[cedar] Re: Communiqué: Bugs et virus au SCAN

  • From: Antoine Moreau <antomoro@xxxxxxx>
  • To: cedar@xxxxxxxxxxxxx
  • Date: Thu, 28 Mar 2002 11:33:24 +0100

À (At) 9:51 +0100 28/03/02, nathalie magnan écrivait peut-être (may be wrote) :


qui se rejoignent, etc. C'est alors le contraire de votre situation, et je crois que la raison est parce que la notion même de l'enseignement de l'art a été posé à Aix *en même temps* que les machines arrivaient dans les ateliers. Que les deux mouvements allaient de pair. Que ces nouvelles pratiques nécessitaient donc de nouveaux dispositifs.

la pluspart des enseignats connaissent bien les machinnes les logiciels, mais n'ont pas de "culture des nv technos", ils commencent (et pas tous) à savoir ce que c'est qu'un logiciel libre par example et lles enjeux que cela représente... Donc on fait au mieux....

Sans doute que de la part des utilisateurs du net, il n'y a pas eu suffisamment d'observation du lieu et de ses pratiquants historiques pour voir et comprendre qu'effectivement, il y avait là une culture qui s'affranchissait de certaines habitudes culturelles dont nous étions les héritiers. La communauté du logiciel libre est exemplaire pour tous créateurs en réseau. Son observation devrait mettre la puce à l'oreille. Ne pas tenir compte de cette observation, c'est se priver (pour quelle raison, si ce n'est la raison du plus fort et qui veut avoir la main dans le cyber-space) des moyens à la fois techniques mais aussi et surtout culturels, philosophiques et finalement véritablement artistiques (au sens le plus élèmentaire du terme) pour envisager le réseau en fonction de son économie (au sens large) singulière en même temps qu'universelle. Je signale que cette démarche a été mise en branle il y a 2 ans maintenant par Copyleft Attitude avec la création d'une licence libre pour l'art http://artlibre.org/licence/lal.html inspirée de la GPL du projet GNU de la Free Software Foundation et qui légitime ce qui est considéré par les tenants de la culture contemporaine comme du délit. Alors que copier, diffuser et transformer les ressources (et notamment celles artistiques) nous semblent aller de soi avec le numérique et le net. Cette licence est un outil juridique, pas un formatage esthétique, pas un propriété exclusive, mais créée (avec l'aide des 2 premiers juristes à s'être intéressés au libre) pour offrir aux artistes et autres créateurs les moyens de prendre des libertés avec ce qui veut que le numérique perde ses caractéristiques et finalement perde de sa valeur. S'il y a des valeurs à investir et à défendre, ça ne peut se faire par les bons sentiments ou par ignorance de ce qui structure et fait advenir ses valeurs là. Et le rapport à la loi est incontournable, on le voit bien quand une institution ne rencontre aucun arguments ni outil pour faire valoir sa dévalorisation du domaine qui nous occupe, l'art en réseau (école et extra-école), l'économie du numérique et même le devenir d'une culture de plus en plus prise par les entreprises appliquées à la marchandise. C'est une question importante et je pense que nous avons une responsabilité dans ce qui va advenir culturellement. Avec quels outils on compte affirmer nos pratiques qui coulent de source? Petite remarque sur les personnes qui utilisent la LAL : très peu d'artistes contemporains reconnus comme tels, beaucoup d'internautes agiles et joyeux et créateurs de choses qq fois loin d'être nulles. (par ex : http://b-l-u-e-s-c-r-e-e-n.net/CultureImages/ ) Le monde de l'art, à la différence des pratiquants sans qualité du net et de la création contemporaine ne comprend pas ce qui se passe sous ses yeux et les écoles d'art se trouvent dépossédées d'idées, dans le sens où ces idées ne sont pas simplement des clins d'oeil ironiques et sans effets mais des élèments conceptuels et philosophiques nécessaires pour construire une pensée et faire face à l'idéologie contemporaine qui aujourd'hui sait ne pas être perçue comme idéologie mais comme "nature des choses et du monde tel qu'il va". Le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne va pas ainsi, cette "nature" est le fruit de constructions volontaristes et orientées mesures disciplinaires, quand bien même on prône "l'inter-disciplinarité"... Tu parles, c'est une façon de légitimer l'indiscipline, de la même façon qu'on légitime le piratage ou le gratuit, parce qu'ils profitent aux new-dealers de l'économie la plus dure qui soit, la nôtre. (voyez par ex, comment la presse gratuite qui déferle en ce moment est d'accord parfait avec le new marketing post publicitaire et nie le métier de journaliste et donne tout pouvoir aux annonceurs, les marchands surveillants de contenus.) Bientôt dans la culture on-line et off-line?


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antoine

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