyait la fin du match se rapprocher, on se disait que 
ça sentait bon parce qu’on ne les sentait pas spécialement dangereux. Même 
cette action-là ne nous paraissait pas dangereuse. Et puis, Shabani met un beau 
but. Ça nous avait surpris et ça nous avait mis un petit coup au moral », 
relate Chanelet. « On ne va pas dire qu’on n’a pas eu peur. Mais à ce 
moment-là, tout de suite, on se dit qu’il ne faut pas qu’on en prenne un 
deuxième, c’est déjà ça notre pensée, à nous, défenseurs. Après, arrivera ce 
qui arrivera », confie Caçapa.

Le match devient alors « crispant », comme le qualifie Violeau. De fait, les 
occasions se raréfient. Seules une tête de Marlet, côté olympien, et une frappe 
sans angle de Simone, côté azuréen, font passer quelques frissons de part et 
d’autre. Cette finale n’échappera pas aux prolongations. À la fin du temps 
réglementaire, « on se dit qu’il reste encore 30 minutes à jouer, donc on se 
met à fond dedans. Mais je n’ai pas senti trop d’inquiétude, parce que, encore 
une fois, malgré l’égalisation, on n’avait pas trop été mis en danger », assure 
Chanelet. « Ce que l’on voulait surtout, c’était éviter les penalties », 
reprend Violeau. « Même si on avait l’un des meilleurs gardiens de France, 
c’est un exercice à pile ou face, donc on avait vraiment envie d’en terminer 
avant, ça c’est clair. »
Et Patrick Müller surgit…

Le vœu des Olympiens sera exaucé. Personne, bien sûr, n’a oublié cette 118e 
minute. Chanelet est de nouveau aux commentaires : « Patrick Müller venait de 
rentrer au poste de milieu de terrain et puis, il y a la montée rageuse, 
déterminée et en même temps pleine de finesse de Sonny (Anderson). Il arrive à 
centrer et là notre Patrick Müller se jette et nous met le but du bout du pied 
! »

« Alors là, c’est l’explosion de joie ! », savoure toujours Marlet. « On 
courait dans tous les sens. Moi, j’étais sorti, j’étais sur le banc, mais on 
était tous sur le terrain ! Chaque joueur avait l’impression que c’était lui 
qui avait marqué tant l’émotion était forte. On savait que c’était la fin du 
match et que ce but allait sans doute nous donner la victoire. C’était très, 
très fort comme sentiment… » Philippe Violeau se souvient tout de même s’être 
demandé combien de temps il restait. « Il fallait que l’on tienne jusqu’au 
bout. Par chance, il ne restait pas beaucoup de minutes avant de pouvoir 
vraiment goûter à notre bonheur »

« Et… Qui ne saute pas… ! »

Il reste alors deux minutes exactement. Elles vont s’égrener dans une ambiance 
survoltée. Le banc de l’OL est debout comme un seul homme, tout comme une large 
partie du stade de France. Les supporters viennent en effet de lancer un chant 
qui deviendra par la suite l’un des chouchous de Gerland lors de la série de 
sept titres consécutifs. Le « Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais » fait 
bouillir l’enceinte dionysienne comme une cocotte-minute sans soupape. Les 
trois coups de sifflet de M. Bré auront même du mal à se faire entendre. Il est 
un peu plus de 23 heures ce 5 mai 2001 et les vingt-huit années sans trophée 
s’envolent comme un mauvais souvenir. Il ne reste plus que la liesse, une 
immense liesse.
A suivre…

La feuille de match

Samedi 5 mai 2001, finale de la Coupe de la Ligue au stade de France

Olympique Lyonnais – Association Sportive de Monaco 2-1 ap

Buts : Caçapa (35e) et Müller (118e) pour l’OL ; Nonda (64e) pour Monaco.

Avertissements : Bréchet (58e) à l’OL ; Rodriguez (46e), Simone (52e), Giuly 
(66e) et Marquez (75e) à Monaco.

OL : Coupet – Chanelet, Edmilson, Caçapa, Bréchet – Dhorasoo (Delmotte, 118e), 
Foé (Müller, 106e), Violeau, Laigle – Marlet (Govou, 77e), Anderson (cap.). 
Entr. : Jacques Santini.

Monaco : Porato – Panucci (Jurietti, 46e), Marquez, Rodriguez, Leonard 
(Costinha, 78e) – Giuly, Djetou, Farnerud, Gallardo (Bonnal, 97e= – Simone, 
Nonda. Entr. : Claude Puel.

Thomas Lacondemine (tous les propos ont été recueillis en 2011 par l’auteur)

Source Libéro Lyon : 
https://olplus.fr/oj8d1
------------------------------------------------------------------------------------------------------
OL Plus est une mailing list indépendante de l'OL   -----  https://olplus.fr
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour vous abonner, envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec 
"subscribe" en sujet
Pour vous désabonner, envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec 
"unsubscribe" en sujet
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour recevoir une compilation de messages plutôt que des messages individuels :
envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec "set digest" en sujet
Pour l'annuler : 
envoyez un mail à olplus-request@xxxxxxxxxxxxx avec "unset digest" en sujet
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Toutes ces opérations sont également disponibles sur 
//www.freelists.org/list/olplus

 

Other related posts:

  • » [OLplus] /HISTOIRE/5 mai 2001, OL-Monaco (2-1 ap) : 118 minutes pour vivre (2/3) (Libéro Lyon) - stanislas