[OLplus] /ACADÉMIE/Lyon, à fond la formation ! (Planète Lyon)

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  • Date: Fri, 8 Jan 2021 12:01:48 +0100 (CET)

Lyon, à fond la formation !
Victor Levarlet 

Meilleur centre de formation français de 2012 à 2018, la réputation de l’OL 
dans l’éclosion de jeunes talents de demain n’est plus à prouver. En plus 
d’apporter des contributions plus que significatives aux résultats lyonnais, la 
formation est un pilier du modèle économique du club cher à Jean-Michel Aulas. 
Il y a quelques jours, Le Progrès indiquait qu’elle avait rapporté pas moins de 
260 millions d’euros sur la décennie 2010-2020. Pour que les formateurs 
lyonnais puissent continuer à amener de futurs cracks à maturité, Lyon doit 
diversifier sa stratégie en recrutant des joueurs en post-formation. Décryptage.

Le label OL : identité régionale et technique

L’une des premières raisons pour lesquelles la formation à la lyonnaise 
fonctionne bien réside dans la capacité des recruteurs à dénicher les jeunes 
talents régionaux. « La réussite de l’OL, c’est assez simple en fait. Il y a un 
bon vivier autour de Lyon. Les recruteurs font un excellent travail sur les 
petites catégories et après les éducateurs sont excellents. J’ai toujours 
défendu le local de proximité…» décryptait Gérard Prost, directeur du centre de 
formation de 2007 à 2010, dans les colonnes du Parisien. Et lorsqu’on observe 
le lieu de naissance et l’âge auxquels les meilleures pépites de ces dernières 
année ont rejoint l’OL, difficile de lui donner tort : Aouar, de Villeurbanne, 
est arrivé à 11 ans. Caqueret (originaire de Vénissieux) à 11 ans également. 
Lopes (Givors) et Benzema (Bron) à 10 ans. Umtiti (Lyon Ve) à 8 ans. Lacazette 
(Lyon VIIIe) à 12 ans. On pourrait continuer longtemps cette liste avec les 
Tolisso, Gonalons, Mauric
 e, Giuly, Garde et autres Génésio… Pour un coach, pouvoir profiter d’un tel 
vivier au sein de son propre club est forcément une bénédiction. « Ça apporte 
beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme, et, sur le terrain, il y a un code 
déjà gravé en eux, des automatismes dans les déplacements… Car ce sont des 
jeunes qui se connaissent et se côtoient depuis l’adolescence. » expliquait à 
l’Équipe Hubert Fournier, ancien joueur (1998-2000) et entraîneur (2014-2015) 
de l’OL.

Mais si le fait de se connaître depuis tout jeune peut être un avantage du 
point de vue de la cohésion, l’actuel Directeur Technique National (DTN) estime 
également que cela peut créer un certain entre-soi : « Il faut veiller à éviter 
qu’il y ait un repli sur soi, un refus de s’ouvrir aux nouveaux. Il faut 
également savoir supporter la pression et assumer de nouvelles responsabilités. 
Comme certains avaient changé de statut à mon époque, on a dû traverser des 
périodes de turbulences. » se remémorait-il en faisant référence au fameux 
“gang des Lyonnais” de la génération Lacazette et consort, qui faisait, selon 
certains médias, la pluie et le beau temps dans le vestiaire lyonnais à 
l’époque. Si certains jeunes du cru peuvent effectivement avoir un comportement 
légèrement sectaire, il ne faut pas pour autant y voir une volonté de ne pas 
intégrer les non-Lyonnais . «C’est un gentil gang. Je peux comprendre qu’en 
arrivant de l’extérieur, on 
 puisse trouver qu’ils sont froids… Mais ils ont été formés depuis l’école 
ensemble. Ils restent ensemble, c’est normal. C’est aussi aux nouveaux d’aller 
vers eux. Moi, ça ne m’a pas choqué parce que peut-être que je ferais pareil. 
Même génération, formés ensemble, forcément… Moi ça ne me choque pas.» 
tranchait Mathieu Valbuena dans les colonnes de Onze Mondial en 2017.

Autre raison pour laquelle les Gones formés à Lyon sont si attachés à leur club 
formateur : ils savent ce qu’ils doivent à l’OL. Contrairement à d’autres clubs 
qui préfèrent vendre certains jeunes avant même qu’ils aient pu atteindre 
l’équipe première, le club rhodanien forme des joueurs avec la ferme attention 
de les conserver et de leur offrir du temps de jeu en A. « À Lyon, il y a une 
forme d’appartenance ancrée en eux. Ils seront tous heureux de revenir au club, 
car ils sont conscients qu’ils lui doivent beaucoup » appuyait Fournier, 
toujours dans l’Équipe.

En plus de cette identité régionale forte, l’OL a défini au fil des années un 
profil-type de joueur ayant sa place au sein de son centre de formation. « 
Sportivement, le fil conducteur de génération en génération, c’est cette 
volonté d’asseoir le profil sur les qualités techniques, l’intelligence de jeu 
et la force collective. Cette culture et ces principes perdurent. Les 
éducateurs insistent dès le plus jeune âge et focalisent le recrutement sur ces 
aspects, ce pour quoi ils sortent surtout des joueurs à vocation offensive et 
très créatifs. » indiquait le DTN. Armand Garrido, coach de différentes 
catégories de l’OL pendant 30 ans, abonde dans le même sens dans les colonnes 
du Parisien : « On avait des critères de travail plutôt techniques, et plutôt 
offensifs que défensifs. On nous a souvent fait remarquer qu’on sortait plus 
des bons attaquants et des bons milieux que des bons défenseurs. Mais oui, on a 
toujours été orienté sur l’offensif,
  sur le jeu. L’idée était toujours de marquer un but de plus que l’adversaire. 
»

Un effectif ne pouvant pas être composé uniquement de joueurs offensifs, la 
formation à la lyonnaise a par conséquent fait le bonheur de nombreux autres 
clubs.

Lyon, pourvoyeur de talents

« L’OL est plus malin dans la mise en valeur de ses joueurs. En plus, ils 
sortent surtout de jeunes attaquants, ce qui est plus recherché et donc plus 
intéressant et plus cher. » analysait Jean-François Brocard, économiste du 
sport au CDES de Limoges, dans les colonnes de l’Équipe. Pour ne citer qu’eux, 
Loïc Rémy, Alassane Pléa, Anthony Martial ou Amine Gouiri n’ont pas considéré 
leur manque de temps de jeu à Lyon comme un coup d’arrêt dans leur carrière : 
ils ont tout simplement été faire parler leur talent sous d’autres cieux, sans 
jamais renier l’OL. « J’ai grandi à Lyon, j’ai été formé là-bas, toute ma 
famille y réside,  j’y ai signé mon premier contrat pro… Lyon me manque » 
lançait par exemple Rémy en 2013 dans un entretien accordé au site de la FIFA, 
alors qu’une rumeur insistante faisait état d’un possible retour à l’OL. Même 
si ce come-back n’a finalement jamais eu lieu, les formateurs lyonnais sont 
particulièreme
 nt fiers de voir à quel point les recruteurs des autres clubs ont confiance au 
moment de venir se servir dans le vivier rhodanien. « La meilleure 
reconnaissance qu’on peut avoir, c’est quand des entraîneurs viennent piocher à 
l’OL en fermant les yeux, parce qu’ils savent que les joueurs qui sortent ont 
un bagage technique élevé et une réelle éthique de travail » expliquait Garrido 
dans France Football l’été dernier. Et les chiffres viennent totalement 
confirmer les propos de l’ancien formateur lyonnais : au 1er octobre 2019, 30 
joueurs formés à l’OL sévissaient sur les pelouses des 5 grands championnats 
européens. Seuls les Real Madrid (39) et le Barça (34) devançaient le club de 
Jean-Michel Aulas.

Les joueurs “made in OL” ne tapent d’ailleurs pas uniquement dans l’œil des 
clubs : ils viennent également garnir les effectifs de nombreuses sélections 
nationales, à commencer par l’Équipe de France. Les plus illustres sont 
forcément Samuel Umtiti, Corentin Tolisso et Nabil Fekir, tous trois champions 
du monde avec les Bleus en 2018. Bien d’autres Gones ont une carrière tricolore 
plus qu’honorable, les plus capés étant Benzema (81 sélections), Govou (49 
sélections) ou Anthony Martial (25 sélections). D’autres pays ont également pu 
se délecter du savoir-faire lyonnais, on pense notamment au Portugal (Lopes), à 
l’Algérie (Belfodil, Ghezzal, Zeffane), au Sénégal (Gassama) ou au Cameroun 
(Njie).

Avec tous ces talents maison, on peut s’étonner que l’OL n’ait jamais disposé 
d’un joueur ayant fait toute sa carrière au club à l’image d’un Paolo Maldini 
au Milan AC. La raison est simple : la formation puis la vente des jeunes 
talents fait partie intégrante de la stratégie économique des dirigeants 
lyonnais.

La formation, pilier du modèle économique

« À Lyon, il faut plutôt voir le centre comme une pièce indispensable du 
puzzle. Ils ont besoin de cet aspect pour que le modèle économique fonctionne. 
Mais c’est difficile de dire que la formation est rentable à elle seule. » 
expliquait Jean-Pascal Gayant, économiste du Sport, dans les colonnes de 
l’Équipe. Son académie disposant d’un budget annuel conséquent estimé à 10 M€, 
l’OL est de toute façon dans l’obligation de vendre les talents arrivés à 
maturité pour pouvoir continuer à viser l’excellence avec les générations qui 
suivent. Jean-Pascal Gayant : « Un centre reste assez coûteux, entre la masse 
salariale des éducateurs et les infrastructures. Et il y a énormément de 
déchets. Pour avoir un retour sur investissement, il y a une dépense 
considérable car elle va concerner énormément de joueurs pour une poignée de 
contrats pros. ». Ce besoin de valoriser ses talents cousus main, Jean-Michel 
Aulas en a donc fait sa spécialité. « Si P
 épé a coûté ce prix-là (80 M€, ndlr), Houssem, qui est international, vaut 
plus que 30 millions » glissait par exemple le président lyonnais alors qu’une 
négociation était en cours avec Arsenal autour du cas Houssem Aouar l’été 
dernier. « Le prix d’Alexandre Lacazette ? Je n’en sais rien. L’an dernier, je 
sais juste qu’on a refusé des offres à hauteur de 40 millions. Je crois savoir 
qu’on parle de 100 millions pour un transfert de Griezmann au Real Madrid » 
expliquait-il encore au Progrès au moment de préparer le départ de celui qui 
signera finalement à Arsenal.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette volonté de faire 
systématiquement gonfler les prix, lorsque ses petits protégés sont sollicités, 
paie. Alors que Christian Lanier estimait dans le Progrès que la ventes des 
jeunes avaient rapporté 260 millions d’euros sur la décennie 2010-2020, 
l’Équipe a même fait grimper la note à 327 millions en étudiant le phénomène 
sur 20 ans (2000-2020). Si les indemnités perçues étaient plutôt modestes 
jusqu’en 2007 (3 M€ par an en moyenne), c’est à partir de 2008 que les choses 
commencent à s’emballer. L’OL empoche alors une vingtaine de millions d’euros 
grâce aux ventes de Ben Arfa à l’OM et de Rémy à Nice. L’année suivante, ce 
sont 39 millions d’euros qui entrent dans les caisses, avec notamment le départ 
de Benzema (Real Madrid) rapportant 35 M€ à lui seul. Mais l’année de tous les 
records sera 2017. En se séparant de Lacazette (Arsenal), Gonalons (Roma) et 
Tolisso (Bayern Munich), 
 Jean-Michel Aulas met la main sur un pactole de 100 M€. Autre statistique 
intéressante concernant la capacité de l’OL à vendre ses jeunes talents : les 
records de vente du club. Si Tanguy Ndombele, joueur formé à Amiens, détient le 
record absolu (60 M€ à Tottenham en 2019), on trouve pas moins 4 joueurs formés 
au club dans le top 10 : Lacazette (2ème), Tolisso (4ème), Benzema (6ème) et 
Umtiti (10ème).

Toutes ces statistiques favorables ont permis à l’Olympique lyonnais de dominer 
totalement le classement des centres de formation français entre 2012 et 2018. 
Mais depuis 2019, l’OL n’est plus premier (4ème puis 3ème en 2020). Loin d’être 
effrayé par ce changement de statut, le club lyonnais en a plutôt profité pour 
ajouter une corde à son arc : la post-formation.

La post-formation, stratégie complémentaire

L’été dernier, l’OL a dû faire face à un départ inattendu. Pierre Kalulu, 
plutôt que de signer son premier contrat professionnel dans son club formateur, 
a fait le choix de s’exiler du côté du Milan AC. « On est toujours déçus de 
voir partir un joueur qui a le potentiel de jouer en pro, avouait à l’Équipe 
Jean-François Vulliez, le directeur de l’académie lyonnaise. C’était pareil 
pour Amine (Gouiri, transféré à Nice cet été) et Willem (Geubbels, transféré à 
Monaco en 2018). C’est quelque chose qui n’existait pas avant car il y avait 
une forte culture. On ne se posait pas la question de faire son premier match 
en pro ailleurs, il y avait cette logique implacable de lancer sa carrière dans 
son club formateur. Depuis cinq ou six ans, le dérèglement du marché du jeune 
joueur a modifié cette façon de penser. On est désormais dans un modèle 
complètement ouvert. » Et si Vulliez a un œil sur le classement des meilleurs 
centres de formation f
 rançais, il refuse d’en faire l’alpha et l’oméga de la politique menée par son 
club. « Ça ne remet pas tout en cause. Notre modèle est en mouvement, notre 
méthode évolue pour répondre aux nouveaux enjeux. » Parmi ces évolutions, la 
plus notable est le recours à la post-formation, qui n’est d’ailleurs pas 
vraiment une nouveauté entre Rhône et Saône. « Cela a toujours existé, avec 
(Sidney) Govou, (Timothée) Kolodziejczak, (Miralem) Pjanic… Ce n’est pas en 
opposition à la formation, mais en complémentarité. » expliquait le chef de la 
formation de l’OL dans l’Équipe. Les exemples de joueurs recrutés très jeunes 
dans d’autres clubs et venus parfaire leur formation à Lyon sont nombreux : 
Maxwel Cornet, Lucas Tousart, Jean-Philippe Mateta, Tanguy Ndombele, Ferland 
Mendy, Martin Terrier, Oumar Solet, Jean Lucas… Pour Jean-François Vulliez, 
cette stratégie est intéressante tant qu’elle ne vient pas entraver la 
progression de joueurs du cru
  ayant des profils similaires : « Ce qui est dangereux, quand on va chercher 
des jeunes à l’extérieur, c’est d’en prendre aux mêmes niveaux que nos garçons. 
Ils pourraient bloquer leur avenir. »

Tout à fait dans son rôle de DTN, Hubert Fournier avertit quand même les clubs 
sur les limites de la stratégie qui consiste à recruter des joueurs formés par 
d’autres : « Je trouve que la post-formation est assez dangereuse, car elle 
nécessite, par définition, une formation auparavant. Si tout le monde se lance 
dedans, le modèle va s’effondrer. Plus il y aura de clubs formateurs, mieux on 
se portera. » alertait-il dans l’Équipe.

Si ces derniers mois l’OL a fait quelques opérations conformes à cette 
stratégie (Camilo, Sinaly Diomandé, Reo Griffiths, Cenk Özkacar… ), le club 
rhodanien continue à polir des diamants régionaux. Maxence Caqueret, Melvin 
Bard et Rayan Cherki font notamment partie de la dernière fournée de l’OL 
Academy. Par ailleurs, voir des joueurs de la région percer est quelque chose 
que les supporters lyonnais apprécient énormément. Malgré des résultats en 
dents de scies, les équipes de Rémi Garde et Hubert Fournier étaient 
particulièrement appréciées du fait qu’elles étaient composées de nombreux 
jeunes du cru. Ces choix étaient en concordance avec ce fameux proverbe 
lyonnais : “il vaut mieux mettre son nez dans un verre de Beaujolais que dans 
les affaires des autres”.

Source Planète Lyon : 
https://olplus.fr/hzUd6
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