J'ai oublié de dire, en préambule, que je suis 100% d'accord avec David pour dire que la dette est LE problème du #1 du Québec. Selon moi, tout surplus devrait automatiquement aller à la dette plutôt que vers des programmes sociaux, ce qui permettrait par contre d'utiliser les intérêts épargnés sur le capital dans des programmes sociaux. Simplement dit, lorsque je pense à ce que nous pourrions accomplir avec l'argent des intérêts de la dette, je suis à la fois excité et honteux. Sans compter que la dette est essentiellement un beau cadeau des boomers qui causent maintenant l'augmentation de nos cotisations de pension, la hausse de l'âge de la retraite et j'en passe. Moi je ne suis pas intéressé à passer le même leg à mes enfants. From: alexandre_perusse@xxxxxxxxxxx To: debats@xxxxxxxxxxxxx Subject: RE: Les Finances du Québec Date: Fri, 23 Jul 2010 10:05:18 -0400 Prière d'ajouter phil à cette liste. Personnellement, je crois qu'une hausse des impôts commerciaux et particuliers est la solution la plus honnête du côté des revenus. Entendons nous, plutôt que de créer de ridicule frais obligatoires (santé, garderies et autres) qui sont des impôts sous d'autres noms, implantons-nous nous mêmes une paire de couilles et appelons ça ce que c'est, un impôt. -Augmenter la taxe sur l'essence: bien en concept, mais en pratique beaucoup de gens et ou d'employés dépendent du carburant pour leur travail, ce qui pousserait inévitablement à demander une myriade d'exemptions au gouvernement (camionneurs, représentants, chauffeurs de taxi) qui feraient diminuer les montants obtenus par cette taxe. Même chose pour le transport en commun: soit on augmente pour couvrir l'augmentation du carburant et tous sont pénalisés (de facto identique à l'impôt) ou on n'augmente pas et l'effet est dilué. - Tabac: consommation en baisse, effet mineur. - À ceux qui s'opposent à l'impôt sur les sociétés, j'aimerais un: que l'on me démontre que les entreprises vont "sacrer" le camp (menace traditionnelle). deux: que l'on discute de l'impact sur la productivité qu'aurait la croissance uniquement du fardeau fiscal des particuliers, i.e. la propenton à travailler. Si seuls les particuliers portent ce fardeau, il me semble qu'il y aura, en bonne économique libérale, un désintérêt à travailler qui nuira à la productivité des sociétés, ce qui n'est donc pas plus dans leur intérêt qu'une hausse des impôts. Du côté des dépenses: c'est difficile. Le problème, c'est la maudite démocratie libérale :) Chaque groupe social imaginable a ses intérêts représentés dans la tarte budgétaire: en conséquence, les coupures qui sont pours ces uns un désastre sont pour ces autres une bénédiction. Je crois qu'on s'excite aussi beaucoup le poil des jambes avec la réorganisation. Pas qu'il n'y a rien à couper, mais plutôt que ça fait 150 ans qu'on essaye de limiter la taille de l'état dans les démocraties libérales et ça ne fonctionne pas. Il doit y avoir donc d'autres raisons que 1. les maudits syndicats 2. les politiciens corrompus/pas de couilles 3. le maudit socialisme. Le fait est que c'est difficile. Mais je suis d'accord sur un gros point avec David, c'est que le Québec du PQ a sacrifié beaucoup de $$$ à notre "identité" par des programmes gouvernementaux, i.e. Relations Internationales, Ministère du Revenu, et j'en passe, qui sont des tâches que, contre tout bon sens, on se sent incapable de contracter ou d'abandonner au fédéral sous peur de perdre le pouvoir (lire ici "control freak"). Toutes les provinces canadiennes font collecter leurs impôts par Revenu Canada... sont elles pour autant enchaînées? Le noeud du problème est selon moi la confiance abusive et le rôle prépondérant qu'accorde la culturale sociopolitique du Québec à l'État comme unique moteur de changement sociétal. Nous sommes "progressistes" et voulons que les femmes puissent rester en emploi (énorme jugement prescriptif, ici...)? Garderies à 7$. D'autres exemples me manquent pour l'instant, mais l'État québécois trouve difficile d'encourager des comportements autrement qu'en prenant action lui-même. Dans un milieu de travail, cela équivaut à du mauvais leadership: l'employé ne comprend pas la tâche? Plutôt que de lui expliquer, on la fait à sa place. Résultat? Zéro modification de comportement, aucun incitatif, aucun changement à long terme. Bon j'ai écrit ça un peu sur "un coin table" entre deux rendez-vous au bureau, mais essentiellement, je crois qu'il faudra augmenter légèrement les impôts, et des particuliers et des sociétés (quand même, on est fortement impôsés, surtout dans les familles à un revenu) et imaginer un gel absolu dans la croissance et le développement des programmes. Il faudra aussi mettre un prix sur notre "identité culturelle" et en débattre publiquement, ce qui nécessitera l'appui du PQ (pensez-y donc même pas)... à moins bien sûr qu'on se réveille demain matin et qu'on se rende compte que tous ces ministères d'extra ne contribuent pas du tout au renforcement de ntore identité et que leur disparition est aussi menaçante qu'une fourmi gambadant sur votre patio. Commentaires? Subject: Les Finances du Québec Date: Thu, 22 Jul 2010 17:24:56 -0400 From: David.Bard@xxxxxxxxxxxxx To: debats@xxxxxxxxxxxxx Bonjour à tous, Alors, je me lance pour un premier débat. On a beaucoup parlé du dernier budget du gouvernement du Québec. Peu de gens l'ont aimé, peu importe l'allégeance politique ou économique. Mais, si l'on considère que l'endettement du Québec est problématique, ce qui est généralement admis, il est raisonnable d'espérer une solution à ce problème. Mais laquelle? Voici (dans le tableau excel joint), les chiffres de revenus et de dépenses du gouvernement du Québec pour l'année 2009-10 (avant le budget). Ma question: que feriez-vous? <<Revenus et dépenses 2009-10 QC.xls>> Est-ce qu'on travaille du côté des revenus? - On fait passer la taxe sur l'essence de 15,2¢ à 54,1¢ (et on suppose que la consommation demeure la même malgré tout). - On augmente la taxe sur le tabac de 650% (idem). - On augmente l'impôt des particuliers de 24,4%. - On triple l'impôt des sociétés. - Etc. Ou est-ce qu'on travaille du côté des dépenses: - On coupe toutes les dépenses de programmes (les intérêts sur la dette étant incompressible) de 7%. Mais attention, environ 65% des dépenses du gouvernement du Québec vont en salaire. Alors, difficile de couper les dépenses de programmes sans couper les salaires. Est-ce vraiment ce que l'on veut? - On élimine les ministères suivants: Agriculture, Pêcheries et Alimentation, Culture, Communications et Condition féminine, Développement durable, Environnement et Parcs, Immigration et Communautés culturelles, Relations internationales, Ressources naturelles et Faune, Tourisme, Travail. Et on a 71% du travail de fait. - On élimine aussi le ministère du revenu (et on fait comme dans le reste du Canada, on demande à Revenu Canada de collecter nos impôts). De cette façon, on est rendu à 96% de l'objectif. Et dans tout ça, on ne parle pas encore d'amélioration des services (qui en ont grand besoin: éducation, santé, culture), ni de vieillissement de la population, ni d'allègement de la dette. Pour tout ça, il faut encore plus d'argent! Ou encore, on considère que le problème n'en est pas un de revenus, ni de dépenses, mais de fonctionnement. Alors là, on parle de réformes. Lesquelles? Bref, c'est le genre de sujet sur lesquelles on entend beaucoup de critiques, mais où les solutions ne sont pas simples. David P.s.: en passant, pour les augmentations de revenus ou les diminutions de dépenses, je ne fais que donner des exemples simplistes pour exprimer un ordre de grandeur. Je ne pense aucunement qu'il s'agit là de solutions possibles et encore moins adéquates. Jeux Messenger : mettez vos amis au défi! Jeux Messenger! _________________________________________________________________ Regardez-moi dans les yeux : vidéobavardage GRATUIT http://go.microsoft.com/?linkid=9734396