Chers amis, Suite au Communiqué Public du mois d'avril 2002, que vous pouvez trouver à cette adresse http://scan.villa-arson.org/dazibao/, et de votre large soutien dont je vous remercie, je suis resté silencieux jusqu'à présent sur l'impact de notre initiative vis-à-vis de la Villa Arson, dans l'attente de l'ouverture effective du SCAN (en octobre dernier) et de sa mise en route (depuis janvier 2003) et dans l'espérance que les problèmes et les obstructions évoquées seraient résolus les uns après les autres. Vous avez sans doute été surpris ou étonnés du fait qu'aucune annonce officielle n'ait précédé le lancement du SCAN et qu'aucune communication ne vous ait été faite au sujet de la disponibilité de ce projet annoncé comme un projet inter-écoles. Etant co-initiateur du projet avec Paul Devautour et Jo Mailland, et coordinateur du projet à la Villa Arson, mon action a été de préfigurer les contenus pédagogiques du SCAN et de mener à bien la réalisation du projet, dont vous trouverez toutes les informations sur le site internet. Malgré cela et malgré le soutien de la DAP et de la MRT, il me semble aujourd'hui impossible de faire aboutir le projet à Nice et j'ai décidé de démissionner de la coordination du SCAN à la suite des différentes neutralisations de la part de la Villa Arson et des obstructions violentes de la part d'enseignants de l'équipe pédagogique niçoise. Ma décision prend simplement acte de l'abandon par la Villa Arson du projet du SCAN. Vous trouverez ci-dessous ma lettre de démission que j'ai remise ce lundi 5 mai à Jean-Marc Réol, directeur de l'Ecole. Amicalement Jérôme Joy ------------- Nice, 05/05/2003 Cher Jean-Marc Réol, Par la présente, j'annonce que je quitte la coordination du SCAN (Studio Création Arts Numériques) à la Villa Arson. Je n'ai appris que très récemment (janvier 2003, en découvrant le versement sur mon salaire de l'indemnité correspondante), que cette coordination m'était attribuée officiellement pour l'année passée, alors que, depuis juillet 2001, celle-ci restait encore "officieuse" et non intégrée au fonctionnement pédagogique dans l'Ecole, ce qui empêchait la validation, auprès de l'ensemble de l'équipe enseignante existante, du travail de programmation que j'ai pu effectuer depuis lors. Néanmoins, malgré cette "officialisation", je me résous aujourd'hui à quitter cette coordination à la fin de mon exercice (fin juin 2003), car il y a de trop grands écarts entre le projet SCAN que j'ai développé avec Paul Devautour, et les moyens (humains, responsabilités) que l'on me donne et qui ne me permettent pas de mener à bien la réalisation du projet. Je ne peux cautionner ni le désengagement ni le désintérêt présents qui mettent en danger le projet, alors que je suis le co-initiateur de celui-ci. Rappelant que cette coordination prenait la suite "logique" de celle assurée jusqu'en juillet 2001 par Jo Mailland, qui concernait les studios infographie-vidéo-photo-son, en étant attribuée au projet SCAN afin de le développer pédagogiquement, il semblait en effet assez étrange qu'elle eût disparue durant deux ans, au profit d'une autre priorité. Je n'ai pas été écouté depuis deux ans au sujet de ma demande de construction d'une équipe pédagogique, alors que sont clairement définis dans le projet les énoncés des nouveaux enseignements liés aux contenus que nous souhaitions développer, et qui ont donné lieu au programme architectural et à sa structure spécifique et unique, après l'avalisation de la Délégation aux Arts Plastiques. En tant qu'enseignant, j'ai accepté de construire ce projet avec Paul Devautour dès l'année 2000, de collaborer au suivi du projet architectural (accompagné par Paul Devautour et Jo Mailland) et à la configuration technique des équipements, ainsi que de produire les programmes pédagogiques de préfiguration de janvier à juin 2002 et d'octobre à décembre 2002 (intervenants, workshops, conférences, ateliers, etc.), en proposant une collaboration avec les enseignants désirant s'engager dans le développement des contenus, sans demander aucune autre gratification et en étant conscient de la nécessité de favoriser le développement pédagogique au sein de l'Ecole. Alors que le projet a été avalisé par le financement conjoint de la DAP/MRT - dont je remercie ici le soutien et l'engagement financier dans la réalisation architecturale et technique - et par l'avis d'un comité-expert au sujet des configurations envisagées, les priorités ont semble-t-il aujourd'hui évoluées au détriment du projet, et ceci dès le lancement des acquisitions matérielles en mai 2002, l'ouverture du dispositif architectural du SCAN en octobre dernier et l'accès au mois de janvier aux installations techniques qui restent encore partielles. Alors que le programme pédagogique de préfiguration a été financé en 2002 par l'Ecole, le budget correspondant a disparu pour cette année, comme je l'avais préalablement signalé dans le Communiqué Public d'avril 2002. Le SCAN est bien ouvert, mais sans les enseignements liés au projet. Le projet initial du SCAN, sur lequel s'est basée la structure visible aujourd'hui, préparait et annonçait un projet pédagogique "expérimental" inter-écoles et un espace "critique" sur les pratiques numériques, autour des notions "Immatérialité et Réseaux", à la suite des projets antérieurs que nous avions menés: l'atelier en réseau www.491.org (1998-2000), la coordination CEDAR (2000-...), les projets internationaux en relation avec des Ecoles d'Art prestigieuses (Allemagne, USA, Japon, etc.). Rien de tout cela ne semble être prioritaire, et le programme inaugural, disponible et publié sur le site internet http://scan.villa-arson.org/, se trouve même aujourd'hui "neutralisé", preuve d'un abandon des orientations définies et validées à l'origine du projet. Le projet SCAN, en dehors de la présence symbolique des locaux et de studios "techniques" neufs, est quasi-inexistant (pas d'équipe, pas d'orientation et coordination des projets, pas de nouveaux enseignements, malgré nos propositions de départ). Je me retire donc de cette coordination et ne la reprendrai ultérieurement que si la Villa Arson consent à accepter que le projet SCAN soit une priorité pédagogique et artistique, en son sein, et qu'elle décide d'apporter un soutien significatif et une orientation des choix pédagogiques pour la réalisation du projet, pour lequel elle a reçu des crédits substantiels. Ne voulant pas imposer à l'équipe enseignante actuelle un programme qu'elle ne pourrait mener et ne voulant pas entraver le développement des nouvelles orientations de l'Ecole, je décide de me concentrer sur l'enseignement au studio son audiolab et sur la réalisation du programme de recherche AGGLO, dont j'ai la responsabilité et la charge. Je prévois d'informer l'ensemble des enseignants de la Villa Arson, des collaborateurs pédagogiques (Cedar, DESS ACL Université de Nice) et des partenaires du SCAN (DAP, MRT), qui m'ont sollicité directement jusqu'à présent en tant que "représentant" du SCAN, de ma démission de la coordination, et de ses causes, en leur envoyant une copie de cette lettre. Cordialement, Jérôme Joy