RE: Les Finances du Québec

  • From: Alexandre Pérusse <alexandre_perusse@xxxxxxxxxxx>
  • To: <debats@xxxxxxxxxxxxx>
  • Date: Fri, 23 Jul 2010 13:34:17 -0400

Alors simplement pour être tê-teux (puisque j'aime ça :) ) je préciserai que 
par problème numéro 1 je voulais dire au point de vue gouvernemental, excluant 
tout problème de société ou de mentalité.

 

Voilà...têtage terminée :)
 


Date: Fri, 23 Jul 2010 13:11:13 -0400
Subject: Re: Les Finances du Québec
From: borborygmes@xxxxxxxxx
To: debats@xxxxxxxxxxxxx


Ahhhhhh, j'espérais que David lance un débat sur l'intrusion du politique dans 
le travail des professionnels de la statistique... De mon côté, j'ai bien hâte 
que le gouvernement vienne me dire comment faire mon travail. Je l'attends avec 
une brique, un fanal, et un tas de poissons pas frais. Ça me fait bien rire 
qu'on nous serve l'argument de la liberté individuelle pour permettre à des 
gens de ne pas répondre au questionnaire long du recensement. Est-ce qu'on gage 
que les gens qui refuseront sont sur Facebook où ils mettent un tas 
d'informations individuelles? J'ai beaucoup plus confiance à Stat Can qu'à 
Facebook. Pis c'est pas pour flatter mon pire ennemi, M. Bard.
 
______________________________________
 
Ceci étant dit, revenons à nos moutons. Beaucoup de propositions sont sur la 
table, mais on se rend bien compte en se prêtant à l'exercice que les solutions 
ne sont pas simples, et impliquent un déplacement d'argent entre les 
ministères, en plus d'une augmentation des revenus et une diminution des 
dépenses.
 
L'augmentation de la taxe sur l'essence n'est pas une mauvaise idée en soi. Ça 
ferait probablement diminuer un peu la consommation, ce qui serait une 
excellente nouvelle, mais on sait que cet effet serait limité. Le contre-coup 
est l'augmentation du prix d'à peu près tout, surtout sur le bout de la 
péninsule gaspésienne, où bien des choses coûtent déjà plus cher qu'à Mtl. On 
pourrait quand même l'augementer légèrement sans que ça n'occasionne beaucoup 
de tort, et réinvestir dans le transport en commun. Effet économique = 0. 
Probablement gagnant au niveau environnemental.
 
L'augmentation de la taxe sur le tabac devra aller de pair avec l'augmentation 
de l'argent investi dans la répression de la contrebande. Oui, le tabagisme est 
en baisse, mais il ne faut pas lâcher ce combat. Le tabac est la première cause 
évitable de maladies chroniques, encore de nos jours! Malheureusement, les 
effets des politiques sur le tabac ne feront épargner des sous au système de 
santé que dans 20 ans! Mais pour l'instant, peu de gains économiques à faire.
 
Personne ne parle d'alcool, je ne sais pas pourquoi? Ce ne serait pas une 
mauvaise idée de taxer davantage ce produit non essentiel, et même délétère à 
plusieurs égards! Les gens qui boivent modérément n'en ressentiront pas l'effet 
(je parle de la taxe, mais ça s'applique aussi à l'ivresse :-)  ). Ceux qui 
boivent plus pourraient être tentés de réduire leur consommation. Cette taxe 
pourrait être émise en fonction de la quantité d'alcool dans la boisson. 
Peut-être difficile à gérer, mais ça se fait ailleurs. Probablement pas, par 
contre, pour faire des gains économiques, mais plutôt de santé publique!
 
En ce qui concerne les taxes à la consommation, de grâce, allégez-nous des 
taxes sur les livres, et taxez les produits de luxe (bijoux précieux, voitures, 
etc). Bon, ça exigerait de dresser une liste de ce qui est essentiel et de ce 
qui est un luxe. Hum. Je vois les chicanes à l'horizon. Quand une voiture 
devient-elle "de luxe"? Et un vêtement? Et un vélo? Et la nourriture?
 
Bon. Reste l'impôt, semble-t-il. 
Toutefois, l'implantation d'une paire de couilles, très peu pour moi, merci, je 
repasserai.Ajoutons quelques marches à l'escalier de l'impôt, sans toucher au % 
dans les escaliers inférieurs. Et augmentons l'impôt des entreprises. Je ne 
suis pas convaincue, comme Alexandre, que ça va créer l'hécatombe annoncée. 
Surtout... (attention, je m'apprête à proposer une augmentation des dépenses) 
si l'on investit davantage dans l'éducation. On développe une expertise qui 
devient intéressante pour les industries de pointe, alors, pas trop de fuite 
des entreprises. Il faut arrêter d'encourager nos industries moribondes ou 
délétères pour aller ailleurs, vers l'avenir. Il faut investir dans autre chose 
que les matières premières!
 
Pis diminuons la part de la santé (si on augmente l'argent en éducation, la 
population sera en meilleure santé), et augmentons la proportion du budget de 
la santé pour la partie préventive de la santé publique.
 
Finalement, je ne suis pas d'accord pour dire que la dette est le problème 
numéro 1 du Québec. On est tous endettés, et on finit tous par s'en préoccuper. 
Mais j'ose espérer que votre famille et vos amis demeurent au centre de vos 
préoccupations, bien avant l'argent. Ce n'est pas un appel à la 
surconsommation, loin de là, mais bien à la remise en perspective de ce débat. 
On donne à l'argent beaucoup trop de place dans nos préoccupations, et on se 
soucie trop peu de nos concitoyens. Voilà le problème numéro 1 au Québec. Test: 
nommez-moi le nom de vos 3 voisins, à droite et à gauche de votre 
appartement/maison. Et donnez-moi votre opinion sur les personne qui 
s'injectent des drogues (ce test n'a pas été validé scientifiquement, mais je 
pense que vos réponses pourraient indiquer à quel point on est dans une société 
individualiste et individualisante).
 
C'est vrai quand même que le "tout, tout de suite" occasionne des problèmes 
d'endettement à tous les niveaux. Pourquoi ne pas viser la décroissance de 
notre économie?
 
Dans mes délires, j'en vient à penser que ce qui sauvera le monde et 
l'environnement, ce sera le retour à l'artisanat et à un mode de vie simple, 
mais avec toutes les connaissances accumulées. De toute façon, bien souvent, ce 
qui est écologique est moins cher, et meilleur pour la santé. Pensez-y! 
biiiiiiiiiiiiiip!
 
 
Le 23 juillet 2010 10:17, Alexandre Pérusse <alexandre_perusse@xxxxxxxxxxx> a 
écrit :


J'ai oublié de dire, en préambule, que je suis 100% d'accord avec David pour 
dire que la dette est LE problème du #1 du Québec. Selon moi, tout surplus 
devrait automatiquement aller à la dette plutôt que vers des programmes 
sociaux, ce qui permettrait par contre d'utiliser les intérêts épargnés sur le 
capital dans des programmes sociaux. Simplement dit, lorsque je pense à ce que 
nous pourrions accomplir avec l'argent des intérêts de la dette, je suis à la 
fois excité et honteux. Sans compter que la dette est essentiellement un beau 
cadeau des boomers qui causent maintenant l'augmentation de nos cotisations de 
pension, la hausse de l'âge de la retraite et j'en passe. Moi je ne suis pas 
intéressé à passer le même leg à mes enfants.

 


From: alexandre_perusse@xxxxxxxxxxx
To: debats@xxxxxxxxxxxxx
Subject: RE: Les Finances du Québec
Date: Fri, 23 Jul 2010 10:05:18 -0400




Prière d'ajouter phil à cette liste.
 
Personnellement, je crois qu'une hausse des impôts commerciaux et particuliers 
est la solution la plus honnête du côté des revenus. Entendons nous, plutôt que 
de créer de ridicule frais obligatoires (santé, garderies et autres) qui sont 
des impôts sous d'autres noms, implantons-nous nous mêmes une paire de couilles 
et appelons ça ce que c'est, un impôt. 
-Augmenter la taxe sur l'essence: bien en concept, mais en pratique beaucoup de 
gens et ou d'employés dépendent du carburant pour leur travail, ce qui 
pousserait inévitablement à demander une myriade d'exemptions au gouvernement 
(camionneurs, représentants, chauffeurs de taxi) qui feraient diminuer les 
montants obtenus par cette taxe. Même chose pour le transport en commun: soit 
on augmente pour couvrir l'augmentation du carburant et tous sont pénalisés (de 
facto identique à l'impôt) ou on n'augmente pas et l'effet est dilué.
- Tabac: consommation en baisse, effet mineur.
- À ceux qui s'opposent à l'impôt sur les sociétés, j'aimerais un: que l'on me 
démontre que les entreprises vont "sacrer" le camp (menace traditionnelle). 
deux: que l'on discute de l'impact sur la productivité qu'aurait la croissance 
uniquement du fardeau fiscal des particuliers, i.e. la propenton à travailler. 
Si seuls les particuliers portent ce fardeau, il me semble qu'il y aura, en 
bonne économique libérale, un désintérêt à travailler qui nuira à la 
productivité des sociétés, ce qui n'est donc pas plus dans leur intérêt qu'une 
hausse des impôts.
 
Du côté des dépenses: c'est difficile. Le problème, c'est la maudite démocratie 
libérale :) Chaque groupe social imaginable a ses intérêts représentés dans la 
tarte budgétaire: en conséquence, les coupures qui sont pours ces uns un 
désastre sont pour ces autres une bénédiction. Je crois qu'on s'excite aussi 
beaucoup le poil des jambes avec la réorganisation. Pas qu'il n'y a rien à 
couper, mais plutôt que ça fait 150 ans qu'on essaye de limiter la taille de 
l'état dans les démocraties libérales et ça ne fonctionne pas. Il doit y avoir 
donc d'autres raisons que 1. les maudits syndicats 2. les politiciens 
corrompus/pas de couilles 3. le maudit socialisme. Le fait est que c'est 
difficile. Mais je suis d'accord sur un gros point avec David, c'est que le 
Québec du PQ a sacrifié beaucoup de $$$ à notre "identité" par des programmes 
gouvernementaux, i.e. Relations Internationales, Ministère du Revenu, et j'en 
passe, qui sont des tâches que, contre tout bon sens, on se sent incapable de 
contracter ou d'abandonner au fédéral sous peur de perdre le pouvoir (lire ici 
"control freak"). Toutes les provinces canadiennes font collecter leurs impôts 
par Revenu Canada... sont elles pour autant enchaînées?
 
Le noeud du problème est selon moi la confiance abusive et le rôle prépondérant 
qu'accorde la culturale sociopolitique du Québec à l'État comme unique moteur 
de changement sociétal. Nous sommes "progressistes" et voulons que les femmes 
puissent rester en emploi (énorme jugement prescriptif, ici...)? Garderies à 
7$. D'autres exemples me manquent pour l'instant, mais l'État québécois trouve 
difficile d'encourager des comportements autrement qu'en prenant action 
lui-même. Dans un milieu de travail, cela équivaut à du mauvais leadership: 
l'employé ne comprend pas la tâche? Plutôt que de lui expliquer, on la fait à 
sa place. Résultat? Zéro modification de comportement, aucun incitatif, aucun 
changement à long terme. 
 
Bon j'ai écrit ça un peu sur "un coin table" entre deux rendez-vous au bureau, 
mais essentiellement, je crois qu'il faudra augmenter légèrement les impôts, et 
des particuliers et des sociétés (quand même, on est fortement impôsés, surtout 
dans les familles à un revenu) et imaginer un gel absolu dans la croissance et 
le développement des programmes. Il faudra aussi mettre un prix sur notre 
"identité culturelle" et en débattre publiquement, ce qui nécessitera l'appui 
du PQ (pensez-y donc même pas)... à moins bien sûr qu'on se réveille demain 
matin et qu'on se rende compte que tous ces ministères d'extra ne contribuent 
pas du tout au renforcement de ntore identité et que leur disparition est aussi 
menaçante qu'une fourmi gambadant sur votre patio. 
 
Commentaires?
 


Subject: Les Finances du Québec
Date: Thu, 22 Jul 2010 17:24:56 -0400
From: David.Bard@xxxxxxxxxxxxx
To: debats@xxxxxxxxxxxxx

Bonjour à tous, 
Alors, je me lance pour un premier débat. 
On a beaucoup parlé du dernier budget du gouvernement du Québec. Peu de gens 
l'ont aimé, peu importe l'allégeance politique ou économique. Mais, si l'on 
considère que l'endettement du Québec est problématique, ce qui est 
généralement admis, il est raisonnable d'espérer une solution à ce problème. 
Mais laquelle?
Voici (dans le tableau excel joint), les chiffres de revenus et de dépenses du 
gouvernement du Québec pour l'année 2009-10 (avant le budget).
Ma question: que feriez-vous? 
<<Revenus et dépenses 2009-10 QC.xls>> 
Est-ce qu'on travaille du côté des revenus? 
- On fait passer la taxe sur l'essence de 15,2¢ à 54,1¢ (et on suppose que la 
consommation demeure la même malgré tout).
- On augmente la taxe sur le tabac de 650% (idem). 
- On augmente l'impôt des particuliers de 24,4%. 
- On triple l'impôt des sociétés. 
- Etc. 

Ou est-ce qu'on travaille du côté des dépenses: 
- On coupe toutes les dépenses de programmes (les intérêts sur la dette étant 
incompressible) de 7%. Mais attention, environ 65% des dépenses du gouvernement 
du Québec vont en salaire. Alors, difficile de couper les dépenses de 
programmes sans couper les salaires. Est-ce vraiment ce que l'on veut?
- On élimine les ministères suivants: Agriculture, Pêcheries et Alimentation, 
Culture, Communications et Condition féminine, Développement durable, 
Environnement et Parcs, Immigration et Communautés culturelles, Relations 
internationales, Ressources naturelles et Faune, Tourisme, Travail. Et on a 71% 
du travail de fait.
- On élimine aussi le ministère du revenu (et on fait comme dans le reste du 
Canada, on demande à Revenu Canada de collecter nos impôts). De cette façon, on 
est rendu à 96% de l'objectif.

Et dans tout ça, on ne parle pas encore d'amélioration des services (qui en ont 
grand besoin: éducation, santé, culture), ni de vieillissement de la 
population, ni d'allègement de la dette.
Pour tout ça, il faut encore plus d'argent! 

Ou encore, on considère que le problème n'en est pas un de revenus, ni de 
dépenses, mais de fonctionnement. Alors là, on parle de réformes. Lesquelles?

Bref, c'est le genre de sujet sur lesquelles on entend beaucoup de critiques, 
mais où les solutions ne sont pas simples.
David 

P.s.: en passant, pour les augmentations de revenus ou les diminutions de 
dépenses, je ne fais que donner des exemples simplistes pour exprimer un ordre 
de grandeur. Je ne pense aucunement qu'il s'agit là de solutions possibles et 
encore moins adéquates.



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